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Les beaux-arts ne s'adressent-ils qu'à la vue et à l'ouie ?

Publié le 27/02/2008

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foyer de rayonnement » (Simmel, Le Problème du style). Le parfum stylise, met en forme, au sens presque aristotélicien du terme : il livre l'idée que la personne avoue pour sienne, l'eidos, l'âme. Il ne s'agit plus de se désodoriser, mais de se distinguer par l'odeur, non plus assimilée à l'animalité, mais à l'âme, puisque le parfum, révélant l'intimité de la personne, en livre la quintessence : « Je connais son odeur, pas seulement les parfums qu'elle préfère ; non, son odeur sienne », écrit Jules Romains. Mise en forme esthétique, le parfum crée ou augmente le rayonnement de la femme ou de l'homme, suscite « une sphère en laquelle des éléments physiques et spirituels s'entremêlent de manière inexplicable » Simmel.   3) Un art du goût ?    La Physiologie du goût de Brillat-Savarin dont il vaut la peine de connaître le second titre dans tout son développement : Méditations de gastronomie transcendante, ouvrage théorique, historique et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes parisiens... C'est dire que l'auteur s'est donné pour tâche de célébrer l'art culinaire en lui accordant la plus haute dignité. Il écrit dans la préface de son ouvrage : « En considérant le plaisir de la table sous tous ses rapports, j'ai vu [...] qu'il y avait beaucoup à dire sur des fonctions si essentielles, si continues et qui influent d'une manière si décisive sur la santé, sur le bonheur et même sur les affaires. » Aussi 'étude de la gastronomie au XIXe siècle en France montre surtout qu'il s'agit, dans un discours proche des catégories littéraires, de la construction de règles marquant des différences tout autant sociales que culinaires.

Réduire les beaux-arts aux sens dits nobles comme la vue et l’ouïe, serait réduire ceux-ci comme l’occasion d’un pur plaisir intellectuel et non sensible. C’est aussi opposer une vision intellectuelle de l’art contre une vision plus sensuelle et corporelle. Les arts relevant du sens du toucher, du goût, de l’odorat  ne pourraient relever de l’art ? Il serait important d’interroger la place des sensations tactiles dans la perception de l’art, de la place des sensations du toucher dans les arts scéniques. De même les odeurs ne seraient peut-être pas à négliger dans la perception que l’on peut avoir d’un lieu, et plus généralement dans la perception esthétique

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