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Le texte est extrait du Gorgias

Publié le 26/03/2015

Extrait du document

gorgias

C'est par analogie avec le médecin que le sophiste définit son propre rôle : son éloquence lui permet de persuader autrui et de le faire changer d'avis. Le sophiste Gorgias se vante même d'être plus efficace qu'un médecin dans le domaine de la santé : il persuadera plus facilement le patient de prendre une potion amère. Mais cette analogie avec le médecin est-elle vraiment valable ? Le médecin, en effet, travaille dans l'intérêt de son patient. Le sophiste, lui, de son propre aveu, travaille dans son propre intérêt, pour sa propre utilité et, dira Calliclès, pour sa propre puissance : il affirme que le plus heureux des hommes est le tyran qui peut à volonté faire condamner des innocents. Si la parole du sophiste agit comme une drogue, c'est donc sans doute plutôt pour endormir son interlocuteur et le rendre docile, alors que la parole socratique, par l'ironie et la forme interrogative, vise bien au contraire à réveiller l'interlocuteur, à le mettre sur la piste de la vérité une et éternelle : c'est dans la contemplation de cette dernière, et non dans la recherche d'une vaine puissance, que réside le bonheur véritable.

Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée.

La vérité, jet le déclare en effet, la formule en est ce que j'ai écrit : « Chacun de nous est la mesure de toutes choses, de celles qui sont comme de celles qui ne sont pas « [...] Ainsi, rappelle-toi en effet [...] l'homme qui se porte mal et pour qui ce qu'il mange apparaît et est amer, tandis que cela est et apparaît à l'opposé pour celui qui se porte bien. Or, à aucun de ces deux hommes il ne faut attribuer un savoir supérieur à celui de l'autre : ce n'est pas possible en effet, et il ne faut pas non plus accuser d'ignorance le malade parce qu'il en juge comme il fait, tandis qu'on attribuerait au bien portant le savoir, parce qu'il en juge différemment. Mais ce qu'il faut, c'est opérer, sur le malade, un changement de sens opposé ; car l'autre manière d'être est meilleure. C'est ainsi, d'autre part, que l'éducation consiste à opérer un changement qui fait passer d'une certaine manière d'être à celle qui vaut mieux ; mais, tandis que ce changement, le médecin l'ef­fectue au moyen de drogues, c'est par la parole que le sophiste l'ef­fectue.

PLATON

 

1. C'est un interlocuteur de Socrate qui parle.

gorgias

« fonction et la vertu de la rhétorique.

Gorgias lui répond qu'elle est l'art de l'apparence et de la persuasion, qui permet à l'ora­ teur de faire passer n'importe quelle idée; Ca/lie/ès ensuite fera l'apologie de la force et du droit du plus fort.

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