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Le sujet pensant de R. DESCARTES

Publié le 05/01/2020

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Rompant avec la tradition scolastique d'origine aristotélicienne, Descartes pose comme première vérité philosophique l'existence du sujet pensant (connaissant et voulant). Toute définition de l'homme ne peut qu'en être dérivée.

 

Et remarquant que cette vérité : Je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.

 

Puis, examinant avec attention ce que j’étais, et voyant que je pouvais feindre que je n’avais aucun corps, et qu’il n’y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse ; mais que je ne pouvais pas feindre pour cela que je n’étais point ; et qu’au contraire, de cela même que je pensais à douter de la vérité des autres choses, il suivait très évidemment et très certainement que j’étais ; au lieu que, si j’eusse seulement cessé de penser, encore que tout le reste de ce que j’avais imaginé eût été vrai, je n’avais aucune raison de croire que j’eusse été ; je connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser, et qui, pour être, n’a besoin d’aucun lieu, ni ne dépend d’aucune chose matérielle. En sorte que ce moi, c’est-à-dire l’âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu’elle est plus aisée à connaître que lui, et qu’encore qu’il ne fût point, elle ne laisserait point d’être tout ce qu’elle est.

 

René Descartes, Discours de la méthode (1637), IVe partie, coll. « Textes philosophiques », Hatier, 1990, p. 50-51

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« ment que j'étais; au lieu que, si j'eusse seulement cessé de penser, encore qùe tout le reste de ce que j'avais imaginé eût été vrai, je n'avais aucune raison de croire que j'eusse été ;je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui, pour être, n'a besoin d'aucun lieu, ni ne dépend d'aucune chose matérielle.

En sorte que ce moi, c'est-à-dire l'âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à connaître que lui, et qu'encore qu'il ne fût point, elle ne laisserait point d'être tout ce qu'elle est.

René DESCARTES, Discours de la méthode (1637), IV< partie, coll.« Textes philosophiques», Ratier, 1990, p.

50-51, POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE Partir d'une définition de l'homme est, pour Descartes, se perdre dans des analyses interminables car il va falloir définir « animal » et « raisonnable » par des termes qui seront eux-mêmes à définir, et ainsi de suite.

La métaphy­ sique de Descartes a pour prinèipe non des règles géné­ rales de raisonnement mais l'évidence de deux existences: celle du moi et celle de l'Être infini (Dieu).

Leur évidence ne veut pas dire qu'elles sont faciles à découvrir, mais que, une fois découvertes, elles s'imposent comme vraies par elles-mêmes quand leur idée est présente à l'esprit.

La formule : « Je pense donc je suis » est célèbre, mais il faut bien comprendre en quoi elle est considérée comme première : elle est hors de doute car douter êst déjà pen­ ser.

La pensée que le monde n'existerait pas, que mon corps même serait illusoire, rend encore plus certaine la connaissance que le moi a de son existence comme moi pensant, au moment où il le pense.

Cette découverte de la subjectivité comme principe absolument premier ne supprime pas la définition de l'homme comme animal raisonnable, mais elle lui donne un sens nouveau, celle de l'union en l'homme de deux sub­ stances : l'âme et le corps, quelle que soit la façon dont. »

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