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Le savoir peut-il causer une déchéance humaine ? (ou Connaissance et Mal)

Publié le 22/02/2012

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La connaissance scientifique, définie comme emprise de l'entendement sur la réalité empirique, nous délivre progressivement du mal physique (souffrance); le savoir se substitue à l'ignorance corrigeant l'erreur, libérant des fantômes de l'imagination, et illuminant l'illusion. L'objectif théorique du positivisme de Comte «Savoir pour prévoir» se concrétise dans l'application de ses retombées pratiques.

« limites de sa propre connaissance et de sa raison : savoir, au plus haut degré, c'est savoir que l'on ne sait rien.Dans cette perspective, la connaissance ne nous délivre pas de l'ignorance que de l'illusion de connaître, elle nousramène donc à une ignorance bien comprise, justifiée, et qui n'est plus une ignorance-innocence.

C'est uneignorance informée, qui n'est pas innocente.

Le sage dont le meilleur exemple est Socrate, le plus sage desAthéniens, qui dit à qui veut l'entendre qu'il ne sait rien.

C.

ce sage-là n'est pas délivré du mal, puisqu'il voit le mal, qu'il fait l'expérience du mal sous forme de tentation.Paradoxalement, c'est bien plutôt l'ignorant, celui qui ne sait rien du mal qui en délivrer: pour avoir des remords parexemple, il faut justement connaître le mal, mais par là même le voir, ne pas en être détaché.

Ainsi, connaître l'âmehumaine telle que la connaisse les moralistes, c'est souvent voir le mal et ne pas pouvoir s'en détacher.

LaRochefoucauld écrivait que toutes nos bonnes actions sont en fait le résultat de notre vanité : on n'est donc pasdevenus bons pour autant, mais on est tellement imbus de nous-même qu'on veut être conforme au bien, semblerbons.

On voit que la connaissance du moraliste ne peut le délivrer du mal, mais revient à soupçonner le mal derrièrechacun de nos gestes : celui qui connaît est celui qui n'est délivré ni de l'ignorance ni du mal, mais qui prendconscience de la juste mesure de l'ignorance et du mal. Transition : peut-être tout simplement que la véritable connaissance, celle qui peut nous délivrer de l'ignorance comme du mal n'est pas une connaissance d'objet, une connaissance de ce qui est extérieur au sujet connaissant,mais une connaissance de soi. III.

la connaissance de soi comme véritable délivrance de l'ignorance et du mal A.

l'histoire de Gygès racontée par Platon : Gygès trouve un anneau qui peut le rendre invisible, il l'utilise pour tuerle roi et prendre sa place, pour s'emparer de toutes les richesses possible.

Ce mythe met premièrement en évidencele fait que celui qui veut faire le bien ne veut le faire que parce qu'il a peur des punitions ; si l'on trouvait un moyende commettre le mal impunément, on cèderait à la tentation. B.

pour véritablement se délivrer du mal, il ne faut donc pas tellement le connaître, se défaire de son ignorance ;celui qui est véritablement délivré du mal, c'est celui qui n'est pas invisible à ses propres yeux.

C'est cela la véritableleçon de l'histoire de Gygès : la seule chose qui peut nous délivrer du mal et de l'ignorance, c'est la connaissance desoi.

Ce n'est pas le regard des autres qui doit peser sur nous, sans quoi, la connaissance ne peut jamais nouséloigner de la tentation, ni nous empêcher d'y succomber.

C'est notre propre regard (exemple : la culpabilité del'homme qui se regarde dans le miroir) qui doit nous préserver du mal. C.

c'est le sens du « connais-toi toi-même » inscrit sur le temple du Delphes : ce n'est pas l'objet extérieur qu'ilnous faut connaître, mais soi-même, il ne faut pas rompre ce lien réflexif de soi avec soi.

Et c'est cetteconnaissance qui nous délivre à la fois du mal et de l'ignorance : c'est quand on sait que faire le mal, c'est avanttout se faire mauvais, se contraindre de vivre éternellement avec un méchant (car on vit toujours avec soi) qu'oncomprend pourquoi il est pire de commettre une injustice que de la subir (Socrate, dans le Gorgias, soutient ceparadoxe) Conclusion La connaissance ne peut nous délivrer du mal et de l'ignorance que si elle est une connaissance réflexive ; connaîtrele monde, connaître la morale ne peut suffire, bien que ce soit indispensable.

On ne peut véritablement se délivrer etse libérer du mal et de l'ignorance qu'en prenant la juste mesure de la limite de son ignorance et de la véritablenature du mal : le méchant est toujours celui qui ne sait pas qu'en étant méchant, c'est en dernier recours à lui-même qu'il fait mal.

Mais cette connaissance ne s'oppose plus à l'ignorance, puisqu'en un certain sens elle la rejoint,elle s'oppose en fait à l'innocence.. »

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