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Le temps

Publié le 16/06/2019

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temps
?Depuis le début de ce mémoire nous tentons de décrire les phénomènes par lesquels l'être humain conçoit l'écoulement du temps, sans avoir réellement pu donner une définition satisfaisante de cette notion. En effet, le temps s'écoule en permanence autour de nous, mais nous serions bien incapables de le décrire concrètement. Saint Augustin, dans Les Confessions, dit à ce sujet : "Qu'est-ce donc que le temps? Si personne ne me le demande, je le sais. Mais si on me le demande je ne le sais plus." Cette remarque illustre parfaitement le sentiment de frustration qui nous emplit lorsque l'on tente de définir, en vain, une notion que nous utilisons pourtant quotidiennement. Cette incapacité à décrire efficacement le temps s'explique de différentes manières. Dans un premier temps, le temps est immatériel. Il est aisé de décrire quelque chose grâce à ses caractéristiques physiques, puisque l'homme a tenté de nommer tout ce qu'il lui est possible de voir, de manière à pouvoir en rendre compte à ses semblables. Ce qui n'est pas le cas pour tous les concepts psychologique ou intellectuels, ainsi bien plus compliqués à définir. Ensuite, le temps, dont nous n'avons connu ni le début -si début il y eut- ni la fin, nous semble nécessairement infini et universel. En effet, il nous est assez simple de concevoir que le monde matériel tel que nous le connaissons est "né" un jour, mais pour ce qui est du temps, il nous semble ne pas avoir de début. Avant l'apparition de la matière, le temps se serait déjà écoulé comme il le fait aujourd'hui, puisqu'il n'a à priori pas de lien direct avec une quelconque entité physique. Déjà, cette conception d'un temps antérieur à la matière pourrait poser problème, dans la mesure où nous mesurons le temps exclusivement en observant l'évolution de phénomènes matériels ou psychiques, ayant tous débuté après la naissance de la matière. D'ailleurs, cette propension à traduire le temps en termes spatiaux pour le mesurer est également gênante lorsqu'il s'agit de le définir dans la mesure où sa nature propre a tendance à nous échapper au profit de l'acception spatiale que nous en avons conçu. De plus, nous serions tentés de définir le temps comme la succession des trois parties que l'homme a conceptualisé, le passé, le présent et le futur. Or, Ces trois entités semblent, comme l'explique Saint Augustin dans son ?uvre, passer successivement de l'existence à la non existence. En effet, nous pourrions dire que l'on vit dans l'instant "présent", qui deviendra par la suite "passé", afin de laisser place à un nouveau "présent", précédemment futur. Or, comment concevoir l'existence du passé et du futur, dans la mesure où le premier n'existe plus, et le second n'existe pas encore. De plus, le présent, qui serait dans cette configuration le seul temps existant réellement et en permanence, ne serait-il pas une sorte d'éternité? Or pour qu'il soit considéré comme présent, il est nécessaire qu'il finisse passé et ait été futur auparavant, nous ne pouvons donc pas non plus le définir comme éternel. Une nouvelle difficulté s'impose alors : peut-on définir la longueur d'un temps donné? En admettant que les dix derniers jours sont un temps "court" passé, nous contredisons le fait que le passé n'existe plus. Nous pourrions à la rigueur dire que ce passé a été long. Mais peut-on déterminer la taille de quelque chose qui n'existe pas? Nous pourrions alors dire, ce présent a été long, étant donné que ce passé n'a existé que durant le laps de temps où il était présent. Dans ce cas, peut-on alors dire du siècle en cours qu'il constitue un long présent? Cela ne semble pas si simple. En effet, si nous nous trouvons dans la deuxième année de ce siècle, les 98 suivantes ne sont pas encore présent...

temps

« Une nouvelle difficulté s'impose alors : peut-on définir la longueur d'un temps donné? En admettant que les dix derniers jours sont un temps "court" passé, nous contredisons le fait que le passé n'existe plus.

Nous pourrions à la rigueur dire que ce passé a été long.

Mais peut-on déterminer la taille de quelque chose qui n'existe pas? Nous pourrions alors dire, ce présent a été long, étant donné que ce passé n'a existé que durant le laps de temps où il était présent.

Dans ce cas, peut-on alors dire du siècle en cours qu'il constitue un long présent? Cela ne semble pas si simple.

En effet, si nous nous trouvons dans la deuxième année de ce siècle, les 98 suivantes ne sont pas encore présentes, mais seulement futures, de même que la précédente est passée.

Nous pourrions prolonger ce raisonnement pour des périodes de plus en plus restreintes, n'arrivant jamais à définir une durée pour l'instant.

« Si l'on conçoit un point de ce temps, tel qu'il ne puisse être divisé en particules d'instant, si petites soient-elles, c'est cela seulement qu'on peut dire "présent", et ce point vole si rapidement du futur au passé qu'il n'a pas de durée précise.

» (Saint Augustin, in Les Confessions , Livre onzième, chapitre XV.) Il semble de plus en plus compliqué, au fil de nos réflexions, de définir le temps ou le présent.

Pour tenter de contourner les difficultés invoquées précédemment, Olivier Salazar Ferrer, agrégé de philosophie, avance la définition suivante du temps dans son livre Le Temps la perception la mémoire et l'espace : "Le temps est la dimension universelle, nécessaire et mesurable de la succession irréversibles des phénomènes." Dans un premier temps, cette définition associe au temps la notion de changement.

" Le temps fonctionne comme un principe de différenciation du réel, par opposition à ce qui serait toujours identique à soi-même en étant soustrait au changement, bref qui serait éternel".

L'écoulement du temps se manifeste donc principalement par la modification d'entités non éternelles. Elle introduit également la notion d'irréversibilité.

Il est impossible de modifier le cours du temps, en tentant par exemple de reproduire un évènement passé.

Chaque évènement est unique même s'il peut présenter des similitudes avec un autre.

Lorsqu'il est passé, il est impossible de le revivre de manière concrète, du fait que le passé n'existe plus, cependant il reste possible de l'observer en souvenir.

La mémoire étant ainsi la trace du passé qui lui permet de continuer d'exister dans une certaine mesure.

Il est possible de conserver la vision d'un évènement mais pas lui-même.

Cette définition inclue également le fait qu'il est impossible de concevoir la non-existence du temps.

" Comme l'espace, la temporalité coïncide avec l'existence.

Exister, c'est être dans le temps." écrit Olivier Salazar Ferrer.

Enfin, elle insiste sur le fait que le temps se doit d'être mesurable.

Dans Physique , Aristote définit le temps comme "la mesure du mouvement", ou "ce par où le mouvement comporte un nombre".

En effet il est nécessaire d'établir une unité de mesure du temps, afin de pouvoir. »

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