le temps
Publié le 09/12/2021
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Notion 4 : Le temps
Si l’est un fait incontestable, c’est que les êtres humains meurent, qu’au cours d’une vie nous voyons des proches disparaître, que nous-même finirons par mourir. C’est que le temps fait son œuvre; et ce ne sont pas seulement les individus, ce sont des civilisations entières qui finissent par s’abîmer dans le temps. Mais, si tout ce que nous sommes et tout ce que nous faisons était ainsi voué à sombrer, notre existence ne serait-elle pas dévouée de sens. Le passage du temps condamnerait-il l’existence humaine à l’absurdité ? Un tel enjeu ne peut que nous provoquer à chercher à mieux comprendre cette “réalité”, réalité qui semble insaisissable.
· Temps & Expériences
“Une fois que je suis né, le temps fuse en moi... Il est visible en effet que je ne suis pas l’auteur du temps, pas plus que des battements de mon cœur, ce n’est pas moi qui prends l’initiative de la temporalisation”
Par cette formule, extraite de la phénoménologie de la perception, Merleau Ponty manifeste le rapport à la fois familier et énigmatique de l’homme au temps. en effet, le temps n’est-il pas “dans nos conversations une idée..[Familière] “ Saint-Augustin Lorsque nous parlons du temps, nous parlons d’une chose habituelle, de tous les jours, d’une chose qui nous est aussi intime, mais qui en même temps nous échappe; le présent, pour être du temps doit se perdre dans le passé: nous ne pouvons pas le retenir, nous ne pouvons pas non plus empêcher la venue de l’avenir. Or l’avenir, c’est aussi l’énigme inquiétante de notre mort. Face à ce trouble auquel nous livre le temps, des philosophes ont dès l’antiquité grecque cherchés à donner une sécurité (tels que Senec, les stoïciens, les épicuriens).
Ainsi Epicure se donne pour tâche la sécurisation du plaisir d’exister, ce plaisir stable que le philosophe matérialiste oppose à celui des “voluptueux inquiets”
La lettre à Ménécée, condensée de son éthique ne nous dit-elle pas en conclusion “il n’est en rien semblable à un vivant mortel l’homme qui vit au milieu de biens immortels”
· Vieillir & Mourir
Les effets du temps n’ont-ils pas aussi été visibles chez Epicure vieillissant et la sensation n’est-elle pas un critère de vérité pour Epicure ?
Le temps fuse en nous qu’elle que soit les efforts de notre volonté; et nous destine à un terme. Dans le mythe du politique de Platon, les dieux eux-mêmes ne peuvent pas faire qu’il n’y ait pas de temps et que ce temps n’embarque pas individuellement les hommes vers un terme, terme dont nous ne pouvons par ailleurs pas avoir l'expérience. “La mort n’est pas un événement de la vie, la mort peut être vécue” (Wittgenstein) Elle est une énigme mais aussi un événement familier avec la mort des autres. Ce que nous pouvons retenir de cette expérience du temps que nous faisons par le vieillissement notamment, c’est que : Il y a temps là où il y a changement , que ce changement est orienté vers un terme et que cette orientation me concerne dans mon être authentique. D’ailleurs n’est-ce pas la conscience de la mort qui nous provoque à méditer sur notre existence , au temps de nos vies. Et si l’on pensait le temps à partir de la mort ?
· Penser le temps à partir de la mort
Il ne s’agit pas d’une mort quelconque ni même de la mort d’un proche mais de ma propre mort qui me précède, ce qui est une certitude. Or dans notre quotidien notre rapport à la mort n’est-il pas une esquive de la mort comme nous le donne à comprendre Levinas citant aussi Heidegger: “Parmi les modes d’être du quotidien, il y a avant tout le bavardage. Ce bavardage résume l’attitude à l’égard de la mort: on meurt, une fois, mais pas encore maintenant. Il y a donc bien certitude de la mort mais comme calmée dans sa gravité par cet ajournement. Telle est l’équivoque du bavardage dans lequel la certitude n’est pas la certitude authentique de la mort.” (Être et temps), cité dans “Dieu, la mort et le temps”.
