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Le travail a-t-il une fonction sociale?

Publié le 14/02/2005

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travail
Arendt, le premier peut se consacrer à la vie contemplative, alors que le second en est réduit à se préoccuper des moyens de subsistance. En conséquence, le travail introduit des rapports de subordination qui ne relèvent pas uniquement de la pyramide sociétale, mais atteint l'individu dans son être propre, dans ses possibilités d'agir et de pensée. Au sommet des activités humaines se trouve la recherche de l'ataraxie, et non la tâche vile de répondre à nos besoins.   III.            LE TRAVAIL FAÇONNE LE RAPPORT AU MONDE DE L'INDIVIDU ð  Si H. Arendt met en avant la moindre importance de l'esclave vis-à-vis du maître, il est possible de renverser cette pensée par la dialectique hégélienne. Hegel souligne en effet que celui qui travaille est celui qui modifie la Nature, mais surtout celui qui se modifie lui-même, n'ayant aucun rapport de nécessité vis-à-vis d'autrui. Le maître, au contraire, est toujours dépendant d'autrui pour répondre à ses besoins. Dès lors, travailler, c'est pouvoir construire avec autrui une relation qui ne se situe pas à l'échelle du besoin, mais à une échelle d'homme affranchi du rapport de domination. ð  Dès lors, travailler, et cela est particulièrement visible avec le travail intellectuel, c'est échanger et créer des mondes.
travail

« une somme « proportionnelle » à la tâche ou au temps passé.

Le discours des économistes qui gèrent le système, des technocrates et des comptables, vient renforcer cetteillusion et la systématiser.

Pourtant, un examen un peu attentif et idéologiquement honnête de -la sphère deséchanges et de celle de la production doit conduire à une constatation, que l'on peut résumerschématiquement ainsi : si, dans la sphère des échanges, et au terme d'un processus de production déterminé,apparaît du « profit » (c'est-à-dire une somme d'argent excédentaire par rapport à la somme initialementinvestie), c'est bien que de nouvelles valeurs ont été produites, et qu'elles n'ont pas reçu, dans l'acte d'achatde la force de travail, une contrepartie en argent.

Comme le note Marx, si le détenteur des capitaux et desmoyens de production payait à sa valeur la totalité du travail fourni, il ne pourrait réaliser de profit : celui-ci,travesti en « bénéfice », n'est pas autre chose que la forme prise par la plus-value, c'est-à-dire la différenceentre la valeur de la force de travail achetée pour un temps déterminé et la valeur des produits effectivementfabriqués pendant ce temps.

Mais le « contrat de travail » et toutes ses stipulations juridiques occultent un telmécanisme et suscitent de surcroît l'illusion que le patron et l'ouvrier contractent librement et définissent encommun les conditions de l'embauche, alors que les conditions d'existence de chacun, la distribution desrichesses, l'état du marché du travail, etc., rendent totalement illusoire et mystifiante cette « égalité juridique».

Pour être saisie dans sa signification réelle, la forme apparente de l'échange doit être référée aux conditionsconcrètes dans lesquelles se trouvent effectivement les hommes et les classes sociales auxquelles ilsappartiennent. * Celui qui travaille contribue en effet à répondre aux besoins de ceux qui ne travaillent pas.

Dans le rapportmaître/esclave que décrit H.

Arendt, le premier peut se consacrer à la vie contemplative, alors que le seconden est réduit à se préoccuper des moyens de subsistance.

En conséquence, le travail introduit des rapportsde subordination qui ne relèvent pas uniquement de la pyramide sociétale, mais atteint l'individu dans sonêtre propre, dans ses possibilités d'agir et de pensée.

Au sommet des activités humaines se trouve larecherche de l'ataraxie, et non la tâche vile de répondre à nos besoins. III. LE TRAVAIL FAÇONNE LE RAPPORT AU MONDE DE L'INDIVIDU * Si H.

Arendt met en avant la moindre importance de l'esclave vis-à-vis du maître, il est possible de renversercette pensée par la dialectique hégélienne.

Hegel souligne en effet que celui qui travaille est celui qui modifiela Nature, mais surtout celui qui se modifie lui-même, n'ayant aucun rapport de nécessité vis-à-vis d'autrui.Le maître, au contraire, est toujours dépendant d'autrui pour répondre à ses besoins.

Dès lors, travailler,c'est pouvoir construire avec autrui une relation qui ne se situe pas à l'échelle du besoin, mais à une échelled'homme affranchi du rapport de domination. * Dès lors, travailler, et cela est particulièrement visible avec le travail intellectuel, c'est échanger et créer desmondes.

L'artiste présentant son travail interroge le monde qu'il voit, introduit sa propre lumière, et par là,permet la création de nouveaux liens sociaux.

Non plus sur le mode de la vie préoccupée, mais de la viecontemplative, où il est possible de se préoccuper d'avantage du soin de son âme que de tout autreélément.

Le travail de l'artiste ou de philosophe, en tant qu'il interroge toutes les classes sociales, dépassecette « fonction sociale ». Au terme de cette analyse, le travail possède une fonction sociale au sens où il façonne les rapports entre lesindividus, que ce soit au sein de la sphère économique, langagière ou morale.

C'est précisément lorsque le travailcoupe l'homme de lui-même et de son prochain que l'on peut dire « travailler comme une bête ». De plus, certains fruits du travail, tels ceux de l'artiste ou de philosophe, passent outre une société définie, pourcréer une nouvelle communauté d'esprit.

Libéré des besoins auxquels il doit répondre par un travail que l'onpourrait dire de subsistance, l'individu peut se livrer à des relations renouvelées avec autrui, qui ne reposentaucunement sur la domination.. »

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