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Le rôle de la philosophie est-il de nous faire oublier la mort ?

Publié le 18/03/2009

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Quand je m'y suis mis quelquefois, à considérer les diverses agitations des hommes, et les périls et les peines où ils s'exposent, dans la cour, dans la guerre, d'où naissent tant de querelles, de passions, d'entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos, dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s'il savait demeurer chez soi avec plaisir, n'en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d'une place. On n'achètera une charge à l'armée si cher, que parce qu'on trouverait insupportable de ne bouger de la ville; et on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu'on ne peut demeurer chez soi avec plaisir. Mais quand j'ai pensé de plus près, et qu'après avoir trouvé la cause de tous nos malheurs, j'ai voulu découvrir la raison, j'ai trouvé qu'il y en a une bien effective, qui consiste dans le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable, que rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de près." PASCAL 1) IntroductionCe texte, extrait des Pensées, se rapporte au thème, central chez Pascal, du divertissement, conçu comme ce qui nous détourne de la vue de la condition humaine et de son néant. Le problème est de savoir comment l'homme est en mesure d'échapper au spectacle de sa misère métaphysique et morale.Quelle est l'idée directrice du texte ? C'est par la fuite, en nous détournant de nous-mêmes, que nous sommes en mesure d'échapper à la vision de notre véritable condition : le divertissement est notre lot car l'homme ne supporte pas de demeurer seul face à lui-même.On saisit l' enjeu du texte : il nous fait gagner une vision très « dure « de la condition humaine; les hommes cherchent plutôt à oublier leur misère existentielle qu'à se mettre à la recherche du vrai bonheur.

• De quelle(s) façon(s) peut-on nous « faire oublier la mort «? Statut(s) de cet oubli ?  • De quelle(s) philosophie(s) peut-il s'agir ?  • Noter par exemple qu'Épicure nie que la mort soit en soi une catégorie du vécu de la conscience (quand nous sentons, nous ne sommes pas morts, quand nous sommes morts, nousne sentons plus).  

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« mort est sans cesse différée, et sa préoccupation laissée à l'opinion générale. • On peut s'interroger, avec Pascal, pour savoir si le refus de la méditation de la mort ne serait pas, n'impliqueraitpas, la recherche du « divertissement » c'est-à-dire, en dernière analyse, une réflexion « superficielle ».

Cetteréflexion pourrait-elle alors être dite philosophique ? "Quand je m'y suis mis quelquefois, à considérer les diverses agitationsdes hommes, et les périls et les peines où ils s'exposent, dans la cour,dans la guerre, d'où naissent tant de querelles, de passions,d'entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j'ai découvert quetout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne passavoir demeurer en repos, dans une chambre.

Un homme qui a assezde bien pour vivre, s'il savait demeurer chez soi avec plaisir, n'ensortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d'une place.

On n'achèteraune charge à l'armée si cher, que parce qu'on trouverait insupportablede ne bouger de la ville; et on ne recherche les conversations et lesdivertissements des jeux que parce qu'on ne peut demeurer chez soiavec plaisir.

Mais quand j'ai pensé de plus près, et qu'après avoirtrouvé la cause de tous nos malheurs, j'ai voulu découvrir la raison, j'aitrouvé qu'il y en a une bien effective, qui consiste dans le malheurnaturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable, que rien nepeut nous consoler, lorsque nous y pensons de près." PASCAL 1) Introduction Ce texte, extrait des Pensées, se rapporte au thème, central chez Pascal, du divertissement, conçu comme ce quinous détourne de la vue de la condition humaine et de son néant.

Le problème est de savoir comment l'homme esten mesure d'échapper au spectacle de sa misère métaphysique et morale.Quelle est l'idée directrice du texte ? C'est par la fuite, en nous détournant de nous-mêmes, que nous sommes enmesure d'échapper à la vision de notre véritable condition : le divertissement est notre lot car l'homme ne supportepas de demeurer seul face à lui-même.On saisit l' enjeu du texte : il nous fait gagner une vision très « dure » de la condition humaine; les hommescherchent plutôt à oublier leur misère existentielle qu'à se mettre à la recherche du vrai bonheur.

C'est par ledivertissement qu'ils s'étourdissent: l'activité humaine représente un véritable étourdissement.

L'enjeu nous dirigevers l'intérêt philosophique d'un texte admirable de perspicacité. 2) Étude ordonnée et intérêt philosophique A.

Première partie : « Quand [...] chambre.

» Cette première partie nous expose le fruit d'une découverte : Pascal se tourne vers le spectacle des occupationssérieuses, voire difficiles ou dangereuses, qui sont le lot de l'homme.

Ce sont les mouvements (les « agitations »)irréguliers des hommes qui retiennent son attention comme autant d'entreprises pénibles et engendrant des risques(cf le terme « péril»), des antagonismes (cf le terme « querelles ») et des affections passives de l'âme (cf le terme« passions »).

Ce sont donc des activités que Pascal énumère et dont il cherche la signification.

Quelle est-elle ?Les hommes ne savent pas et ne veulent pas demeurer entre quatre murs (« dans une chambre ») car alors ilssombrent dans l'angoisse.

Donc c'est la solitude qu'ils répudient.

Tel est le sens de ce premier mouvement du texte,dont l' intérêt philosophique est manifeste ; Pascal souligne admirablement ce qui est nôtre : notre impossibilité derester seuls avec nous-mêmes, enfermés, de telle sorte que le désir des hautes fonctions et activités est enracinédans cette impossibilité de demeurer enfermés.

Nous refusons d'être dans un repos complet, qui nous estinsupportable.

Dangers, risques, etc.

s'originent dans ce refus absolu de la solitude.Mais il reste à donner davantage d'exemples, et c'est ce que Pascal fait dans la suite du texte. B.

Deuxième partie : « Un homme [...] plaisir.

» Ici, les exemples viennent confirmer l'hypothèse de Pascal, l'incapacité de demeurer enfermé chez soi : prenons lecas de celui qui pourrait vivre de ses rentes mais qui, néanmoins, achète des fonctions (« charges ») pour semouvoir hors de son domicile : il paiera très cher pour ne pas demeurer chez lui.

De même, jouent un rôlefondamental les sociétés ou fréquentations (« conversations ») car si l'on n'appartient pas à des groupes ousociétés, on est rejeté dans sa chambre, enfermé entre quatre murs.

Donc les exemples confirment la thèse :l'homme veut des occupations, il est misérable.

Inconsciemment ou volontairement, selon le cas, il recherche toutesles occasions de sortir de chez lui.Les exemples de Pascal sont admirables et conduisent à souligner l'intérêt philosophique des lignes : nousrecherchons agitation, contacts humains, fréquentations, même s'ils sont générateurs de méchanceté, de mal, detrouble.

Sans cette quête indéfinie (mais pleine de risques divers !), sans le tumulte du monde, nous nous ennuyons: c'est l'occupation que nous voulons, car le vide nous effraie.

D'où la recherche des « amis », la quête de la. »

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