Devoir de Philosophie

L'élaboration d'une architecture pour les aveugles a-t-elle un sens ?

Publié le 13/06/2015

Extrait du document

architecture

Esotérique est le terme qualifiant les doctrines qui ne sont professées qu’envers un certain nombre d’initiés. Ce caractère exclusif fut pendant longtemps l’essence de l’art qui ne se voulait intelligible que par une élite ; des happy few qui dans la volupté acquéraient la marque distinctive de leur supériorité. Toutefois le monde artistique a connu depuis l’époque romantique, une volonté marquée de démocratisation, qui si elle ne s’est pas nécessairement accompagné des résultats escomptés demeure difficilement contestable au niveau des principes qui la sous-tendent. On a considéré que tout homme en tant qu’être de raison était un amateur d’art en puissance si ce n’est en acte et qu’il suffit donc de l’éduquer à cet effet. Néanmoins si la nécessité d’admettre la perfectibilité de l’homme en tant que postulat épistémologique, s’impose au pédagogue, peut-il avoir la mauvaise foi de croire qu’il puisse développer une faculté vacante ou évanouie ? Sous ce point de vue, une architecture pour aveugle n’est qu’une chimère. Toutefois, ce serait mutiler l’architecture que de la circonscrire au seul domaine de la vue. Sans oublier que l’architecture n’est pas seulement un art, mais que c’est également une technique. En tant qu’hommes, nous vivons dans un environnement riche en expérience. Notre corps telle une extraordinaire machine, passe son temps à percevoir les informations à travers nos sens. Ces sens sont les organes de perception sans lesquelles l’homme serait un autiste absolu. Chacun a son propre rôle et dépend de manière directe ou indirecte de l'autre. Ils constituent un système de récepteurs capable de capter et de traduire plusieurs formes d’énergie (stimuli) et de les transmettre au syst&egr...

architecture

« l'homme informé sur son environnement, peut s'y mouvoir et agir sur lui pour le transformer.

S'ils eussent été différents ou moindres, ni sa culture ni son histoire n'eurent été les mêmes.

Nombreux sont les individus, qui à l'instar d'Aristote estiment que la vue est le sens le plus important.

Pour ce dernier comme pour son maître Platon, l'art n'est qu'imitation.

Or on ne peut imiter que ce qu'on perçoit et sans vision comment percevoir ce qu'on voudrait imiter ? Par voie de conséquence il ne saurait être question d'une architecture pour aveugles.

Sans mes yeux, je suis dans l'impossibilité physique de percevoir la beauté du Louvre et du Taj Mahal.

Sans mes yeux, je ne peux voir ce qui a changé dans la cathédrale de Cordoue depuis qu'elle n'est plus une mosquée.

Ceci n'est pas la conséquence d'un manque de volonté mais bien de la nécessité qui s'impose à moi.

Nous allons voir si ce parti pris en faveur du visuel appauvri nos différents points de vue et notamment celui sur l'architecture.

Il ne faut pas surestimer l'importance de la vue.

L'homme n'est pas un périscope, il possède 4 autres sens tout aussi riches et puissants que la vision.

Etre architecte, ce n'est donc pas juste voir et regarder mais aussi pouvoir toucher, goûter, entendre et sentir.

A cet égard, l'architecture contemporaine, où les apparences semblent vouloir tout dire est riche d'enseignements.

L'expérience du monde que nous construisons deviendrait-elle enfin multi-sensorielle ? Répondre à cette question, nécessite de connaitre la nature de l'expérience que l'architecture offre à celui que le sort a privé de la vue.

Dans un monde où les bâtiments sont jugés majoritairement par ce à quoi ils ressemblent, comment un aveugle pourrait-il apprécier un bâtiment à l'aune d'un organe dont il ne jouit pas.

R.Maxwell, écrivain et ancien professeur vivant à Melbourne et ayant perdu la vue à l'âge de trois ans, dit que pour décrire un bâtiment, il faudrait commencer par le rez de chaussée afin d'être capable de tirer la fonction du. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles