L'échange monétaire est-il nécessairement juste ?
Publié le 10/03/2005
Extrait du document
Bien au-delà des rapports entre ceux qui donnent et ceux
qui reçoivent, l'échange peut être considéré comme la spécificité de
l'espèce, spécificité qui lui a permis de manifeste cette étrange
propriété qu'est la conscience".
J'accuse l'économie triomphante,
p.98-99, 101.
3
Transition
Dans un
hypothétique état de nature, les hommes connaissent des injustices : il
n'y a pas échange mais vol. Dans une société régie par le contrat
social, il semblerait que l'échange lui-même soit injuste par nature.
III De
la possibilité d'un échange juste ou égal
1 La
solution du contrat social
Texte
Rousseau 1762 (Contrat social, extraits)
«Trouver une forme
d'association qui défende et protège de toute la force commune la
personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun
s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre
qu'auparavant.» Tel est le problème fondamental dont le contrat social
donne la solution.
Les clauses de ce contrat sont tellement déterminées par la nature de
l'acte que la moindre modification les rendrait vaines et de nul effet;
en sorte que, bien qu'elles n'aient peut-être jamais été formellement
énoncées, elles sont partout les mêmes, partout tacitement admises et
reconnues; jusqu'à ce que, le pacte social étant violé, chacun rentre
alors dans ses premiers droits et reprenne sa liberté naturelle, en
perdant la liberté conventionnelle pour laquelle il y renonça.
Ces clauses bien entendues se réduisent toutes à une seule, savoir
l'aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la
communauté. Car, premièrement, chacun se donnant tout entier, la
condition est égale pour tous, et la condition étant égale pour tous,
nul n'a intérêt de la rendre onéreuse aux autres.