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Les autres nous empêchent-ils d'etre nous-mêmes ?

Publié le 10/11/2005

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Cela est donc individuel.   Les autres m'obligent à réguler ma conduite et mes actes Pourtant, si c'est par ce que je fais que j'exprime mon être et le construit, les autres peuvent s'opposer à mes actions et m'empêchent de me développer et de m'épanouir. Aristote reconnaît ainsi que pour faire l'activité qui nous est la plus appropriée et qui nous mènerait au bonheur, il faut que soient réunies de nombreuses conditions extérieures. Autrui en est l'une d'elles. - De plus, l'existence des autres m'oblige à respecter certaines règles de comportement. Il existe en effet certains codes telles que la politesse, la bienséance,... - Sartre affirme ainsi l'apparition d'autrui dans mon monde me fait prendre conscience que je deviens un objet pour lui et qu'il porte un jugement sur mon comportement. Ainsi, un homme qui épie sa femme à travers le trou d'une serrure ne se vit comme jaloux qu'à partir d'un moment où le regard de l'autre lui fait prendre conscience de son comportement. Sartre dit aussi que l'homme se croit être comme l'autre le voit.   Les autres nous permettrent de nous connaître et d'être véritablement nous-mêmes - Être soi-même, c'est d'abord se connaître et être maître de soi et de ses actions. Pour cela, l'autre est indispensable.

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Le premier principe de la philosophie est ce fameux « connais toi toi-même « de l’oracle de Delphes. Il est difficile de savoir effectivement ce que signifie être soi-même. Dans un premier, je que suis, c’est tout ce qui me caractérise mais surtout être, c’est se faire, c’est à dire décider de mes actes, de ma vie, de mes idées,…

Les autres semblent dès lors ne pas pouvoir influencer mes choix et ne peuvent pas entamer ma liberté de choix. Pourtant, l’existence des autres peut m’empêcher d’accomplir ce qui exprime mon être ou l’épanouit ? De plus, sa présence m’empêche d’être ce que je suis, il faut que je comporte en être social. Mais être soi-même, n’est ce pas d’abord se connaître et être maître de soi même ? Et pour cela, l’autre n’est-il pas nécessaire ?

« même temps » (p.

313).

C'est que pour Sartre, la source de tout sens, c'est la conscience (le pour-soi).

Dès lors, «je dois poser le problème d'autrui à partir de mon être » (p.

300).

Dans de telles conditions il n'est pas étonnant quela pluralité des consciences apparaisse comme un véritable scandale.

C'est l'analyse du regard qui nous révèle sansdoute le mieux ce.rapport conflictuel de moi à autrui.

Le regard de l'autre, lorsqu'il se pose sur moi, tend à me niercomme conscience, à m'objectiver, c'est-à-dire à me poser comme objet.

Reprenons l'exemple du phénomène de lahonte dont nous avons déjà parlé.

Sartre analyse le cas de quelqu'un qui, pour une raison ou pour une autre(jalousie, vice, simple curiosité) regarde par le trou de la serrure.

Or tout à coup survient une autre personne.

Leregard de l'autre déclenche chez moi la honte.

« Il suffit qu'autrui me regarde pour que je sois ce que je suis » (p.320), je ne suis plus pour l'autre que celui qui regarde par le trou de la serrure, de la même manière que le pot àtabac est sur mon bureau.

Nous retrouvons ainsi cette singulière triple dimension caractéristique du rapport moi-autrui.

La honte en effet fait non seulement apparaître un moi-objet aux yeux de l'autre, mais aussi « une ipséité(moi-même) qui a honte » (p.

350).

On peut dire que l'affrontement des regards manifeste bien le conflit qui sous-tend toutes mes relations avec autrui.

Le conflit serait ainsi le mode selon lequel s'articulerait le rapport moi-autrui :« Le conflit est le sens originel de l'être-pour-autrui » (p.

431). Or le conflit est-il vraiment le mode fondamental du rapport moi-autrui.

Nous ne le pensons pas.

Nous dirons doncplutôt que le conflit est un des modes de ce rapport, mais non le mode unique ou privilégié.

Lorsque deux personnesregardent le même paysage, il n'y a pas forcément conflit, il peut même fort bien y avoir aide ou compréhension.Prenons un autre exemple.

Supposons que je regarde un tableau avec quelqu'un d'autre ; si l'autre a un regard quiest plus exercé que le mien, il pourra m'apprendre à voir ce tableau.

On peut se demander si les trois dimensions deSartre ne se réduisent pas, malgré tout, aux deux dimensions qu'elles sont initialement, à savoir moi et autrui.

Ilmanquerait ainsi une dimension fondamentale à Sartre : celle du monde.

C'est peut-être parce que Sartre n'a pasanalysé avec suffisamment de densité cette appartenance commune d'autrui et de moi-même au monde que sesdescriptions manquent de nuances et ont un aspect unilatéral (elles se déroulent dans l'horizon du conflit).

