Devoir de Philosophie

Le suffrage universel garantit-il la démocratie?

Publié le 27/03/2005

Extrait du document

Peut-on, en droit, faire reposer le système démocratique sur le seul suffrage universel ?     Plan   1-      Le suffrage universel : une base nécessaire mais bien fragile   ·         Le suffrage universel apparaît comme l'expression d'une démocratie la plus aboutie possible puisqu'elle n'exclut aucun de ses membres des décisions décisives pour l'évolution de la société. ·         Cependant, s'il n'y a pas de suffrage universel sans démocratie, l'inverse est pourtant pensable. En effet, la démocratie peut-être par exemple censitaire. S'effectue alors un « tri » en sein du corps électoral et ce selon des critères objectifs (position sociale et fortune dans ce cas). De toute façon, le suffrage universel en lui-même ne correspond à aucune réalité de fait (puisqu'il répond tout autant à des critères limitatifs, moindre certes, comme l'âge, la nationalité, etc.) [On peut tout aussi bien parler du droit de vote tardif des femmes]On ne peut donc pas, solidement, faire reposer la démocratie dans un mode de suffrage qui ne lui est pas totalement coextensif. ·         De la même manière, on ne peut pas oublier que les plus grands dictateurs sont arrivés au pouvoir par les urnes. Prenons ainsi deux exemples parlants : Louis Napoléon Bonaparte a été élu démocratiquement (le premier élu au suffrage universel masculin), ce qui n'a pas empêché de faire son coup d'état et de se faire achever la démocratie par un régime totalitaire. On peut tout aussi bien prendre l'exemple d'Hitler, arrivé au pouvoir par les urnes lui aussi.

·         Angles d’analyse

 

Il faut d’emblée faire la distinction entre la démocratie (que l’on vient longuement de définir) et la république. Etymologiquement « chose publique «, la république désigne le régime dans lequel le bien de la communauté entière est indépendant du bien particulier des dirigeants, et résulte de l’unité de la communauté. Une monarchie peut en ce sens être une république.

On se demande ici si le suffrage universel est un critère suffisant pour garantir, c’est à dire à la fois « produire « et protéger la démocratie. Peut-il y avoir démocratie sans suffrage universel ? Et surtout, le suffrage universel est-il un critère suffisant, voire exclusif (c’est en tout cas ce que suggère le terme « suffire «) pour que se maintienne la démocratie ?

On sera donc amener à étudier deux angles fondamentaux : à la fois les conditions nécessaires pour que le suffrage universel réponde à son rôle de protection de la démocratie, mais aussi quels sont les autres éléments qui servent à garantir cette même démocratie (suffrage universel mis à part).

 

 

Problématique

 

Le suffrage universel est-il une condition suffisante, voire exclusive pour garantir, c’est-à-dire fonder et conserver, la démocratie ? Quelles sont les conditions requises pour qu’il en soit une condition nécessaire ? Ne doit-on pas faire reposer la démocratie sur d’autres principes fondamentaux ? Principes qui seraient tout autant des conditions de possibilité essentielles pour que perdure cette démocratie ? Peut-on, en droit, faire reposer le système démocratique sur le seul suffrage universel ?

« Plan 1- Le suffrage universel : une base nécessaire mais bien fragile · Le suffrage universel apparaît comme l'expression d'une démocratie la plus aboutie possible puisqu'elle n'exclut aucun de ses membres des décisions décisives pour l'évolution dela société. Selon Rousseau, les hommes sont contraints de s'associer pour survivre.

Le problème est de « trouver une formed'association qui défende et protège de toute la forcecommune la personne et les biens de chaque associé,et par laquelle chacun s'unissant à tous, n'obéissepourtant qu'à lui-même et reste aussi librequ'auparavant ».

Sa solution, c'est le contrat social.Rousseau l'énonce ainsi : « Chacun de nous met encommun sa personne et toute sa puissance sous lasuprême direction de la volonté générale, et nousrecevons en corps chaque membre comme partieindivisible du tout.

» Par ce contrat chaque individupréserve donc intégralement sa liberté puisqu'il décidelibrement d'obéir à la volonté générale, et son égalité,puisque chacun participe également à cette volontégénérale.

L'État trouve sa légitimité dans cettevolonté générale dont il ne doit être que l'expression.Dès que l'État ne représente plus cette volontégénérale, le contrat est rompu, et l'État devientillégitime. · Cependant, s'il n'y a pas de suffrage universel sans démocratie, l'inverse est pourtant pensable.

En effet, la démocratie peut-être par exemple censitaire.

S'effectue alors un« tri » en sein du corps électoral et ce selon des critères objectifs (position sociale etfortune dans ce cas).

De toute façon, le suffrage universel en lui-même ne correspond àaucune réalité de fait (puisqu'il répond tout autant à des critères limitatifs, moindre certes,comme l'âge, la nationalité, etc.) [On peut tout aussi bien parler du droit de vote tardif desfemmes].

On ne peut donc pas, solidement, faire reposer la démocratie dans un mode desuffrage qui ne lui est pas totalement coextensif. · De la même manière, on ne peut pas oublier que les plus grands dictateurs sont arrivés au pouvoir par les urnes.

Prenons ainsi deux exemples parlants : Louis Napoléon Bonaparte aété élu démocratiquement (le premier élu au suffrage universel masculin), ce qui n'a pasempêché de faire son coup d'état et de se faire achever la démocratie par un régimetotalitaire.

On peut tout aussi bien prendre l'exemple d'Hitler, arrivé au pouvoir par les urneslui aussi. · Le suffrage universel ne semble donc pas être une assise suffisante pour la démocratie, alors même qu'il apparaît comme son expression la plus achevée. 2- A quelle condition le suffrage universel peut-être un critère de force ? · Le suffrage universel est donc une condition nécessaire pour pouvoir parler de démocratie mais il est pourtant une assise bien insuffisante. · En réalité c'est la notion de suffrage universel dans ce qu'elle implique qui doit être examiner. · Lincoln définissait la démocratie comme « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

On comprend alors ce que Rousseau définira comme « l'expression de lavolonté générale ».

En effet, cette volonté générale n'est pas simplement la somme desintérêts particuliers, bien au contraire, elle n'est pas réductible (ou en tout cas ne doit pasl'être) à la somme de ses parties.

On doit alors penser en terme de bien commun et non pasen termes de bien particulier.

Le suffrage universel doit donc aller de pair avec la notiond'universalité.

On doit élire, non pas celui qui est le meilleur pour son propre intérêt, maispour celui qui semble répondre à la volonté du bien commun. « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé et par laquelle chacun s'unissant à tousn'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant» (Rousseau) Le Contrat Social propose une solution à ce difficile problème : Le souverain c'est l'ensembledes membres de la société.

Chaque homme est donc à la fois législateur et sujet : il obéit à. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles