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Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie. Pascal

Publié le 19/03/2020

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pascal

Qui se considérera de la sorte s’effrayera de soi-même, et, se considérant soutenu dans la masse que la nature lui a donnée, entre ces deux abîmes de l’infini et du néant, il tremblera dans la vue de ces merveilles, et je crois que sa curiosité se changeant en admiration, il sera plus disposé à les contempler en silence, qu’à les rechercher avec présomption. »

« Car enfin qu’est-ce que l’homme dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout [...] Que fera-t-il sinon d’apercevoir quelque apparence au milieu des choses, dans un désespoir éternel de connaître ni leur principe ni leur fin ? »

« Nous avons beau enfler nos conceptions au-delà des espaces imaginables, nous n’enfantons que des atomes au prix de la réalité des choses [...] ne cherchons point d’assurance et de fermeté. Notre raison est toujours déçue par l’inconstance des apparences ; rien ne peut fixer le fini entre les deux infinis qui l’enferment et le fuient. »

pascal

« Infini/ 49 Cette angoisse, cet abandon définit la condition de l'homme sans Dieu.

Pascal veut montrer que le monde, la nature, ne sont plus pour nous un refuge, ne nous entretiennent plus de Dieu ni de la communauté humaine, mais nous renvoient à une solitude acca­ blante, à une perte d'orientation et de sens: « Car enfin qu'est-ce que l'homme dans la nature? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout [ ...

] Que fera-t-il sinon d'apercevoir quelque apparence au milieu des choses, dans un désespoir éternel de connaître ni leur principe ni leur fin ? » « Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie» appartient à la section des pensées consacrées à la misère de l'homme sans Dieu.

Ce qu'entreprend Pascal dans les Pensées, c'est de montrer la gloire du christia­ nisme et les insuffisances de la raison à comprendre l'homme et le monde.

Pascal est l'homme qui désespère de la raison, et qui, comprenant au mieux les découver­ tes et les méthodes scientifiques de son temps, s'en · détourne en pensant qu'elles nous sont inutiles pour comprendre ce qui nous concerne au plus près : ce que nous sommes et quelle est notre place dans le.

monde.

En parlant des « espaces infinis», Pascal prend d'abord acte des progrès de la science de son temps .

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Avec les découvertes de Galilée, on commence à com­ prendre 1 'univers comme infini : l'espace qui nous entoure n'a pas de frontières, et le monde entier est compris comme un espace indiff érerif offert aux lois de la physique, au calcul 'mathématique.

Mais Pascal est aussi contemporain du microscope, c'est-à-dire de la découverte de !'infiniment petit.

La lunette astronomique avait ouvert la voie de l'infini­ ment grand de l'espace, de l'univers; le microscope. »

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