Le temps
Publié le 03/09/2014
Extrait du document


«
Le temps se définit assez mal comme un "milieu indéfini où paraissent se dérouler irréversiblement les
existences dans leur changement" (définition du Robert.).
À vrai dire, on ne sait pas bien pourquoi, ni comment,
mais le fait est que les choses changent, ou plutôt qu'elles n'existent plus, puisque tout ce qui est présent
s'évanouit dans le passé.
Et encore, on dit que les choses "passent", comme si elles ne faisaient que se
déplacer dans l'espace.
On dit "le passé", comme s'il existait encore, quelque part, d'où, peut-être, les
fantasmes de machines à remonter le temps qui nous laissent imaginer que le passé est encore présent, dans
un "lieu" particulier.
Mais comme le remarque saint Augustin dans ses Confessions, "le présent seul existe".
Quant au passé et au futur, ils n'existent pas, sinon "dans notre esprit" : le passé n'est rien que le souvenir de
ce qui n'existe plus, et le futur, notre attente de ce qui n'existe pas encore.
Mais justement, peut-on dire que
tout s'en va, puisque sa mémoire permet à l'homme de retenir le passé ?
B.
L'homme est impuissant face au temps
Le problème, c'est que la mémoire ne permet pas vraiment de conserver le passé.
D'abord, les souvenirs
eux-mêmes deviennent vagues, confus et imprécis avec le temps.
Surtout, le fait de se souvenir du passé n'y
change rien.
Que ressent-on quand on se souvient du passé ? Au mieux, s'il s'agit d'un passé heureux, de la
nostalgie.
Avec le temps, la joie d'un moment présent s'estompe et se mue en un souvenir vague, une
nostalgie, la tristesse liée au caractère passé.
Et s'il s'agit d'un passé malheureux, je sais que le temps est
irréversible et que je ne peux pas changer ce qui s'est passé, comme la mort d'un proche.
Si c'est moi-même
qui ai commis une erreur ou une faute, j'en suis réduit au remords : je souffre d'avoir mal agi, sans pouvoir
revenir sur le passé, et on dit justement que je m'en mords les doigts.
En bref, avec le temps, les bonheurs
passés disparaissent, et les malheurs sont irréversibles.
Les souvenirs ne nous permettent sans doute que de
souffrir un peu plus.
"Le temps produit nécessairement aussi une sorte de passion, écrit Aristote.
Ainsi nous
avons l'habitude de dire que le temps consume, que tout vieillit sous l'action du temps, que tout s'efface sous.
»
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