les confessions
Publié le 25/11/2015
Extrait du document
«
« Quand, cherchant le remède dans le mal même, on eût voulu pour jamais amortir mes sens
dépravés, on n’aurait pu mieux s’y prendre.
Aussi me laissèrent-ils en repos pour longtemps »
(mais pas à jamais, donc).
C.
L’erreur judiciaire
Corriger le passé (en clamant son innocence), c’est corriger une erreur judiciaire, mais c’est
aussi corriger le présent (en dénonçant, par extension, le complot dont l’adulte est victime).
- §3 : effet pathétique de la véhémence du narrateur : il est bouleversé et nous convainc de la
tragédie que c’est de n’être pas cru sur parole.
Il a toujours peur de n’être pas cru.
Déclaration
solennelle dans un style oral pour assurer le meilleur contact possible avec son destinataire et
invocation à Dieu comme dans le préambule pour affirmer la transparence du récit
autobiographique.
Allusion voilée aux calomniateurs qui ont pris le relais des Lambercier :
toute sa vie, surtout après la condamnation de l’ Émile et du Contrat social , à mesure que la
persécution le poursuit, Rousseau s’est dressé contre l’accusation injustifiée.
- §4 : le narrateur cède sa place au lecteur dans la peau de l’enfant.
Le motif du procès a
changé : Rousseau défend le droit à la révolte.
Il faut faire admettre cette révolte au jury (au
lecteur).
Prétérition pour expliquer ce que l’enfant a ressenti tout en prétendant être incapable
de l’expliquer.
Le procédé concilie sans invraisemblance les discours en apparence
contradictoires de l’ analyse et de l’ émotion .
En se dissociant de l’enfant, le narrateur permet
au lecteur de s’identifier à lui et il peut le présenter de manière abstraite pour finir par donner
son sens à l’événement, celui de la première injustice, présentée comme un début absolu.
II.
L E TRIBUNAL EN PROCÈS
A.
Piéger le récit
- L’erreur de jugement des Lambercier repose sur un malentendu.
Pour le dissiper, répétition
de la scène d’autrefois mais en construisant un narrataire qui passe de la position des
Lambercier à celle de l’enfant.
Il n’annule donc pas le malentendu mais fait émerger la parole
victorieuse refoulée depuis l’enfance et réactivée par la persécution actuelle.
L’écriture est un
leurre car elle ne restaure pas la communication qu’elle prétend réparer.
- Le paragraphe de transition entre la fessée et le peigne cassé programme la lecture.
Silence
volontaire sur l’injustice et le malentendu pour en réserver la révélation dans le récit à venir
alors qu’un lien est annoncé entre la fessée et un trait de caractère fort de Rousseau.
- §1 : récit en apparence complet (dégât, procès, punition) mais qui comporte deux manques :
comment fut trempé le « ressort vigoureux » évoqué dans le paragraphe de transition et
surtout que pense le principal intéressé qui n’a pas eu la parole ?
- Le dégât (les trois premières phrases) : style de procès-verbal (faits) mais ce récit des
apparences est truqué.
Paralipse (ellipse sur un élément constitutif de la situation par le
narrateur) qui est source d’ambiguïté : le narrateur ne dit pas que l’enfant a touché au peigne
(l’innocence doit être évidente – cela inverse ce que suggèrent les apparences !) ; le narrateur
ne dit pas non plus que l’enfant n’a pas touché au peigne (parce qu’il reproduit la perspective
des Lambercier : nécessaire culpabilité).
Ce malentendu, définitif dans la réalité, ne peut être
que provisoire dans le récit.
2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Commentaire de texte, Les Confessions de Rousseau (livre IV)
- Confessions (les) de jean-Jacques Rousseau (résume et analyse complète)
- CONFESSIONS (Les) de Rousseau. (résumé & analyse) de Jean-Jacques Rousseau
- CONFESSIONS ET BATAILLES (résumé & analyse)
- CONFESSIONS D'UN BOURGEOIS (résumé)