Le temps
Publié le 16/06/2019
Extrait du document


«
Une nouvelle difficulté s'impose alors : peut-on définir la longueur d'un temps donné? En
admettant que les dix derniers jours sont un temps "court" passé, nous contredisons le fait que
le passé n'existe plus.
Nous pourrions à la rigueur dire que ce passé a été long.
Mais peut-on
déterminer la taille de quelque chose qui n'existe pas? Nous pourrions alors dire, ce présent a
été long, étant donné que ce passé n'a existé que durant le laps de temps où il était présent.
Dans ce cas, peut-on alors dire du siècle en cours qu'il constitue un long présent? Cela ne semble
pas si simple.
En effet, si nous nous trouvons dans la deuxième année de ce siècle, les 98
suivantes ne sont pas encore présentes, mais seulement futures, de même que la précédente
est passée.
Nous pourrions prolonger ce raisonnement pour des périodes de plus en plus
restreintes, n'arrivant jamais à définir une durée pour l'instant.
« Si l'on conçoit un point de ce
temps, tel qu'il ne puisse être divisé en particules d'instant, si petites soient-elles, c'est cela
seulement qu'on peut dire "présent", et ce point vole si rapidement du futur au passé qu'il n'a
pas de durée précise.
» (Saint Augustin, in Les Confessions , Livre onzième, chapitre XV.)
Il semble de plus en plus compliqué, au fil de nos réflexions, de définir le temps ou le présent.
Pour tenter de contourner les difficultés invoquées précédemment, Olivier Salazar Ferrer, agrégé
de philosophie, avance la définition suivante du temps dans son livre Le Temps la perception la
mémoire et l'espace : "Le temps est la dimension universelle, nécessaire et mesurable de la
succession irréversibles des phénomènes."
Dans un premier temps, cette définition associe au temps la notion de changement.
" Le temps
fonctionne comme un principe de différenciation du réel, par opposition à ce qui serait toujours
identique à soi-même en étant soustrait au changement, bref qui serait éternel".
L'écoulement
du temps se manifeste donc principalement par la modification d'entités non éternelles.
Elle introduit également la notion d'irréversibilité.
Il est impossible de modifier le cours du
temps, en tentant par exemple de reproduire un évènement passé.
Chaque évènement est
unique même s'il peut présenter des similitudes avec un autre.
Lorsqu'il est passé, il est
impossible de le revivre de manière concrète, du fait que le passé n'existe plus, cependant il
reste possible de l'observer en souvenir.
La mémoire étant ainsi la trace du passé qui lui permet
de continuer d'exister dans une certaine mesure.
Il est possible de conserver la vision d'un
évènement mais pas lui-même.
Cette définition inclue également le fait qu'il est impossible de concevoir la non-existence du
temps.
" Comme l'espace, la temporalité coïncide avec l'existence.
Exister, c'est être dans le
temps." écrit Olivier Salazar Ferrer.
Enfin, elle insiste sur le fait que le temps se doit d'être mesurable.
Dans Physique , Aristote
définit le temps comme "la mesure du mouvement", ou "ce par où le mouvement comporte un
nombre".
En effet il est nécessaire d'établir une unité de mesure du temps, afin de pouvoir.
»
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