LE TEMPS EST-IL EN NOUS OU HORS DE NOUS ?

« nous ferait peu à peu oublier l’essentiel.

Il n’y a pas de préservation de l’identité d’un être et d’u ne collectivité sans préservation de leurs mémoires respectives et ces dernières ne subsistent que si elles s’inscrivent à l’intérieur de repères précis.

Le temps objectif est donc sectionné en espaces, chaque intervalle mesurant la même quantité de temps et s’écoulant de façon identique en tous points.

Néanmoins, notre expérience du temps est bien différente : il nous apparait fluctuant.

B - Un e autre expérience du temps : le temps vécu 1) Le temps vécu est irréversible → le cours du temps se caractérise par deux phénomènes opposés : il apporte du nouveau ( apparitions de nouvelles espèces, renouvellement des cellules, croissance d’une plante…) → Il apporte également des phénomènes d’entropie c’est- à-dire d’évolution vers la remise en cause de l’ordre existant v oire sa disparition (corrosion d’une voiture par le sel, vieillissement et mort des individus…) 2) Le temps vécu est marqué par la subjectivité → Nous faisons tous l’expérience que le temps des évènements que nous vivons s’avère différent du temps mesuré par n os montres.

JANKELEVITCH s’exclame à cet égard : « Comment peut -on faire des années si courtes avec des journées si longues ? ».

→ Par exemple, une semaine de vacances emplie d’évènement passe très rapidement tandis qu’elle parait infiniment longue quand no us nous la remémorons .

De même, un moment d’ennui nous semble interminable mais il est comme « rétréci » dans notre mémoire.

C’est d’ ailleurs ce que considère DOUWE DRAAISMA dans Pourquoi la vie passe plus vite à mesure qu’on vieillit.

C - Mais aussi, peut -on se contenter de ces définitions ? Sait -on d’ailleurs définir le temps ? 1) Nous sommes incapables de définir le temps → Spontanément, le sujet pense connaître la nature du temps, conçoit ses trois dimensions : passé, présent, futur.

Sur le plan de la v ie pratique, le temps ne pose pas de problèmes.

→ Néanmoins, et dès qu’on y réfléchit, il se dérobe et met en évidence son irrationalité, c'est -à -dire qu’il échappe à la raison : impossible de le définir.

C’est d’ailleurs ce qu’éclaire ST AUGUSTIN dans Les Confessions quand se demande : « Qu’est ce donc que le temps ? […] Qui peut le concevoir, même en pensée, assez nettement pour exprimer par des mots l’idée qu’il s’en fait ? ».

Le temps est donc manifestement indicible, et seule notre ex périence du temps, le temps vécu est exprimable.. »