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Le travail est-il toujours une valeur dominante ?

Publié le 08/11/2005

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travail
     1.  Le travail n'a pas toujours était une valeur.   a)                  Le travail n'a pas toujours était une valeur fondamentale même si depuis très longtemps les hommes ont dû travailler pour satisfaire leur besoin, plutôt leur nouveau besoin. En effet, il faut remarquer que le travail demeure nécessaire à une vie sociale. Dans l'Antiquité, le travail est une activité aliénante. L'homme libre est celui qui ne travaille pas. Aristote, en effet, en reconnaissant à la fois que le travail était nécessaire pour vivre, et que le citoyen ne devait pas travailler pour pouvoir s'occuper de le chose publique, ne pouvait que justifier l'esclavage. Pour cela, il reconnaissait l'existence par nature d'hommes nés pour être esclaves et d'autres pour commander. Pratiquement, la dévalorisation du travail pouvait donner lieu à une humiliation des esclaves. A Sparte, les hilotes travaillaient la terre alors que les spartiates se contentaient d'acquérir l'art militaire, les spartiates humiliaient les ilotes qui travaillaient ; en faisant usage de violence.

Analyse du sujet:  

 

  • Il faut tout d'abord remarquer l'emploi de « toujours « qui change la question de façon considérable. Le sujet suppose, en effet, que le travail a pu être une valeur fondamentale par le passé et qu'il pourrait avoir perdu cette valeur. Or, peut-on prétendre que le travail a été une valeur par le passé et, dans un second temps, que cette valeur est disparue ?
  • Tout dépend de quel passé on parle, le travail n'a pas en effet été toujours valorisé.
  • Ensuite, il faut remarquer que la valeur travail peut avoir changée. Non pas qu'elle ait diminué d'importance mais que la vision sociale à son égard s'est transformée. Il s'agit de se demander la valeur actuelle du travail.
  • L'idée que le travail a pu être dévalorisé dans un proche passé comme fin de l'existence a sans doute des exactitudes historiques. Mais il faut noter que cette dévalorisation s'inscrivait en contrepoint par rapport à une société fondée qui peut-être surévaluait le seul travail.
  • On peut dire pour terminer cette première analyse sur la valeur travail qu'à propos du travail deux points de vue se confrontent. Le premier point de vue dévalorisant fait du travail quelque chose de pénible, une contrainte aliénante. Le second en fait quelque chose au contraire de réalisant, d'épanouissant. Il peut être aussi envisagé comme quelque chose de simplement utile (pour gagner de l'argent). Tout dépend de quel type de travail il s'agit, mais aussi indépendamment du type du travail, du discours communément accepté à son égard. 

 

  Problématisation:           Le sujet nous invite à interroger la valeur actuelle du travail dans nos sociétés contemporaines. Cette question s'avère d'autant plus délicate que le philosophe n'est pas sociologue, et qu'à ce titre il est très difficile de connaître l'opinion commune sur le travail. Il semble que les opinions soient aujourd'hui très divergentes, et on assiste sans doute à une revalorisation du travail. Est-ce à dire que nous revenons à une conception passé où le travail représentait l'identité du travailleur ? C'est cette idée quelque peu naïve qu'il faut éviter. Le travail a tendance a redevenir fondamental mais en un tout autre sens. Enfin, il faut être très prudent, évoquer le passé pour affirmer que le travail a été dévalorisé est un argument politique très suspicieux qui vise à remettre le travail au coeur de la société. Il ne faut peut-être pas se réjouir et ne pas céder à l'opinion, à la doxa. C'est précisément le rôle de la philosophie de parvenir à se maintenir dans une posture critique.

 

travail

« b) Il est nécessaire de remettre cela dans son contexte.

Le travail est au moment où écrit Marx d'une pénibilité extrême.

Il correspond à une dureté qui n'aurait d'équivalent aujourd'hui quedans les pays pauvres.

Le travail est donc plus ou moins aliénant, comme ilpeut être plus ou moins épanouissant.c) Le travail peut être considéré comme une nécessité.

Ce sont alors lesloisirs que le travail permet de s'offrir qui le justifient.

Le divertissement est lacontrepartie du travail.

Il suffit de constater dans quelques milieux de travailla récente apologie de la détente.

Il faut savoir se détendre, se divertir pourbien travailler.

L'épanouissement au travail est sans doute quelque chose detrès récent.d) Ce qui est moins récent, c'est le travail comme structurant.

L'individupeut structurer son identité par le travail.

Par exemple, dans le milieu ouvrier,il y a la fierté du travail bien accompli ou de travail qui a une utilité pour lasociété et non pas seulement pour soi.

Par ailleurs, le travail a pu êtreconsidéré comme une libération par rapport à l'ordre naturel.

Cette valeur dutravail n'existe plus car le travail a subi une mutation.

3.

La nouvelle valeur travail.

a) Le travail est de nouveau une valeur considérée, mais dans un toutautre sens que son utilité : il participe d'un nouveau mythe de l'effort.

Si savaleur a changé, c'est que l'extrême flexibilité demandée aux travailleursempêche le travail d'être structurant.

En outre, la visibilité de ce qui estproduit en vue du bien-être a complètement disparu.b) La valeur du travail est aujourd'hui lié à l'individualisme.

Je fais un travail quel qu'il soit, cela n'a pas vraimentd'importance, c'est ce travail qui me donne ce que j'ai « mérité ».

Tout ce que je possède, et donc tout ce que jesuis, dans une société qui confond l'être et l'avoir ,je le dois à mon travail.

On peut penser par exemple à l'argumenttypiquement américain « I do my job », aussi bien prononcé par un maçon qu'un soldat américain.c) La valeur du travail est aujourd'hui très puissante, davantage peut être qu'elle ne l'a jamais été.

L'image decelui qui ne travaille pas est extrêmement dévalorisante.

Conclusion C'est cette valeur du travail, qui devient aujourd'hui fondamentale, qui laisse de côté la fin sociale du travail qui estde vivre et rendre possible un temps pour d'autre chose, pour du bien vivre ( ce qui n'est pas le divertissement).

Toute la valeur du travailleur risque de se fonder sur le rejet de celui qui ne travaille pas.

Mais ce retour de la valeurdu travail dans les discours masque en vérité une souffrance au travail.

Si le travail épanouissait, on n'expliqueraitpas la nécessité de le valoriser.

Ainsi, peut-on finalement reprendre le fil de la question auquel nous aurions voulurépondre le contraire, c'est-à-dire que le travail a plus de valeur qu'avant.

On peut affirmer qu'en effet le travail aperdu ce qui faisait peut-être sa vraie valeur, permettre de dégager du temps libre pour que les individus secultivent, pour qu'ils réalisent des activités qui ont rapport avec le bien vivre et non pas seulement le survivre(l'école par exemple est possible par le travail des autres) .

Néanmoins, cela ne doit pas être du temps libre quepour quelques uns qui conduit à une dévalorisation du travail (exemple de la Grèce antique).. »

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