LES CAUSES OBJECTIVES DE LA CERTITUDE

c) La fausse notion du connaître. Enfin, l'argument tiré du fait que l'idée ou le concept est le terme de la connaissance, est également paralogique. Car il s'agit de savoir si c'est l'idée, en tant que réalité subjective., qui est le terme de la connaissance, ou bien l'idée en tant que terme signifiant, intention ou visée, c'est-à-dire comme pur signe formel d'une réalité extra-mentale. Si le concept est essentiellement de nature intentionnelle, ce n'est pas à lui, en tant que forme subjective, que se termine notre pensée, mais à la chose même qu'il signifie et exprime sous la forme qui convient au concept. Ce dernier point de vue, comme nous l'avons montré (119), laisse entière l'immanence du connaître, mais permet de comprendre comment l'idée, en laquelle et par laquelle je connais, est essentiellement corrélative d'un objet indépendant du sujet.

B. Chose et objet.

147 Maintenant que nous avons défini le sens du problème, il s'agit de montrer que la connaissance, telle qu'elle est de fait donnée, est absolument inexplicable si l'on n'admet que les objets de la conscience sont nécessairement corrélatifs de choses ou réalités existentielles (actuelles ou possibles) indépendantes de la conscience.