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Le temps est-il l'ennemi suprême ?

Publié le 18/06/2009

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temps

L'homme saisit habituellement le temps sous ses trois modalités essentielles que sont le passé, le présent et l'avenir, et s'y inscrit par là même dans la mesure où c'est à lui de répondre de ce qui s'est passé (souvenirs positif ou négatifs, regrets, remords, nostalgie, etc.), de ce qu'il a à faire au moment présent (réflexion sur l'action la plus adéquate) ou de ce qu'il aura à accomplir dans un temps non encore actuel. L'homme ainsi, dont l'existence s'éprouve au coeur de ces trois modes temporels, est soucieux de son être, et a à répondre de sa situation temporelle, du moins s'il en a conscience ; car il peut tout aussi bien se laisser vivre sans s'interroger réellement sur son engagement existentiel. Et c'est devant cette réflexion du sujet sur lui-même que le temps pourra lui paraître de mauvaise compagnie, dans la mesure où un passé non digéré peut perpétuer des remords, un présent immédiat de l'indécision, et un futur proche une source d'angoisse. Toutefois, en dépit de l'irréversibilité du temps, de sa course permanente vers des possibilités infinies, peut-on y voir l'occasion pour l'existant de s'éprouver positivement, de s'offrir une part de créativité susceptible d'apporter un sens à ce qu'on appelle "vocation"? 

 

I. L'irrémédiable empreinte du passé

 

  a. Le principal caractère du temps est son ordre qui s’impose à l’attention, et plus précisément, l’irréversibilité de cet ordre. On peut ainsi tout inverser, sauf le temps. On peut mettre les choses la tête en bas, mettre « la charrue avant les bœufs « même si c’est difficile, dangereux, ce n’est pas impossible. Mais on aura beau retourner sur ses pas, rien ne défera l’aller. Lavelle dira que « L’irréversibilité constitue pourtant le caractère le plus essentiel du temps, le plus émouvant, et celui qui donne à notre vie tant de gravité « (Du temps et de l’éternité). Jankélévitch affirmera : « Le voyageur revient à son point de départ, mais il a vieilli entre-temps ! « (L’irréversible et la nostalgie). Ainsi l’irrémédiable réside en ceci qu’une fois qu’on est parti d’un point du temps, celui-ci ne peut plus jamais être retrouvé, puisqu’il est toujours déjà passé.

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