Mais comme l’analyse Levinas, “c’est sa fuite [du Dasein (= L’être là, l'existence humaine en tant que présence et ouverture au monde)] devant la mort, c’est sa fuite qui est attestation de la mort… la mort est certaine, c'est-à-dire qu’elle est toujours possible.” C’est cette possibilité qu’il nous faut questionner. Nous comprenons alors que nous pouvons réaliser cette possibilité dans notre expérience. Notre relation avec cette possibilité se caractérise par l'anticipation, anticipation d’une possibilité qui m’est absolument propre, que je ne peux céder. D’une possibilité “qui surpasse toutes les autres [..]”, par laquelle le [Dasein] se dégage de toutes les autres possibilités qui deviennent insignifiantes” Levinas. La mort met donc fondamentalement en question mon être et être authentique se comprend avec Heidegger comme excité dans le souci de notre être pour la mort.
· Temporalité & Liberté
Devenir sujet, c’est prendre conscience de son existence. Nous pouvons ici distinguer le temps et la temporalité: le temps des phénomènes objectifs (mesurable (psq einstein) et le temps subjectif vécu comme durée concrète, qualitatif. Ainsi un même temps mesuré sera vécu différemment selon que je le vis sur le mode de l’espoir, de l'anxiété, de l’ennui… Si les phénomènes objectifs s'enchaînent dans le temps du passé vers le futur la conscience est ouverte à l'avenir. Un phénomène objectif peut s’expliquer car telle cause donnée produit et précède nécessairement tel effet (déterminisme).
L’avenir, au contraire, est le lieu de la contingence \"L'existence précède l’essence” dit Sartre. Plus exactement, c’est toute la réalité humaine qui est marquée par la contingence. Mais je n’ai pas choisi de naître à telle date, en quel lieu ni avec quel corps, mais je peux toujours choisir ce que je fais de ces déterminations, ce qui signifie que la conscience est liberté, toujours libre de choisir ses projets par lesquels elle donne sens au monde. Ils nous est ainsi donné de comprendre que si l’on peut croire que la mort abolit le sens de nos existence je peux aussi me libérer de cette pensée désespérante dès lors que je m’engage résolument dans mon existence. Le temps devient ainsi pour nous liberté en temps qu’ouverture qui transcende nos vies simplement biologiques, temps de l’esprit qui nous provoque à approfondir et clarifier le mystère de notre finitude.

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• Vieillir & Mourir
Les effets du temps n’ont -ils pas aussi été visibles chez Epicure vieillissant et la
sensation n’est -elle pas un critère de vérité pour Epicure ?
Le temps fuse en nous qu’elle que soit les efforts de notre volonté; et nous
destin e à un terme.
Dans le mythe du politique de Platon, les dieux eux -mêmes ne peuvent pas
faire qu’il n’y ait pas de temps et que ce temps n’embarque pas
individuellement les hommes vers un terme, terme dont nous ne pouvons par
ailleurs pas avoir l'expérienc e.
“La mort n’est pas un événement de la vie, la
mort peut être vécue” (Wittgenstein) Elle est une énigme mais aussi un
événement familier avec la mort des autres.
Ce que nous pouvons retenir de cette expérience du temps que nous faisons
par le vieillisse ment notamment, c’est que : =l y a temps là où il y a changement
, que ce changement est orienté vers un terme et que cette orientation me
concerne dans mon être authentique.
D’ailleurs n’est -ce pas la conscience de la
mort qui nous provoque à méditer sur notre existence , au temps de nos vies.
Et si l’on pensait le temps à partir de la mort ?
• Penser le temps à partir de la mort
=l ne s’agit pas d’une mort quelconque ni même de la mort d’un proche mais de
ma propre mort qui me précède, ce qui est une certit ude.
Or dans notre
quotidien notre rapport à la mort n’est -il pas une esquive de la mort comme
nous le donne à comprendre Levinas citant aussi :eidegger: “Parmi les modes
d’être du quotidien, il y a avant tout le bavardage.
Ce bavardage résume
l’attitude à l’égard de la mort: on meurt, une fois, mais pas encore maintenant.
Il y a donc bien certitude de la mort mais comme calmée dans sa gravité par cet
ajournement.
Telle est l’équivoque du bavardage dans lequel la certitude n’est
pas la certitude authentique de la mort.” (Être et temps), cité dans “Dieu, la
mort et le temps”.
Mais comme l’analyse Levinas, “c’est sa fuite [du Dasein (= L’être là, l'existence
humaine en tant que présence et ouverture au monde)] devant la mort, c’est sa
fuite qui est attestation de la mort… la mort est certaine, c'est -à-dire qu’elle est
toujours possible.” C’est cette possibilité qu’il nous faut questionner.
Nous.
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