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LES CARACTÈRES DU FAIT PSYCHIQUE

Publié le 16/03/2011

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   A) Définition    Peut-on définir le fait psychique comme appartenant au monde intérieur, par opposition à un monde dit extérieur?    Il a fréquemment été répondu par l'affirmative à cette question, par exemple chez le psychologue anglais Bain :    « Le domaine de l'objet, ou le monde objectif (extérieur) est exactement circonscrit par une propriété, l'étendue. Le monde de l'espace subjectif (le monde intérieur) manque de cette propriété. D'un arbre ou d'un ruisseau, l'on dit qu'ils possèdent une grandeur étendue; un plaisir n'a ni longueur, ni largeur, ni épaisseur; il n'est à aucun point de vue une chose étendue. Une pensée ou une idée peut se rapporter à des grandeurs étendues, mais on ne peut pas dire qu'elle comporte en elle-même aucune extension. Et nous ne pouvons pas dire davantage qu'un acte de volonté, un désir, une croyance occupe un espace déterminé par certaines coordonnées. Aussi désignons-nous d'inétendu tout ce qui tombe dans le domaine du sujet. Si l'on emploie donc, comme on le fait communément, le mot d'esprit pour désigner l'ensemble des expériences, nous pouvons le définir négativement par ce fait unique, l'absence d'étendue. «

« tout soupçon de complicité.

L'essence de la pitié est donc un besoin de s'humilier, une aspiration à descendre.

Cetteaspiration a son charme parce qu'elle nous agrandit dans notre propre estime et fait que nous nous sentonssupérieurs à ces biens dont notre pensée se détache momentanément.

L'intensité croissante de la pitié consistedonc dans un progrès qualitatif, dans un passage du dégoût à la crainte, de la crainte à la sympathie, et de lasympathie elle-même à l'humilité.

» b - L'effort musculaire : « Essayez, par exemple, de serrer le poing « de plus en plus ».

Il vous semblera que la sensation d'effort, toutentière localisée dans votre main, passe successivement par des grandeurs croissantes.

En réalité, votre mainéprouve toujours la même chose.

Seulement, la sensation qui y était localisée d'abord a envahi votre bras, remontéjusqu'à l'épaule; finalement, l'autre bras se raidit, les deux jambes l'imitent, la respiration s'arrête; c'est le corps quidonne tout entier.

Mais vous ne vous rendez distinctement compte de ces mouvements concomitants qu'à lacondition d'en être averti; jusque-là, vous pensiez avoir affaire à un état de conscience unique qui changeait degrandeur.

Quand vous serrez les lèvres de plus en plus l'une contre l'autre, vous croyez éprouver à cet endroit unemême sensation de plus en plus forte : ici encore vous vous apercevrez en y réfléchissant davantage, que cettesensation reste identique, mais que certains muscles de la face et de la tête, puis de tout le reste du corps ont prispart à l'opération.

Vous avez senti cet envahissement graduel, cette augmentation de surface qui est bienréellement un changement de quantité; mais comme vous pensiez surtout à vos lèvres serrées, vous avez localisél'accroissement à cet endroit, et vous avez fait de la force psychique qui s'y dépensait une grandeur, quoiqu'ellen'eût pas d'étendue.

Examinez avec' soin une personne qui soulève des poids de plus en plus lourds la contractionmusculaire gagne peu à peu son corps tout entier.

Quant à la sensation plus particulière qu'elle éprouve dans le brasqui travaille, elle reste constante pendant fort longtemps, et ne change guère que de qualité, la pesanteurdevenant à un certain moment fatigue, et la fatigue douleur.

Pourtant le sujet s'imaginera avoir conscience d'unaccroissement continu de la force psychique affluant au bras.

Il ne reconnaîtra son erreur qu'à la condition d'en êtreaverti, tant il est porté à mesurer un état psychologique donné par les mouvements conscients qui l'accompagnent.De ces faits et de beaucoup d'autres du même genre, on dégagera, croyons-nous, la conclusion suivante : notreconscience d'un accroissement d'effort musculaire se réduit à la double perception d'un plus grand nombre desensations périphériques et d'un changement qualitatif survenu dans quelques-unes d'entres elles. Nous voici donc amenés à définir l'intensité d'un, effort superficiel comme celle d'un sentiment profond de l'âme.Dans l'un et l'autre cas, il y a progrès qualitatif et complexité croissante, confusément aperçue.

Mais la consciencehabituée à penser dans l'espace et à se parler elle-même ce qu'elle pense désignera le sentiment par un seul mot, etlocalisera l'effort au point précis où il donne un résultat utile : elle apercevra alors un effort toujours semblable à lui-même, qui grandit sur la place qu'elle lui a assignée et un sentiment qui, ne changeant pas de nom, grossit sanschanger de nature.

» Que faut-il penser de la thèse bergsonienne? Peu de temps après F « Essai » paraissait une autre thèse dedoctorat, de Hamelin : « Essai sur les éléments principaux de la représentation.

» Dans cette thèse Hamelin faisait un examen critique des idées de Bergson sur la qualité; il commence par approuversur l'essentiel : deux données qualitatives ne différant soi-disant que par le degré se trouvent, examinées de près,constituées de qualités très bien caractérisées; deux saveurs différant par plus ou moins d'amertume ne sont pasdeux sensations pareillement amères sauf le degré, ce sont deux sensations diversement amères, etc... Mais il y a trace de quantité dans la qualité.

Hamelin trouve cette quantité de la qualité dans la mise en évidence deprogrès qualitatifs dont il donne pour exemple les gammes de gris pâlissant vers le blanc ou fonçant vers le noir, etla gamme des sons d'une échelle musicale : « Oui, toute variation qualitative est un passage d'une qualité, différente, à une autre qualité différente, mais n'est-il pas possible, quelquefois, et justement dans les cas où l'usage commun parle de quantités intensives de démêlerun progrès constant vers un certain type, ou un éloignement constant à partir de lui? La série pâlissante des griss'avance vers le blanc, et celle des gris qui se foncent s'en écarte.

On peut, abstraitement du moins, s'approcher ous'éloigner à pas aussi petits qu'on veut d'un certain type de chaleur ou de lumière.

» Dans l'exemple de la pitié, on peut dire qu'on est plus ou moins éloigné de la pitié initiale ou de la pitié finale idéale. 2° Pradines. Deux caractères bien accusés permettent à la conscience de distinguer immédiatement qualité et intensité. a - Critère externe : les variations intensives peuvent toujours être produites par le mouvement des choses versnous ou loin de nous.

Normalement, c'est ainsi qu'elles se produisent. Elles nous expriment donc le rapprochement ou l'éloignement des objets, les mouvements continus dans l'espace :elles expriment un ordre dans les choses. Elles ne peuvent produire cet effet que parce qu'elles-mêmes se disposent dans une continuité parfaite, unevéritable gamme.

Au contraire, les changements de qualité (quand un objet change dans sa nature, ou quand nous. »

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