Le racisme et la philosophie

« aboutissent à une véritable croisade raciste.

Ayant été frappé par l'importance du rôle joué par les Juifs dans la viesociale et culturelle de son Autriche natale, Hitler va, dans sa course irrésistible vers le pouvoir, transformer la luttepolitique conventionnelle en une véritable mobilisation idéologique.

Il reprend, tout d'abord, les thèses de Gobineauqui explique le déclin des civilisations par une dégénérescence de leurs qualités héréditaires provenant du mélangedes races.

Il s'inspire, ensuite, de Chamberlain, émule anglais de Gobineau, qui justifie la noblesse d'une race par lapureté de son héritage et par l'effort de sélection réalisé pour préserver ses qualités propres, en limitant aumaximum les mélanges.

Et voici justifiées, non seulement l'élimination des opposants politiques, comme lescommunistes allemands, mais encore l'extermination du peuple juif, considéré pour l'heure comme une race, ainsi quede la minorité ethnique tsigane.

Voici également un idéal valorisant, forgé pour un peuple allemand plongé dans unprofond marasme économique et politique : créer un peuple de race pure, fait d'hommes beaux, forts etdominateurs.

Le « surhomme » annoncé par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra profile, à l'horizon du III' Reichallemand, sa silhouette colossale.

Fort de cet appui idéologique, infondé mais efficace, Hitler va entreprendre ce queFrançois Mauriac appellera : « le massacre le plus étendu, le mieux mené, le plus médité : un massacre administratif,scientifique, consciencieux, tel que pouvait être un massacre organisé par des Allemands ».

Outre les milliers deprisonniers politiques, ce sont plus de deux cent mille Tsiganes et six millions de Juifs qui disparaîtront dans leschambres à gaz et les fours crématoires des camps de concentration nazis.

Le monde venait d'assister au plusgrand génocide qu'ait accompli un racisme élevé au rang de monstrueuse croisade.

Mais le racisme est multiformeet, sans atteindre de tels paroxysmes, il peut vivre dans des situations et des comportements qui ne le révèlent pasexplicitement.

Ainsi, il n'est jamais totalement absent des discriminations économiques et sociales auxquellesconduisent le chômage et l'entassement de « nouveaux pauvres » aux portes des supermarchés ou dans lesbidonvilles de la périphérie des grandes métropoles du monde entier.

Au travers du racisme, latent ou manifeste, cesont toujours les valeurs de sauvegarde et de promotion de l'homme qui se trouvent remises en question, à causede leur affaiblissement ou de leur inadaptation.

En panne de valeurs nouvelles suffisamment mobilisatrices, nossociétés occidentales contemporaines ne pouvaient, sans doute, guère échapper à un racisme toujours vivace.

Lenazisme, autrement appelé national-socialisme, du nom du parti fondé par Hitler en 1920, désigne une doctrinenationaliste et raciste appuyée sur l'affirmation de l'existence et de la supériorité d'une « race » germanique.

AdolfHitler : homme d'État allemand (1898-1945), chef du parti national-socialiste, est devenu le chef suprême de l'Étatallemand.

Sa politique expansionniste fut à l'origine de la Seconde Guerre mondiale.

Joseph Arthur de Gobineau :écrivain et diplomate français (1816-1882), auteur du Traité sur l'inégalité des races humaines.

Les Tsiganesforment un peuple essentiellement nomade vivant en Europe centrale, en Allemagne, en France, en Espagne et auPortugal.

François Mauriac : écrivain et journaliste français (1885-1970), prix Nobel de littérature en 1952.. »