Devoir de Philosophie

Le travail humain est-il facteur de détérioration ou d'épanouissement ?

Publié le 02/04/2009

Extrait du document

travail

Le travail a acquis de nos jours une valeur fondamentale et constitue d’ailleurs un problème très présent. La fonction sociale est rattachée au travail et il s’agit pour tous d’avoir accès à l’emploi. Il n’en a pas toujours été ainsi. Le travail se définit généralement comme une activité orientée vers une fin autre qu'elle même à la différence du jeu qui comporte sa finalité en lui-même. On considère le travail comme ce qui est utile socialement. En ce sens, le terme renvoie aussi bien au labeur de celui qui cultive un champ, l’effort de l’écolier, l’activité salariée ou encore les tâches ménagères. On joue juste pour le plaisir que l’on a en jouant, en pratiquant un sport, lexicalement, le terme « travail « ne concerne que les activités que l’on ne fait pas rien que pour elles-mêmes. Ainsi, nous ne travaillons simplement pour le travail. Mais même dans cette valorisation du travail, ce dernier n’est pas conçu de manière très positive. En effet, le travail a plutôt un aspect négatif pour la plupart des gens. Ainsi, Alain affirmait que le « propre du travail, c’est d’être forcé «. Il est vrai que nous travaillons généralement pour le salaire, pour assouvir nos besoins mais nous rêvons tous du jour où un gain considérable pourrait nous enlever l’obligation de travailler. L’origine du mot semble corroborer cette thèse. Il semble que le terme « travail « vienne du latin tripalium qui désigne dans l’antiquité un instrument de contrainte, au moyen duquel on attachait le bétail. Le travail est donc vécu comme une torture. L’argent est depuis le développement industriel le véritable but de travail et Nietzsche écrivait déjà à son époque, dans le Gai savoir que « dans les pays de la civilisation, presque tous les hommes se ressemblent maintenant en ceci qu'ils cherchent du travail à cause du salaire. « Il s’agit ici de s’interroger sur les conséquences du travail. Le sujet pose en effet la question de la détérioration ou de l’épanouissement. La détérioration renvoie à l’acte de mettre en mauvais état, accompagné d’une idée de rendre inutilisable. On peut se demander en effet si le travail n’a pas des effets néfastes autant sur la santé physique que sur l’esprit du travailleur. Le travail ne détériore-t-il pas la nature de l’homme, sa liberté et sa raison ? L’idée d’épanouissement renvoie à un développement plein et harmonieux. Ne pourrait-on pas alors penser que le travail permet aux facultés humaines de se développer ? Ne ressentons-nous pas le plaisir d’un travail bien fait, d’une véritable réalisation de nous-mêmes ? Comment alors permettre à tous de s’épanouir dans leur travail ?

  • I Le travail diminue la liberté et les forces de l’individu

 

1.      Le travail affaiblit le corps  

2.      Le travail met an danger l’essence pensante de l’homme  

3.      L’ouvrier ne comprend plus le sens de ses actions  

  • II Le travail peut être formateur et épanouissant

 

1.      Le travail permet à l’homme de trouver son humanité et de la développer  

2.      Le travail développe les facultés humaines et lui donnent l’autonomie  

3.      Le travail augmente la puissance d’action de l’homme  

 

  • III Pour que le travail soit épanouissant, il est nécessaire de repenser ces conditions

 

1.      L’épanouissement est lié à une activité qui correspond à notre nature  

2.      Chacun doit pouvoir trouver le métier qu’il lui convient  

3. Pour que le travail soit épanouissant, il faut le repenser  

travail

« réflexion, qui sont les principales caractéristiques humaines.

Le travail est souvent laborieux, c'est-à-dire qu'il nousépuise autant psychiquement que moralement.

Nietzsche, dans Le gai savoir , écrit ainsi que le travail « consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis,à l'amour.

» Le travail selon lui, empêche les hommes de s'épanouir parce qu'il ne laisse plus l'espace aux hommespour réfléchir, pour créer,…Marx insiste aussi sur cette débauche d'énergie qui fait que l'ouvrier quand il sort de son travail ne pense plus qu'àse divertir, qu'à détourner son esprit des choses sérieuses.

Il écrit alors que le travail n'est vécu que comme unenécessité mais que la vraie vie commence après la journée de travail.

Dans cette optique, le travail n'estabsolument pas épanouissant.

De plus, il affirme que le travail répétitif et parcellisé de l'ouvrier appauvrit son monde intérieur.

Il écrit dans leManuscrit de 1844 que « plus l'ouvrier se dépense dans son travail, plus le monde [...] qu'il crée en face de lui devient puissant, et plus il s'appauvrit en lui-même, plus son monde intérieur devient pauvre.

» En glorifiant ainsi letravail, on fait en sorte que l'homme ne développe plus une pensée personnelle et que son épanouissementpersonnel soit stoppé.

Les hommes ne deviendraient plus ainsi que des automates qui ne réfléchiraient plus auxdécisions qui sont prises par les dirigeants et les propriétaires de moyens de production.Jean Baudrillard va d'ailleurs plus loin en affirmant que même les loisirs sont investis de la même valeur marchandeque le travail.

