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Les différentes manières de concevoir la psychologie ?

Publié le 20/06/2009

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Introduction. —. Récemment parvenue au stade de discipline scientifique, la psychologie n'a pas encore trouvé son assiette définitive. Elle continue à se chercher elle-même, s'efforçant de préciser son objet propre ainsi que sa méthode. Aussi s'en faut-il que tous les psychologues la conçoivent de la même manière. Pour nous en rendre compte, nous suivrons son évolution depuis l'époque où elle commença son existence indépendante et nous centrerons nos réflexions sur les deux grands penseurs qui eurent l'influence la plus durable sur la. pensée psychologique : Descartes et Condillac. I. L'héritage de Descartes. — La psychologie a fait partie pendant longtemps de l'apanage des philosophes et elle conserve, principalement en France, d'étroits rapports avec la philosophie. Or, la philosophie moderne remonte à Descartes, et c'est lui qui, avant même que la psychologie existât comme science indépendante, lui donna l'orientation qu'elle conserve, encore chez nombre de ses représentants. La grande révolution cartésienne a consisté dans le rejet de la thèse aristotélico-scolastique de l'unité du composé humain. Tandis que, pour les scolastiques, l'âme et le corps ne font qu'une substance, en sorte que tous les actes de l'homme sont des actes du composé, pour Descartes je suis « une substance dont toute l'essence n'est que de penser... En sorte que moi, c'est-à-dire l'âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à connaître que lui, et qu'encore qu'il ne fût point, elle ne laisserait point d'être tout ce qu'elle est«. (Discours de la Méthode).

« B.

La réaction moniste. — La psychologie contemporaine, en effet, se caractérise principalement par le rejet du dualisme cartésien et par le retour à un monisme, qui, d'ailleurs, se diversifie considérablement suivant les auteurs. а) Tendance matérialiste. — Soucieux d'objectivité et désireux de se garantir contre les illusions des méthodes introspectives, certains psychologues ont singulièrement dépassé le programme d'une psychologie sans âme formulépar Ribot et prétendent faire une psychologie sans conscience.

Celle-ci s'est présentée sous deux formesprincipales. 1° Pour certains, la psychologie scientifique se ramène à la physiologie et particulièrement à la physiologie dusystème nerveux.

Nous citons pour exemple le Russe Becheterev, qui conçoit la psychologie comme une réflexologie,c'est-à-dire comme la recherche des lois qui régissent les réflexes sous-jacents aux phénomènes mentaux. 2° Pour d'autres, fort nombreux aux États-unis, la psychologie est l'étude des comportements des organismesconsidérés comme un tout et dans leurs relations avec leur milieu.

C'est la doctrine dénommée béhaviorisme.

Pourles behavioristes, l'étude des lois qui président à l'activité des divers organes, y compris le système nerveux, relèvede la physiologie; la psychologie n'a pour objet que l'activité globale de l'organisme, par exemple la façon dontl'individu réagit à la faim, à une sensation de chaleur ou à une menace. b) Tendance idéaliste. —- A l'opposé du béhaviorisme, il est une psychologie, ou plutôt une philosophie phénoménologique pour laquelle la vraie réalité n'est pas le monde matériel en soi, mais la représentation que nousnous en faisons, ce qu'il est pour nous, le phénomène: c'est la connaissance que nous en prenons qui fait passer leschoses de leur « en soi », simple virtualité, à l'existence véritable.

Dans cette conception, la métaphysique ouphilosophie a pour objet propre, non pas les choses' en soi, mais les phénomènes, ce qu'elles -deviennent pour nous.A cette philosophie se rattache une psychologie dont l'attitude méthodologique est assez complexe.

D'une part, eneffet, faisant abstraction des choses en soi pour considérer seulement ce qu'elles sont pour le sujet pensant, ellesemble demander au psychologue de se replier sur lui-même et de se contenter de l'introspection.

Mais, d'autrepart, la conscience dans laquelle la psychologie introspective classique prétend suivre le déroutement des faitspsychiques est, elle aussi, dans son ordre, une chose en soi; le phénoménologue doit donc en faire abstractioncomme de la réalité matérielle.

Pour lui, observer ce n'est pas regarder en soi; ce serait plutôt regarder à l'extérieur,étant, entendu que la trame de cet extérieur est de nature phénoménale.Nous pouvons distinguer deux objectifs et comme deux moments dans la psychologie phénoménologiquecorrespondant aux deux conceptions successives du fondateur de la phénoménologie, Edmond Husserl.1° il est une phénoménologie descriptive qui, refoulant le savoir et l'habitude qui nous font voir les choses commeelles ne se présentent pas réellement, tâche de retrouver la vue naïve du réel et consigne cette expérience demanière à la faciliter à d'autres.2° Au-delà, ce que nous pouvons appeler la phénoménologie réflexive cherche à tirer de ces observations les formeset les lois générales du psychisme.

Ainsi, à une psychologie trop souvent calquée sur une représentation de lamatière empruntée à une physique primitive, on pourra, substituer un jour une psychologie élaborée d'après l'étudeexclusive de l'activité de l'esprit. II.

L'héritage de Condillac. — Si la philosophie moderne remonte à Descartes, c'est Condillac qui donna à la psychologie un idéal méthodologique auquel elle est restée fidèle jusqu'à notre époque.

De nos jours seulement s'estproduite une réaction contre la conception condillacienne, qui reste la conception classique de la psychologiefrançaise. A.

La psychologie inspirée de Condillac. — a) Condillac voulait prouver contre Descartes que l'homme n'a pas d'idées innées et que la sensation peut expliquer tout son outillage mental.

Pour cela, il fallait montrer d'abord que lasensation est l'élément du psychisme; ensuite, reconstituer le psychisme dans sa complexité concrète.

Lapsychologie comportait donc deux opérations : une analyse et une synthèse.

Condillac se contenta de la synthèseet, partant de l'hypothèse que la sensation était l'élément de la vie mentale, il montra comment elle se transformede manière à faire apparaître les facultés supérieures de l'esprit.b) Les Anglais complétèrent le programme de Condillac par l'appel à l'association, d'où résulta la psychologieassociationniste, qui a régné durant tout le XIXe siècle.

Si les sensations ou, d'une façon générale, les états deconscience se transforment, c'est que, par suite de l'expérience, ils s'associent entre eux, chacun tendant àévoquer ceux avec lesquels il s'est trouvé en contiguïté.

La psychologie consiste donc à montrer comment le jeu del'association parvient à nous rendre capables d'opérations complexes, comme le jugement ou le raisonnement.Même les psychologues qui n'admettaient pas la sensation comme élément suffisant de la vie mentale procédaientsuivant la méthode analytico-synthétique : ils déterminaient quel était l'élément ou les éléments du psychisme, puis,combinant ces éléments et faisant appel au moment voulu à la raison, reconstituaient la réalité psychique dans sacomplexité. B.

La réaction contre Condillac.

— Notre époque se détache de cette conception analytico-synthétique de la psychologie : persuadés qu'il y a plus dans le tout que dans les parties, les psychologues estiment impossibled'obtenir de véritables éléments du psychisme et, en combinant ces éléments, de reconstituer le tout d'où est partiel'analyse.

Ils se donnent pour tâche l'étude de ce tout dans sa complexité.Tout d'abord, ils prennent l'homme tout entier, corps et âme, et reviennent à une conception qui se rapprochepratiquement de celle qu'abandonna Descartes.L'homme lui-même est étudié dans le milieu dont il fait partie, avec le monde qu'il connaît et qui agit sur lui, sans la. »

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