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Le souvenir est-il une réapparition ou une reconstruction mentale du passé ?

Publié le 16/09/2014

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a) Et d'abord on peut se demander s'il y a de véritables rappels spon­tanés de souvenirs. En effet, est spontané ce qui se produit de lui-même. Or, il ne semble pas que ce soit le cas ordinaire du véritable souvenir.

Parfois, sans doute, des images du passé traversent notre esprit sans que nous les ayons voulues et même sans que rien semble les amener : visions confuses le plus souvent, parfois aussi vives et nettes, mais tou­jours flottant, comme des nuages que rien n'attache, dans une région indécise et indéterminée. Si bien que, pour accéder au niveau du sou­venir véritable, ces vagues représentations devront être, sinon propre­ment reconstruites, du moins élaborées par l'esprit.

D'ailleurs, ce ne sont là que des cas exceptionnels et on peut même se demander si cette exception. n'est pas simplement apparente, n'étant due qu'à notre ignorance. Nous constatons, en effet, que la plupart Ces sou­venirs dits spontanés s'insèrent dans une chaîne d'associations : ceux qui 

« LA )fÉMOIRE 113 taire dans le premier cas, le souvenir- redent san8 nous, sinon malgré nolis; dans le second cas, c'est nous qui, à l'aide de quelques éléments du passé dont nous rlispoBons.

le rcr·onstitnons péniblement.

Ainsi la psy­ chologie semble bien ! 'admettre.

rlan,< le rappel des souvenirs.

la dualité réa p ]Hl ri ti on -rcc on s truc tion.

B.

l'n examen pi U5 alleu tif des faits nous montrera peut.être que cette distindian, commode pour une classification sommaire des faits, ne cor­ respond pas exactement au réel.

a) Et d'abord on peut se dcmandc1· s'il y a de véritables rap71cls spon­ tanés de souvenirs.

En effet, est spontané ce qui se produit de lui-même.

Or.

il ne semble pas que ce soit le cas ordinaire du véritable souvenir.

Parfois, sans doute, des image,: du passé traversent notre esprit sans que nous les ayons voulues et même sans que rien semble les amener : üsions rnnfuscs le plus souvent, parfois aussi vives et nettes, mais tou­ jours flottant, comme des nuages que rien n'attache, dans une région indécise et indéterminée.

Si bien que, pour accéder au niveau du sou­ YCnir véritable, ces vagues représentations devront être, sinon propre­ ment reconstruites, du moins élaborées par l'esprit.

Il 'ailleurs, ce ne sont lù que des cas exceptionnels et on peut même se demander si cette exception n'est pas simplement apparente, n'étant due qu'il notre ignorance.

Nous constatons, en effet, que la plupart c'es sou­ venirs dits spontanés s'insèrent dans une chaîne d'associations : ceux qui semblent reparaître spontanément au sens rigoureux du mot ne so11t­ ils pas évoqués par un terme inducteur dont nous n'avons pas conscience ? Ensuite, qu'il semble apparaitre de lui-même ou que nous l'apercevions inséré dans une chaîne d'images, le souvenir ne se présente pas comme un liYre achevé d'imprimer ou comme une image fixe projetée tout d'un coup sur l'écran : il :-e prt'cise et se complète peu il peu il l'aide d'élé· ments nouveaux évoqués par la donnée première.

Bref, le souvenir n'arrive guère et peut-être n'arriYe jamais tout seul et tout construit; il est appelé par un état psychologique qui le précède et nous assistons an travail de construction qui l'achrve.

A moins de nous en tenir à des cas tout à fait élémentaires, le souvenir spontané lui­ même est une reconstructfon.

b 1 Il est vrai que.

it proprement parler, ce n'est pas nous qui le cons- 1 ruisons : il se construit sans nous, c'est-il-dire sans que nous le vou­ lions, et par là il semble se différencier du souvenir réfléchi ou volon­ taire.

~lais la différence est plus apparente que rée11e, car dans le rappel volontaire, tout l'effort de la volonté consiste à provoquer des rappels dits spontanés, qui nous fourniront les matériaux nécessaires à notre construction.

De pltis, le travaE de reconstruction dans le rappel réfléchi ne diffère pas de celui que nous avons observé dans le rappel dit spon­ tané : sans doute, cette reconstruction est voulue, mais elle se fait d'elle-même, les éléments présents à la conscience en appelant d'autres qui viennent s'intégrer spontanément à l'image ébauchée; la réflexion n 'inter­ Yient que pour juger de la valeur de l 'édillce.

Ainsi, dans le rappel des som·enirs, nous trouvons à la fois réapparition et reconstruction : des éléments ou des ébauches de souvenirs réappa­ raissent soit spontanément, soit, le plus souvent, par association; ensuite ils s'organisent en Ire enx en nne construction qui reproduit le passé.. »

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