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Le travail marque-t-il le triomphe de l'esprit sur la matière ?

Publié le 27/02/2008

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  Transition : peut-être faut-il donc distinguer les différents types de travails ? III. Quel type de travail permet à l?esprit de triompher sur la matière ?   A. le travail du travailleur qui ne travaille pas pour lui, mais pour un autre est bien plutôt un enfermement dans le domaine de la matière qu?un triomphe de l?esprit. Il ramène l?homme au corps à corps constant avec la matière, et ne lui permet justement pas de se développer pleinement.   B. le travail de l?artiste semble être un travail intermédiaire : à la fois entièrement libre et gratuit (il n'est pas motivé par l?utilité), il est néanmoins contraint de composer avec une certaine matière (la couleur pour le peintre, la pierre pour le sculpteur etc.) pourtant, c'est là que le travail artistique trouve peut-être sa pleine réalisation. Alain, dans le Système des beaux arts chapitre 6, intitulé « de la matière » décrit l?obstacle que représente la matière comme ce qui donne toute sa valeur à l??uvre d?art : c'est parce que l?artiste n'est pas totalement livré à sa propre inspiration, mais qu'il a des contraintes, qu?il peut réellement créer, c'est-à-dire innover, parce que cet obstacle l?oblige à relever de nouveaux défis.
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« Ainsi, la négation n'est jamais pensée comme un échec chez Hegel, mais plutôt comme une étape nécessaire etconstructive vers la vérité.

Le texte étudié ici s'enracine dans cette conception de la négation « formatrice », etillustre sa théorie en donnant un exemple pratique, celui du travail humain.

La thèse formulée par l'auteur dans cepassage est celle d'un travail libérateur de la conscience humaine, qui serait cause d'un retour de la conscience surelle-même, d'une prise de la conscience humaine sur elle-même, et ainsi d'une autonomie de l'esprit qui émancipel'homme.

Pour expliquer cela, Hegel procède méthodiquement en décrivant les diverses étapes de cetteappropriation de la conscience par elle-même grâce au travail de l'homme.

D'abord, Hegel expose le rapport del'homme à l'objet lorsqu'il n'est pas dans un cadre de travail, à travers la figure du maître, qui ne travaille pas.

Puis iloppose à cette première situation celle du travailleur, et en souligne les différences intrinsèques.

Enfin, il explique laconséquence de ce rapport singulier que le travail instaure entre le travailleur et l'objet, en démontrant qu'il permetà la conscience de se révéler dans son indépendance. 1ère partie : Thèse.

Situation initiale de la conscience dans son rapport aux objets. - Hegel commence par poser la thèse du texte dès la première phrase : « C'est par la médiation du travail que laconscience vient à soi-même ».

Il annonce ce qu'il va démontrer par la suite, la libération de la conscience qui sedécouvre à elle-même grâce au travail, c'est-à-dire grâce à l'activité par laquelle l'homme transforme le monde poursatisfaire ses besoins et désirs.

L'auteur introduit d'emblée le travail comme une « médiation », c'est-à-dire unpassage, un moyen, une étape nécessaire au retour de la conscience sur elle-même.

La conscience se constituedonc à travers différents « moments ».- Le premier « moment » envisagé par l'auteur est celui qui « correspond au désir dans la conscience du maître ».Hegel désigne par « maître » l'homme qui ne travaille pas (qui fait travailler d'autres à sa place).

Comme touthomme, le maître désire, et il entretient avec la chose désirée un « rapport inessentiel ».

Cela signifie que la chosedésirée est absolument distincte, différente et indépendante du maître qui la désire.

La chose « maintient sonindépendance », et en cela la conscience reste « conscience servante » car seulement conscience de la chose,donc asservie à un objet dont son rôle est de prendre conscience.- Dans le rapport désirant, le désir reste désir et la chose reste la chose.

C'est ce que signifie Hegel lorsqu'il dit que« le désir s'est réservé à lui-même la pure négation de l'objet ».

La « pure négation » désigne ici le fait que le désirdu maître s'oppose radicalement à l'objet en le pensant comme objet, distinct et différent de lui.

Il n'y a en aucuncas confusion entre le maître et l'objet qu'il désire puisque les deux ne sont liés par aucun autre rapport que lerapport de désir, qui est « rapport inessentiel ».

« Nier » l'objet consiste ici à objectiver l'objet, c'est-à-dire à le voircomme objet et rien d'autre.

C'est cette négation qui permet à l'homme de rester soi-même, et de s'affirmer dansson indépendance par son opposition aux objets.

L'homme ainsi désirant est dans un « sentiment sans mélange desoi-même ».

2ème partie : Problème : ce rapport distinct entre conscience et objets ne dure pas.

Solution par le travail. Hegel qualifie de « satisfaction » ce premier moment de rapport inessentiel aux choses par le désir de l'homme oisif(qui ne travaille pas).

Il faut rappeler que d'après la thèse exposée en prémisse, la fin visée par l'auteur est derechercher l'autonomie de la conscience dans un retour de la conscience sur elle-même.

Il semble juste de parler de« satisfaction », dans la mesure où l'auteur vient de montrer que le sentiment sans mélange de soi-même, c'est-à-dire la conscience de soi, était possible.- Cependant, Hegel soulève un problème inhérent à cette première situation : elle n'est pas durable, mais constitueun « état disparaissant ».

La cause de cette précarité en est le « manque de côté objectif ou la subsistance ».Hegel introduit alors la notion de « travail », que la notion de « subsistance » annonçait.

Pour l'auteur, ce n'est quedans un rapport de travail, c'est-à-dire dans le rapport du travailleur avec l'objet qu'il transforme pour son travail,que la conscience peut se libérer durablement.- En effet, le travail est « désir réfréné, disparition retardée ».

Il est donc un désir, mais comporte une dimensionsupplémentaire, celle de son inaccessibilité immédiate.

C'est par le travail que le désir va être satisfait, c'est-à-direpar l'action de l'homme sur l'objet de son désir.

Le rapport du travailleur à l'objet est alors dans un rapport dedomination, car c'est le travailleur qui « forme » l'objet, et la négativité exercée par l'homme n'est plus de l'ordred'une simple objectivation des choses, mais d'une création, d'une transformation de la chose.

L'objet pour letravailleur n'est donc plus seulement saisissable en un moment, mais est formé pour durer.- le rapport négatif à l'objet devient alors permanent pour le travailleur qui est opposé pour toujours à l'objet, et nonà un moment donné comme pour le maître.

« À l'égard du travailleur, l'objet a une indépendance », insiste Hegel, etcette indépendance à ceci de plus par rapport au rapport simplement désirant du maître à l'égard de l'objet qu'elleest une indépendance installée et pérenne.

3ème partie : Passage de la permanence du rapport à la constitution de l'être pour soi de la conscience. - Hegel conclut ainsi que cette « opération formatrice » effectuée par le travail de l'homme consiste en « le purêtre-pour-soi de la conscience ».

C'est donc la négativité qu'exerce le travailleur sur l'objet, qui permet à laconscience de se libérer pleinement et de s'affirmer elle-même à elle-même.

Cet « être-pour-soi », c'est laconscience de la conscience par elle-même, c'est l'autonomie du sujet dans sa conscience libre.

C'est pourquoi il enrésulte que « la conscience travaillante en vient ainsi à l'intuition de l'être indépendant ».. »

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