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Le sujet chez Descartes

Publié le 20/08/2011

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Seul l'homme est sujet ! Descartes (1596 - 1650) et à sa suite Kant, nous permettrons de bien comprendre cela : l'homme a en effet cette particularité de se positionner, consciemment, comme sujet connaissant face à l'objet connu ; l'animal ou le végétal en sont incapables. Cette opposition sujet/objet, fondatrice d'une longue tradition de questionnement philosophique, fut l'occasion pour Descartes d'avoir cette ambition folle de faire table rase des traditions philosophiques passées pour, par la seule force de son raisonnement, constituer une connaissance indubitable et intégrale !

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« soupçon généralisé, cherche la vérité, quelque chose dont on ne puisse en aucun cas douter, qui résiste à l'examenle plus impitoyable.

Cherchant quelque chose d'’absolument certain, il va commencer par rejeter comme faux tout cequi peut paraître douteux. « Parce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensais qu'il fallait […] que je rejetassecomme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait pointaprès cela quelque chose […] qui fut entièrement indubitable. » Le doute de Descartes est provisoire et a pour but de trouver une certitude entière & irrécusable. Or il est sûr que les sens nous trompent parfois.

Les illusions d'optique en témoignent assez.

Je dois donc rejetercomme faux & illusoire tout ce que les sens me fournissent.

Le principe est aussi facile à comprendre que difficile àadmettre, car comment saurais-je alors que le monde existe, que les autres m'entourent, que j'ai un corps ? Entoute rigueur, je dois temporairement considérer tout cela comme faux. A ceux qui prétendent que cette attitude est pure folie, Descartes réplique par l'argument du rêve.

Pendant que je rêve, je suis persuadé que ce que je vois et sens est vrai & réel, et pourtant ce n'est qu'illusion.

Le sentiment quej'ai pendant la veille que tout ce qui m'entoure est vrai & réel n'est donc pas une preuve suffisante de la réalité dumonde, puisque ce sentiment est tout aussi fort durant mes rêves.

Par suite je dois, si je cherche la vérité :« feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit n'étaient non plus vraies que l'illusion dessonges ». Mais le doute de Descartes va bien plus loin dans la mesure où il rejette aussi les évidences intellectuelles, les vérités mathématiques.

« Je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pour démonstrations.

» Nous voilà perdu dans ce que Descartes appelle « l'océan du doute ».

Je dois feindre que tout ce qui m'entoure n'est qu'illusion, que mon corps n'existe pas, et que tout ce que je pense, imagine, sens, me remémore est faux.

Cedoute est radical, total, exorbitant.

Quelque chose peut-il résister ? Vais-je me noyer dans cet océan ? Où trouver« le roc ou l'argile » sur quoi tout reconstruire ? On mesure ici les exigences de rigueur et de radicalité de notre auteur, et à quel point il a pris acte de la suspicion que la révolution galiléenne avait jetée sur les sens (qui nousont assuré que le soleil tournait autour de la Terre) et sur ce que la science avait cru pouvoir démontrer. « Mais aussitôt après je pris garde que, cependant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallaitnécessairement que moi, qui pensais, fusse quelque chose.

Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis,était si ferme et si assurée, que les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables del'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que jecherchais.

» Il y a un fait qui échappe au doute ; mon existence comme pensée.

Que ce que je pense soit vrai ou faux, je pense.Et si je pense, je suis.

Le néant ne peut pas penser.

La première certitude que j'ai est donc celle de mon existence,mais comme pure pensée, puisque, en toute rigueur, je n'ai pas encore de preuve de l'existence de mon corps.Quand bien même je nierais que le monde existe, que mon corps existe, que je puisse penser correctement, je nepourrais remettre en cause ce fait : je pense, et par suite, je suis.

La volonté sceptique de douter de tout, l'idéequ'aucune vérité n'est accessible à l'homme, se brise sur ce fait : je pense.

Voilà le roc, voilà l'argile.

Voilà le pointferme grâce auquel j'échappe à la noyade dans l'océan du doute, par lequel je retrouverai la terre ferme de lascience vraie. La difficulté provient de l'interprétation à donner à ce « je ».

Il n'est pas l'individu concret.

Ce n'est pas Descartes , homme du XVII ième siècle, c'est tout individu pensant qui peut dire « je pense donc je suis », pour peu qu'il refasse, pour lui-même, l'expérience entreprise. Ce « je » est, par définition, désincarné ; tout ce que je peux affirmer, à ce moment, de l'itinéraire cartésien, c'est mon existence comme pensée, puisque, répétons-le, je dois encore, temporairement, nier l'existence du corps. Les deux conséquences majeures que Descartes tire de sa découverte sont d'une importance cruciale pour l'histoire de la philosophie. v D'une part Descartes montre que la nature de la pensée et celle de la matière sot différentes.

Ce qu'on nomme dualisme : « Je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser […] En sorte que moi, cad l'âme par laquelle je suis ceque je suis, est entièrement distincte du corps.

» Le corps, en effet, n'est qu'une portion de matière, ayant une forme, et susceptible de recevoir du mouvement.

Lapensée est radicalement différente, c'est la faculté de concevoir, imaginer, sentir,vouloir. Descartes ne nie pas que –en l'homme- il y ait interaction du corps et de la pensée, et il consacrera même un ouvrage, « Les Passions de l'âme » (1649), à ce qu'on nommerait aujourd'hui biologie des passions.

Mais il jette grâce au dualismeles bases de la science moderne, en limitant la physique à l'étude de la matière etde ses propriétés.

Il faut se souvenir qu' Aristote considérait l'étude de l'âme comme DUALISME : Théorie philosophique qui distinguedeux plans de réalitédistincts.

Dans le cadre dela philosophie du corps,théorie selon laquelle lecorps et l'âme sont deuxêtres distincts.. »

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