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Le rôle de l'imagination dans la vie courante ?

Publié le 27/03/2004

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Il faut comprendre en effet, comme l'avait bien vu Descartes, qu'il y a dans l'imagination une action réciproque de l'âme sur le corps et du corps sur l'âme : le trouble affectif est tantôt la cause et tantôt la conséquence des pensées d'imagination (Cf. Traité des passions, § 34). - B - Effets. Cette intervention de l'imagination dans nos sentiments est remarquable déjà au niveau le plus bas de l'affectivité, dans l'humeur : c'est l'état de notre corps qui donne à nos rêveries les plus ordinaires leur caractère gai ou triste. « De quoi donc dépend l'état de mon âme ? » demandait Maine de Biran; et il répondait : « Je sens toujours son état déterminé par tel ou tel état du corps. Toujours remuée au gré des impressions du dehors, elle est affaissée ou élevée, triste ou joyeuse, calme ou agitée selon la température de l'air, selon une bonne ou mauvaise digestion » (Cahier Journal, 27 mai 1794). Ces changements d'humeur qui nous font paraître les mêmes spectacles tantôt agréables et tantôt désagréables, ce sont proprement des effets d'imagination. De même l'imagination fait une partie de nos plaisirs et de nos douleurs, même quand il s'agit de plaisirs et de douleurs que l'on nomme physiques ; il est bien connu, par exemple, que le patient, chez le dentiste, ajoute à son mal en l'imaginant. Nous avons déjà vu, à propos du mécanisme de l'imagination, le rôle qu'elle joue dans la passion ; les tourments de l'envieux ou du jaloux sont essentiellement imaginaires.

« suggère des pensées qui en retour prolongent et fortifient l'émotion, et ainsi naît la passion.

Il faut comprendre eneffet, comme l'avait bien vu Descartes, qu'il y a dans l'imagination une action réciproque de l'âme sur le corps et du corps sur l'âme : le trouble affectif est tantôt la cause et tantôt laconséquence des pensées d'imagination (Cf.

Traité des passions, § 34). — B — Effets.

Cette intervention de l'imagination dans nos sentiments estremarquable déjà au niveau le plus bas de l'affectivité, dans l'humeur : c'estl'état de notre corps qui donne à nos rêveries les plus ordinaires leurcaractère gai ou triste.

« De quoi donc dépend l'état de mon âme ? »demandait Maine de Biran; et il répondait : « Je sens toujours son étatdéterminé par tel ou tel état du corps.

Toujours remuée au gré desimpressions du dehors, elle est affaissée ou élevée, triste ou joyeuse, calmeou agitée selon la température de l'air, selon une bonne ou mauvaise digestion» (Cahier Journal, 27 mai 1794).

Ces changements d'humeur qui nous fontparaître les mêmes spectacles tantôt agréables et tantôt désagréables, cesont proprement des effets d'imagination.

De même l'imagination fait unepartie de nos plaisirs et de nos douleurs, même quand il s'agit de plaisirs et dedouleurs que l'on nomme physiques ; il est bien connu, par exemple, que lepatient, chez le dentiste, ajoute à son mal en l'imaginant.

Nous avons déjàvu, à propos du mécanisme de l'imagination, le rôle qu'elle joue dans lapassion ; les tourments de l'envieux ou du jaloux sont essentiellementimaginaires.

Il resterait à noter ici la part de l'imagination dans le sentimentesthétique : la joie que donne un beau poème tient sans doute à cetteréconciliation entre le corps et l'esprit, « entre ce qui danse et ce qui pense », comme dit Alain (Vingt leçons sur les beaux-arts, p.

292), à laquelle on reconnaît l'imagination. — C — Éthique.

Le plus souvent, il est vrai, l'homme a son imagination pour ennemie, selon une expression deStendhal.

Il est rare que celui qui s'abandonne à son imagination soit heureux.

Mais puisque nos sentiments, nosjoies et nos peines, notre bonheur et notre malheur dépendent ainsi de l'imagination, il peut y avoir un bon usage del'imagination.

On en trouverait les règles dans certaines des lettres que Descartes adressait à la Princesse Elizabeth.Descartes remarque en effet « qu'une personne qui aurait d'ailleurs toutes sortes de sujets d'être contente, mais quiverrait continuellement représenter devant soi des tragédies, dont tous les actes fussent funestes, et qui nes'occuperait à considérer que des objets de tristesse ou de pitié qu'elle sût être feints et fabuleux en sorte qu'ils nefissent que tirer des larmes de ses yeux et émouvoir son imagination sans toucher son entendement », une tellepersonne sombrerait immanquablement dans la tristesse (mai-juin 1645).

Aussi conseille-t-il au contraire d'examineravec l'entendement seul les objets de souci et de peine et de n'employer son imagination qu'à considérer desspectacles agréables.

Il ne s'agit pas de s'aveugler sur ce qui est, mais de refuser d'ajouter des maux imaginairesaux maux réels.. »

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