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Les contemporains d'un événement peuvent ils en comprendre le sens ?

Publié le 10/11/2005

Extrait du document

Il oppose ce témoignage direct aux récits de mémoire, qui selon lui ne peuvent être que peu rigoureux et peuvent facilement s'éloigner de l'exactitude des faits. Cependant, il s'agit de mettre au point une méthode historique qui évite de ne faire que le récit d'un événement sans chercher à en comprendre le sens, et de ne se fier qu'à ses propres impressions : en effet, celui qui vit directement un événement court le risque de mettre en avant les aspects de cet événement qui l'ont le plus frappé, et non ceux qui sont les plus pertinents pour le comprendre. Pour éviter ces écueils, il faut procéder à des vérifications des informations, même pour les événements dont on a été témoin, afin de toujours s'appuyer sur plusieurs témoignages qui se corroborent mutuellement. De plus, pour que la compréhension de l'événement puisse être utile pour la compréhension d'événements de l'avenir, il faut non pas s'en tenir aux détails singuliers de l'événement, mais en dégager les causes, à la fois profondes et immédiates. Cette méthode doit rendre possible, pour un contemporain, de dégager le sens, le pourquoi d'un événement.               2° Rapporter un événement au fil directeur de l'histoire exige une compréhension rétrospective             Il semble cependant possible de distinguer différents niveaux de compréhension d'un événement : on peut ainsi penser que si les contemporains peuvent dégager les causes passées d'un événement, seule la connaissance de ce qui suit l'événement permet de l'intégrer dans une vision plus large du cours de l'histoire. Ainsi, dans la perspective de Hegel, l'histoire suit un progrès qui lui donne sa direction et sa signification : il s'agit de l'avènement progressif de l'Esprit, ou de la Raison de l'humanité, qui se traduit par une liberté croissante et une prise de conscience de cette liberté. Donner sens à un événement consiste alors à le situer comme étape dans cette réalisation progressive de l'Esprit. Il faut pour cela pouvoir replacer l'événement dans le cours de l'histoire universelle qui lui donne son sens : or, cela ne peut être fait que de manière rétrospective : nous pouvons ainsi, à notre époque, percevoir la Grèce antique démocratique comme la première manifestation de l'Eprit, et donc de la liberté, mais une telle analyse ne pouvait être accessible aux contemporains de cette démocratie. L'importance d'un événement, ce qui donne à un fait sa pertinence pour l'histoire, ne peut donc être saisie que de manière rétrospective, par rapport à ses conséquences.

HTML clipboard Par événement, on entend généralement ce qui advient en un lieu et une date déterminés et qui attire l’attention par le changement qu’il introduit dans le cours des choses. L’événement peut faire l’objet d’un récit, mais il faut distinguer le récit d’un événement de la recherche et de la compréhension de son sens. Donner sens à un événement semble exiger de le renvoyer à un ensemble d’événements et à un contexte plus vaste, de l’intégrer dans une chaîne de causes et d’effets : cette démarche est celle de la perspective historique. On peut alors se demander si les contemporains d’un événement peuvent effectuer une telle démarche : ont-ils tout particulièrement la capacité de l’effectuer, en tant que témoins directs, qui perçoivent et vivent les détails de l’événement ? Ou bien ne peuvent-ils qu’en faire le récit, parce que le sens de l’événement ne peut être appréhendé que rétrospectivement, dans une prise de recul qui prend en compte ses conséquences à long terme ? Il convient ainsi de s’interroger sur  les conditions requises pour la compréhension du sens d’un événement, ainsi que sur la définition même de l’événement : si l’événement se définit par le sens que lui donnent ses acteurs, on peut supposer que ce sont les contemporains qui peuvent le mieux lui donner sens. Mais si on ne peut décider ce qui a été un événement que par les conséquences à long terme d’un fait, alors cela semble exiger un recul. Après avoir dégagé les conditions dans lesquelles une compréhension d’un événement par ses contemporains est possible, nous défendrons l’idée que seule une vision rétrospective peut donner sens à un événement par rapport au cours global de l’histoire. Nous verrons alors que le sens que les contemporains donnent à un événement prend sens pour l’interprétation rétrospective de cet événement.

« Au sujet de cette prétention d'enseigner comment doit être le monde,nous faisons observer que, de toute façon la philosophie vient toujourstrop tard.

Comme pensée du monde la philosophie surgit seulementlorsque la réalité a opéré et achevé son processus d'évolution.

Ce quele concept démontre, l'histoire le montre avec la même nécessité :c'est dans la maturité des êtres que l'idéal se pose en face du réel etaprès avoir saisi le monde lui-même dans son essence le reconstruitsous la forme d'un empire d'idées.

Lorsque la philosophie peint sagrisaille dans la grisaille une forme de la vie a déjà fini de vieillir.

Iln'est pas question de la rajeunir avec du gris sur du gris, maisseulement de la connaître.

C'est seulement à la tombée du jour quel'oiseau de Minerve prend son essor (Hegel, Principes de la philosophiedu droit.

Préface). COMMENTAIRE a) Situation du texteDans la préface des Principes de la philosophie du droit, Hegel condamnetoute approche subjectiviste, sentimentale, irréaliste du problème de l'État etde l'Éthique en général.

Critiquer au nom du sentiment les institutionsétablies, proposer au nom des exigences du coeur une nouvelle moralité, uneforme idéale de société, c'est bavardage sentimental, ce n'est pas philosophie.

La réflexion philosophique doit partir des institutions telles qu'elles sont (comme la science part de lanature telle qu'elle est) et leur donner la forme du concept, c'est-à-dire dégager leur structure rationnelle.

C'est cerationalisme hégélien dont notre texte dégage la pleine signification philosophique. b) Principales idées qui se dégagent du textePour dire « comment doit être le monde...

la philosophie vient toujours trop tard ».

Lorsque le philosophe prend laparole, le monde est déjà là et alors même que le philosophe prétend critiquer et dépasser le monde, il ne parle enfait que de ce monde et dans ce monde.

On peut évoquer ici l'exemple de la République de Platon qui se veutconstruction d'un État idéal valable pour tous les temps mais qui n'est qu'une réflexion sur la Société grecque àl'époque de Platon : « La République de Platon elle-même qui est l'image proverbiale d'un idéal vide ne saisitessentiellement rien d'autre que la nature de la moralité grecque.

» C'est là une des idées fondamentales de Hegel :tout homme est fils de son temps et toute philosophie, qu'elle en ait ou don conscience, ne fait que « résumer sontemps dans la pensée ».

Nul ne peut, répète Hegel, « sauter au-dessus de son temps ».

La philosophie n'a pas pourmission de dire ce que le monde doit être, mais ce qu'il est. ...

La philosophie surgit lorsque la réalité a opéré et achevé son processus d'évolution. Pour Hegel la réalité offre essentiellement une dimension historique.

C'est un devenir.

La philosophie hégélienne estévolutionniste.

Ce devenir aux mille péripéties est l'histoire de l'Esprit universel, une odyssée de l'esprit (et si on osedire une théodyssée!) qui se développe et se réalise par étapes successives pour parvenir à la pleine possession delui-même.

L'esprit d'abord endormi, dissimulé et comme étranger à lui-même, « aliéné » dans l'univers, apparaîtprogressivement comme ordre, comme liberté, comme conscience.

Ce progrès de l'esprit continue et s'achève àtravers l'histoire des hommes.

Chaque peuple, chaque civilisation réalisent une étape de ce progrès de l'esprit.L'esprit humain est d'abord conscience confuse, c'est la sensation immédiate.

Puis il parvient à s'incarner, às'objectiver sous forme d'oeuvres d'art, de codes juridiques, d'institutions religieuses.

Après l'esprit « subjectif » dela sensation naïve c'est l'esprit « objectif » réalisé dans les couvres des civilisations, dans le « monde de la culture».

L'esprit virtuellement présent dès le début, ne se révèle pleinement qu'au terme de l'histoire : « L'absolu n'estqu'à la fin ce qu'il est en réalité.

» A chaque étape du développement de la société, la philosophie représente laforme la plus haute et la plus lucide que prend ce développement dans la conscience des hommes. ...

Ce que le concept démontre, l'histoire le montre avec la même nécessité : Cette identité de l' "histoire" et du « concept » est un des thèmes fondamentaux de la pensée hégélienne.

Nousallons ici comprendre ce qu'on entend par idéalisme hégélien.

D'après tout ce que nous avons dit jusqu'ici Hegelserait plutôt réaliste qu'idéaliste! La philosophie n'est jamais que le reflet d'un certain degré de développement de laréalité, elle n'exprime qu'un moment de l'histoire et ne saurait le dépasser.

Hegel disait lui-même volontiers que lalecture des journaux était sa « prière du matin quotidienne ».Mais Hegel est en même temps idéaliste puisque pour lui c'est l'idée — essence de l'être — qui se révèle dansl'histoire de l'univers et des hommes.

Il n'y a donc entre ce qui est intelligible et ce qui est réel, entre ce qui estintelligible et ce qui est temporel, aucune opposition : « Tout ce qui est réel est rationnel, tout ce qui est rationnelest réel.

» Hegel dit encore : « L'histoire universelle n'est que la manifestation de la raison.

» Le philosophe, enreconnaissant que sa pensée est assujettie au cours du monde et du temps n'abdique nullement les exigences de saraison : « Concevoir ce qui est est la tâche du philosophe, car ce qui est c'est la raison.

» ...

L'idéal se pose en face du réel. La philosophie n'est que le « monde reconstruit sous la forme d'un empire d'idées ».

Faut-il conclure que la. »

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