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Le temps comme forme pure de l'intuition

Publié le 09/01/2020

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temps

QU'EST-CE QU'UNE FORME PURE DE L'INTUITION ?

Tout d'abord, que faut-il entendre par « intuition » chez Kant ? Le début de la première partie de la Critique de la raison pure, intitulée « Esthétique transcendantale », permet déjà de répondre : « De quelque manière et par quelque moyen qu'une connaissance puisse se rapporter à des objets, le mode par lequel elle se rapporte immédiatement aux objets et auquel tend toute pensée comme au but en vue duquel elle est le moyen est l'intuition ». Kant ajoute que l'homme ne peut intuitionner que ce qui lui est donné, c’est-à-dire présenté du dehors par ses sens. L'objet de l'intuition doit nous affecter, c’est-à-dire produire sur l'esprit un effet {« les objets frappent nos sens »). La possibilité de cette affection ainsi que cette affection elle-même définissent pour Kant la sensibilité. Toute intuition humaine, faculté par laquelle les objets nous sont donnés, est sensible.

Le présent chapitre a pour but de présenter la pensée kantienne du temps. Le lecteur pourra s'en étonner puisque cette pensée est chronologiquement antérieure à celle de Husserl et de Bergson. Sans répéter ici ce qui a été dit à ce propos dans l'introduction, nous mettrons en lumière l'orientation que prend désormais la problématique. Nous avons jusque-là insisté sur le questionnement aporétique concernant la temporalité et sur ses implications ontologiques en montrant que l'être du temps, invisible et en quelque sorte instable en lui-même, confrontait la pensée à une véritable énigme : comment appréhender la présence du temps ? Le second chapitre a envisagé la possibilité de répondre à une telle question : l'élargissement du concept de présent- de son statut de simple instant ponctuel à celui de durée - permet à la pensée de faire paraître le temps et d'en décrire la manifestation.

Il convient de voir maintenant que cette tentative de faire paraître le temps n 'est pas la seule réponse possible à l'aporie ontologique dégagée plus haut. En effet, Kant ne fonde pas la preuve de l'existence du temps sur l'évidence de son apparaître. Bien plus, pour Kant, le temps est la condition de tout apparaître sensible, condition qui, en elle-même, n'apparaît pas. Cette condition reçoit le nom de forme pure, ou forme a priori, de la sensibilité. Nous allons la définir et en penser les implications pour voir ensuite comment la conception kantienne motive les interrogations les plus contemporaines sur la temporalité.

L'ESPACE ET LE TEMPS SONT DES CONDITIONS SUBJECTIVES

L'espace est défini comme « forme du sens externe », au moyen duquel « nous nous représentons des objets comme hors de nous ». Ce qui caractérise donc le spatial est l'èxtériorité. Le temps quant à lui est défini comme « forme du sens interne », par lequel l'esprit s'intuitionne lui-même et ordonne ses représentations selon l'ordre de la succession (texte 1).

L'espace et le temps ne sont pas des contenus d'expérience (c'est en cela qu'ils ne peuvent apparaître et ne sont pas eux-mêmes des phénomènes). Ils sont des représentations nécessaires qui servent de fondement a priori à toutes les intuitions. L'espace et le temps pourraient être vidés de tout leur contenu sans qu'ils soient supprimés comme conditions nécessaires (on peut se représenter un espace et un temps vides, mais non l'absence de tout espace ou de tout temps). D'autre part, si l'espace et le temps ne sont pas des objets d'expérience, ils ne sont pas non plus des concepts, ils ne sont pas construits par abstraction. La représentation de l'espace et du temps est représentation immédiate d'une unité individuelle, c'est en cela que cette représentation est une intuition. Enfin, l'espace et le temps ne sont pas des substances (des

temps

« --·QU' ES T-C E QU 'UNE FORME PURE DE L'IN TUITION ? Tout d'abord , que faut-il entendre par « intu ition » chez Kant? Le début de la première partie de la Critique de la rai­ son pure, intitu lée «Esthét ique transcendantale», permet déjà de répondre : « De quelque manière et par quelque moyen qu'une connaissance puisse se rapporter à des objets, le mode par leque l elle se rapporte immédiatement aux objets et auquel tend toute pensée comme au but en vue duque l elle es t le moyen est l'intuitio n ».

Kan t ajoute que l'homme ne peut intuitio nner que ce qu i lui est donné , c'est-à-d ire présernté du dehors par ses sens .

l'objet de l'intuitio n doit no us affecter.

c'est-à-d ire produire sur l'esprit un effet(« les objets frappent nos sens»).

La poss i­ bilité de cet1e affection ains i que cette affection elle -même dé finissent pour Kant la sensibilité.

Toute intuition humaine, faculté par laquell e les objets nous sont donnés, est sensible.

L'obje t de l'intuùtion est le phénomène.

Le phénomène est déf ini par Kant comme« l'objet indéterm iné d'une intui­ tion empi rique ».

« Indéterminé » dans la mes ure où, immédiatement appréhendé, le phénomène désigne l'impress ion produite en nous par un divers sensib le, sans que nous sachions enco re ce qu'est ce dive rs.

Cependan t.

ce que nous voyons.

sentons, n'est pas seulement une matière brute; un phénomène a bien déjà une matière, mais il a aussi une forme.

Dès qu'il y a intuit ion sensible, il y a coordination des sensations, rappo rts ent re celles-ci («le phénom ène est coordonné dans l'int uition selon cer­ tains rappo rts »).

Or ces rappor ts constituent préc isément la forme du phénomène, «fo rme toute prête à s'applique r à tous».

Cette forme qu i structure le divers sensible n'est pas abstra ite des obje ts eu x-mêmes, mais const itue la cond ition de leur apparaître.

Sans elle , le divers sensib le serait un chaos.

Dans la mesure où cet te forme est diffé ­ rente de la mat ière de la sensation, elle peut être dite « pvre ».

On par lera alors de « forme pu re de la sens ibi­ lité » ou de l'intuition.

Cette forme est double.

En effet, les. »

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