Le travail a-t-il une valeur indépendamment de ce qu'il produit ?
Publié le 27/02/2008
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déshumaniser en devenant l'esclave de ses désirs sans faire l'expérience de la réalité par sa résistance.
L'esclavequant à lui, en se frottant à la résistance de la matière apprend à se différencier d'elle et prend conscience de lui-même.
C'est là le paradoxe de la dialectique entre le maître et l'esclave : par la satisfaction de tous ses désirs, lemaître devient l'esclave de son esclave.
L'aliénation est la dépossession de soi par celui qui ne travaille pas.
Ainsipar opposition, c'est en travaillant que l'homme accomplit son humanité.
Le travail est ce qui acheminerait l'homme vers son humanité en l'éloignant de l'animalité.
Cependant il peut semblerque certaines formes de travaux particulièrement pénibles rendent plus l'homme à sa bestialité qu'ils ne l'humanisent.Il s'agirait alors de remettre en cause le concept idéal du travail pour le confronter à la réalité économique; III La contradiction entre le concept du travail et la réalité économique.
_ Il s'agirait de distinguer le concept id »al de travail et la réalité économique du travail.
C'est bien par le travail quel'homme peut prendre conscience de son essence; Au-delà de ses fonctions communes avec les animaux, il devientconscient de son être générique qui consiste à se rapporter à lui-même comme un être libre.
En effet si les animauxproduisent, ils ne le font pas sur le mode du travail l'animal produit ce dot il a besoin dans l'instant et s'arrête dèsqu'il n'est plus sous l'emprise d'un besoin physique immédiat; par opposition, l'homme continue à travailler une foisses besoins satisfaits.
Ainsi s'il continue même après avoir satisfait ses besoins, c'est que le travail n'est passeulement un moyen, mais constitue une valeur intrinsèque permettant à l'homme de manifester son humanité.
Leconcept du travail exprime ce que le travail est en son essence, mais ce concept est contredit par la réalitééconomique._ Dans la réalité économique du monde moderne, le travail ne recouvre pas son concept; le travail n'est plus eneffet accompli par le travailleur pour accomplit son humanité, mais pour obtenir en échange le salaire qui lepermettra de se procurer le marchandises requises pour sa survie physique.
C'est ce que l'on peut soutenir avecMarx dans l'article « ébauche d'une critique » à l'intérieur des Manuscrits parisiens de 1844 : dans le monde régi par le dispositif du salariat, c'est le salaire lui-même qui devient la fin et le travail n'est plus qu'un moyen pourl'atteindre.
Or le salaire n'est lui-même que le moyen d'obtenir de quoi satisfaire des fonctions biologiques communesavec les animaux.
Je ne travaille plus pour devenir humain, mais l'ouvrier à la chaîne ne travaille que pour rester unanimal.
Quand l'homme est rendu étranger à sa fonction proprement humain, son travail se réduit à un moyen dénuéde valeur._ Nous sommes alors confrontés à ce paradoxe : le travail qui dans son concept était le lieu même de l'humanitéest devenu dans la réalité de sa production économique l'agent d'une déshumanisation.
Néanmoins il convientd'insister : ce n'est pas l'essence du travail qui est déshumanisante et dénuée de valeur intrinsèque, c'est sa réalitédans le monde moderne industriel et notamment dans les productions en chaînes où l'activité se réduit à un seulgeste minimal et répétitif qui l'aliène.
Le taylorisme est la forme suprême de l'aliénation qui éloigne l'homme del'opus(l'œuvre ) où le travail a une valeur en lui-même de l'operatio où le travail n'est plus qu'un moyen vide de sens.
C'est ce que l'on peut soutenir avec Hannah Arendt dans la Condition de l'homme moderne ; Conclusion : Le travail a une valeur indépendamment de ce qu'il produit : il sauve l'homme de l'ennui et lui permet de manifesterson humanité par une activité libre.
Aussi ne faut-il pas confondre la réalité industrielle du travail qui bestialisel'homme en lui achetant sa force sous la forme du clarias de l'essence du travail humanisante en elle-même..
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