Merleau-Ponty a quant à lui bien mieux tenu compte des véritables trois dimensions que sont autrui moi et le monde.

Ils'aperçoit alors qu' « autrui n'est plus tellement une liberté vue du dehors comme destinée et fatalité, un sujet rivald'un sujet, mais qu'il est pris dans le circuit qui le relie au monde, comme nous-mêmes, et par là aussi dans le circuitqui le relie à nous.

— Et ce monde nous est commun, est intermonde (Le Visible et l'Invisible, p.

322).

Autrement ditce qu'on peut rapprocher au sujet, à l'ego sartrien, c'est de n'avoir aucun relief, d'être si l'on veut, un egodésincarné.

L'ego en effet n'est' peut-être pas ce pur pour-soi que décrit Sartre.

Et l'ego auquel pense Merleau-Ponty est bien plutôt celui qui fait corps avec le monde.

Art fond dit Merleau-Ponty :« chez Sartre c'est toujours moi qui fais la profondeur, qui la creuse, qui fais tout, et qui ferme du dedans ma prisonsur moi » (Le Visible et l'Invisible, p.

291).

Il est très vrai qu'en un sens il y a une médiation indispensable d'autruientre moi et moi-même, mais celle-ci n'est pas inéluctablement conflictuelle, et surtout, elle a lieu sur la toile defond du monde.

C'est d'ailleurs pour cette raison, notons-le, que le primat du conflit est supprimé.En transformant ainsi ce que Sartre appelait le « problème d'autrui », on s'aperçoit qu'il ne s'agit peut-être pas tantde parler d'autrui que des autres.

En effet, nous prenons alors « les autres à leur apparition dans la chair du monde» (Merleau-Ponty, Signes, Gallimard, p.

22).

Le problème du rapport moi-autrui est peut-être lié à un certain type dephilosophie qui aurait la double caractéristique d'être une philosophie du sujet et une philosophie de l'existence.

Pourdéfinir les choses de façon très schématique, on pourrait qualifier de philosophie du sujet toute philosophie qui fait,comme nous l'avons déjà dit, de la conscience (le sujet) la source de tout sens.

Les philosophies du sujet posentainsi le primat de l'ego.

Quant à la philosophie de l'existence, on pourrait dire qu'elle s'interroge sur la situation del'homme dans le monde.

C'est dans cette double perspective que Sartre aborde le problème d'autrui.

On peut si l'onveut considérer que la philosophie de l'existence de Sartre dans l'Être et le Néant correspond à une évolutionprécise de la philosophie du sujet.

d'est peut-être parce que Merleau-Ponty, surtout dans sa dernière oeuvreinachevée : Le Visible et l'Invisible, a tenté de se dégager de ce cadre que sa méditation sur les rapports avecautrui prend une autre allure.

Le problème moi-autrui cède la place à une question plus vaste, celle qui concernel'ancrage des autres comme de moi-même dans le monde.

Les autres nous permettent de nous connaître et d'être véritablement nous-mêmes - Être soi-même, c'est d'abord se connaître et être maître de soi et de ses actions.

Pour cela, l'autre estindispensable.- L'autre n'est pas qu'une gêne pour moi.

Vico, dans son ouvrage La science humaine , dit que l'œil humain est fait pour voir les choses extérieures mais ne peut se voir lui-même.

C'est pour cela qu'Aristote affirme que pour seconnaître, il faut se regarder un ami : « c'est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nousdécouvrir, puisqu'un ami est un autre soi-même.

»- Ainsi, le psychanalyste est essentielle dans la thérapie.

Comme le disait Comte, on ne peut pas se connaîtreobjectivement, puisque la condition minimum est la distinction entre l'observateur et l'observable.

L'analyste apparaîtalors comme tiers, comme médiateur entre moi et moi-même.- Enfin, sans l'existence d'autrui, je ne pourrais pas exister en tant que moi et prendre conscience de ce qui m'estpropre.

Sans l'irruption de l'autre, je ne peux faire la différence entre ce qui est moi et ce qui est étranger.

Ainsi, je suis ce que je décide d'être.

L'homme n'a pas de nature fixe, individuelle et c'est par ses actes et sesprojets qu'il décide ce qu'il est.

Or, dans cette liberté de choisir, dans cette liberté de la conscience, autrui ne peuts'immiscer et ne peut m'empêcher de penser tel que je suis.

Pourtant, si mon être s'exprime dans des actes, lesautres peuvent faire obstacle.

De plus, l'autre de par sa présence m'oblige à une certaine retenue, me fait objet etainsi peut me donner honte de ce que je suis.

Pourtant, être soi-même, c'est être conscient de ses actes et êtremaître de ceci.

La nécessaire connaissance de soi-même passe alors par la médiation d'autrui.. »

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