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Le subconscient et l'inconscient

Publié le 11/05/2012

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1. L'automatisme. - L'automatisme comporte à la fois de l'inconscient et du subconcient. Les mécanismes qu'il utilise sont évidemment inconscients, car une fois montés ils n'ont plus rien de psychologique : ils ne deviennent conscients, comme on l'a vu plus haut, que par les obstacles qu'ils rencontrent et qui attirent l'attention sur leur jeu. - Mais l'activité automatique n'abolit pas toute espèce de conscience. Au contraire, elle permet à la conocience claire de s'appliquer avec toute sa puissance à une action déterminée. Le pianiste a une conscience d'autant plus intense de la valeur esthétique (thèmes, développement, rythmes, etc.) du morceau qu'il joue que son mécanisme pianistique se déploie. d'une manière plus automatique.

D'autre part, en dehors du point précis où s'applique la conscience, il peut y avoir une masse de phénomènes qui ne sont perçus que d'une manière extrêmement sourde. Pendant que j'exécute un Nocturne de Fauré avec une attention qui prend tout le champ de ma conscience, on va et vient autour de moi, on ouvre et on ferme des portes, on parle à voix basse, ...

« 1.

1 ~- r LE SUBCONSCIENT 675 des objections de principe, tendant soit à nier soit à prouver a priori, la possibilité d'une vie psychique inconsciente.

Mais les deux a priori sont à renvoyer dos à dos.

En effet, celui qui affirme s'appuie sur l'argument des petites perceptions ou des éléments inconscients de la sensation, dont nous savons qu'il est erroné (102).

- Celui qui nie, sc fonde sur une pétition de principe, en prétendant qu'un fait de conscience inconscient serait une con­ tradiction dans les termes.

En réalité, il n'y a rien d'absurde à supposer qu'un fait de conscience, c'est-à-dire une réalité psy­ chique, puisse n'être pas perçue par le sujet, c'est-à-dire être inconsciente.

~ La question de l'inconscient est donc une question de fait, qu'il faut s'efforcer de résoudre par les moyens expérimentaux.

L'argument que J.-P.

SARTRE (L'fStrc ?t le Néant, p.

88) oppose à la notion d1un inconscient psychique, en affirmant que nécessairement « l'étr!3 d · la conscü·nce 'st conscù nee d'être" se fonde tout entier sur une équivoque.

Il est très exact que la conscience n'est pas une chose ou un récipient, -que toute conscience est conscience de quelque chose, - et par conséquent qu'on ne peut concevoir une conscience ,.xistant comme conscience de quelque chose sans exister du même coup comme conscience de soi.

Cet argument est parfaitement valable contre la conception courante (et typiquement freudienne) d'une activité inconsciente.

Mais elle ne porte pas du tout contre la notion de potentialités ou de c>irtualités inconscientts, car justement, cet mconscient est, par définition même, au-dessous du niveau de l'acte, c'est-à-dire de l'être.

Il est puissance, et peut être puissance active, c'est-à-dire dynamisme.

Mais il s'ensuit que, puisqu'il n'y a pas d'êtrr; de la conscience, il ne peut y avoir de conscienc, d'être.

Seulement, SARTRE, qui exclut la catégorie de puissance, ne peut.

faire droit à ce point de vue et c'est pourquoi sa position est aussi peu défendable (quoique pour une raison exactement contraire) que celle de FREUD.

La seule objection que pourrait rencontrer la notion d'un incons­ cient potentiel est qu'elle aboutirait à rétablir la notion mythique d'une conscience-récipient (ou d'une conscience-chose).

Mais cette objection même atteste une tendance r réduire l'être à la catégorie de chose (et f''est bien, en effet, l'un des thèmes qui sous-tendent tout L'Etr. »

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