Tout d'abord, le loisir est considéré comme "le temps nécessaire à la reconstitution de la force detravail".

En effet, la productivité d'un travailleur sans temps de repos est beaucoup plus faible.

D'autre part, et demanière plus profonde, l'aliénation du loisir tient à ce que le temps est devenu une valeur marchande.

L'aliénationest "liée à l'impossibilité même de perdre son temps." Le travail est donc une détérioration de l'esprit même del'homme et de ses conditions d'existence.

3.

L'ouvrier ne comprend plus le sens de ses actions Avec le développement du travail à la chaîne, l'ouvrier perd peu à peu son autonomie et sa place dans le travail setrouve réduit.

Comme le dit Marx dans Le capital , l'ouvrier est payé pour sa force de travail.

Ce n'est pas pour ses spécificités, ni pour ses qualités particulières qu'il est embauché.

Il n'est qu'un maillon de la chaîne, une force quipeut être remplacée du jour au lendemain.

Le salaire est alors la somme d'argent que le patron verse pour un tempsde travail donné ou pour un certain travail fourni.

Le travail de l'ouvrier ne lui apporte rien.

Il lui est étranger.

L'objetproduit dans le travail n'est pas une fin pour l'ouvrier puisqu'il ne pourra pas en jouir.

L'objet dans lequel il investitson travail appartient à son patron.

L'activité productrice ne lui appartient pas non plus en tant qu'activité libre; eneffet, le travail est extérieur à l'ouvrier Il n'est qu'un maillon de la chaîne.

Il est cantonné à répéter une action particulière, détachée du reste de laproduction.

Or, c'est là le défaut et la négativité de ce type d'action.

L'artisan peut s'épanouir parce qu'il maîtrisetout le processus de production et parce que c'est lui qui choisit les moyens d'arriver au but.

L'ouvrier à la chaîne nesait pas ce qui se passe avant lui ni après lui.

De fait, il ne comprend pas du tout ce qu'il réalise et pourquoi il lefait.

Le travail perd alors tout son sens et l'ouvrier perd autant sa liberté que sa capacité d'action.

Le travail nepeut être qu'épanouissant si nous comprenons le projet dans lequel nous sommes insérés.

II Le travail peut être formateur et épanouissant 1.

Le travail permet à l'homme de trouver son humanité et de la développer Pour Hegel, le travail arrache l'homme de l'animalité, à son existence immédiate, en lui imposant la médiation du temps et aussi celle de l'outil.

Il écrit dans La phénoménologie de l'esprit que « le travail, au contraire, est désir réfréné, disparition retardée : le travail forme ».

Parce que le travail nous oblige à remettre notre satisfaction à plustard, il est aussi transformation de soi.

Mon désir est retardé et je suis obligé d'inventer les moyens de le satisfaireet donc de développé mon esprit.

D'ailleurs, pour Hegel, l'outil est noble parce qu'il manifeste l'Esprit.

Dans Leçons sur la philosophie de l'histoire , on peut lire : « Ces découvertes humaines appartiennent à l'Esprit ; un instrument inventé par l'homme est plus haut qu'une chose de la nature, car il est production de l'esprit.

» Le travail est alors lemoyen d'une extériorisation de soi.

Le travail forme et éduque, il transforme le monde et le civilise.

Il se distingueainsi de la spontanéité naturelle de l'instinct, il implique attention et effort.

C'est d'ailleurs ce qui lui donne soncaractère pénible : contrairement à l'activité de l'animal, il ne va pas de soi, son sens se situe hors de lui – on netravaille pas pour le plaisir de travailler, mais pour atteindre un but.

Le travail est précisément la distance ou le délaientre le désir et sa réalisation : il est le lieu de l'effort.

Du même coup, il est ce qui permet à l'être humain dedévelopper son autonomie, de s'arracher à la sphère de l'animalité.

Par son travail, l'homme refuse de subir la nature,il lui impose sa volonté.

Le travail est comme une anti-nature, il est le fruit d'une lutte de l'homme contre lesconditions naturelles, une forme de résistance qui lui permet d'entrer dans la culture .

Il est en ce sens indissociable de notre humanité : il est à la source de la civilisation, de la vie en commun et du développement de laconnaissance.Marx dans un texte de jeunesse appelé Manuscrit de 1844 , est convaincu que c'est par le travail que l'homme peut prendre conscience de son essence.

L'individu ne s'y borne plus à exercer les fonctions qu'il a en commun avec lesanimaux mais il devient conscience de ce que Marx appelle son « être génétique », c'est-à-dire de sonappartenance au genre humain.

L'homme est un être libre et cette dimension propre à l'homme s'exprime dans cettefaçon spécifique de produire qu'est le travail.

S'acquitter des actions de production pour Marx, c'est pour l'hommeaccomplir ce qui fait son essence, c'est-à-dire la libre activité.

Il souligne en effet la différence fondamentale entrel'activité de l'abeille et le travail de l'architecte.

L'abeille agit par instinct, là où l'architecte a une représentation de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles