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Les échanges favorisent-ils la paix ?

Publié le 12/06/2012

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Les échanges en eux-mêmes sont moins déterminants que les conditions et les objets des échanges : on peut échanger des armes ou des sourires. Le trafic d’armes est une activité illégale très lucrative. Le marché international du trafic d’armes est évalué à 1200 milliards de dollars par an. Plus de 100 millions d’armes circulent en Afrique, soit une arme pour 12 personnes. Ce qui n’encourage pas la population au pacifisme. Ces armes vendues par des pays occidentaux, servent généralement aux génocides entre tribus. Un des plus connus est le génocide au Rwanda en 1994 où 800000 personnes y ont trouvé la mort. Considérer toute chose comme échangeable, au moyen de l’argent notamment pose aussi problème. Quand les hommes ont le moyen de s’enrichir, ils n’ont aucunes limites. Le trafic de drogue et la prostitution sont aussi des échanges illégaux certes mais qui menacent la paix au sein des villes, ou des pays.  Les échanges favorisent aussi bien l’égoïsme que la moralité. Comme le remarquait Kant, l’homme est à la fois sociable, et asocial : il a besoin des autres, mais il est en rivalité avec eux. C’est cette « insociable sociabilité « qui a poussé les hommes à développer leurs talents respectifs et leurs dispositions naturelles, bref à devenir des êtres de culture. Des conditions parfaites d’échanges supposent déjà une moralité fondée.   

« Les échanges favorisent-ils la paix ? « Si tu veux la paix, prépare la guerre » dit l'adage ancien.

La paix signifie l'absence de la guerre, mais pour arriver à une coexistence pacifique entre leshommes, l'homme doit obtenir ce qu'il désire.

L'échange est la relation de réciprocité au fondement de la vie en communauté.

Il y a échange de biens à partirdu moment où il y a répartition des tâches, la satisfaction de mes besoins dépend d'autrui, mais la satisfaction des siens dépend de moi ; et chacun dépend ainside tous les autres.Les échanges commerciaux favorisent-ils la paix ? Le dialogue n'est-il pas en effet l'opposé de la guerre ? N'existe-il pas pourtant de plus en plus de « guerrecommerciales » recourant à des pratiques de moins en moins respectueuses des hommes et des droit ?Premièrement, nous établirons que l'échange est un facteur de paix, puis que les échanges peuvent avoir des vices cachés, enfin que les échanges sont ce quenous en faisons. Comme le remarque Hume, l'homme est dépourvu de qualités naturelles.

Il a donc tout à la fois plus de besoins que les autres animaux et moins de moyenspour les satisfaire, parce qu'il est faible.

C'est donc pour pallier cette faiblesse naturelle que l'homme vit en société : la vie en commun permet aux individus deregrouper leur forces pour se défendre contre les attaques et pour réaliser à plusieurs ce qu'un seul ne saurait entreprendre ; elle permet aussi de diviser et despécialiser le travail.

Se dessine alors une communauté d'échanges où chacun participe, à son ordre et mesure, à la satisfaction des besoins de tous.

Lecommerce est alors basé sur une idée de partage, et de solidarité.

Les hommes s'associent entre eux pour survivre.

Selon Adam Smith, l'individu seul est dansl'incapacité de satisfaire tous ses besoins, il ne peux les satisfaire que s'il obtient qu'un autre fasse ce qu'il ne sait pas faire : il sera alors possible d'échanger leproduit de son travail contre le produit du travail d'un autre.

Car selon Platon, la « République » doit être divisée en trois classe de citoyens : les artisans, lesguerriers et les gardiens.

Chacun exerce l'activité qui convient à sa nature et occupe ainsi la place qui lui revient par nature.

Les hommes ont donc besoin d'unesociété organisée dans ses échanges pour promouvoir la justice et la paix.

Selon Montesquieu, « L'effet naturel du commerce est de porter à la paix.

Deuxnations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes, et toutes les unions sont fondées sur les besoins naturels.

» Les vertus du commercesont de servir les intérêts de chacun, sur la base de l'entente.

Le commerce est alors le contraire de la guerre.Mais la société ne sert pas uniquement à assurer notre survie.

Selon Aristote, la vie en communauté n'a pas pour seul but de faciliter les échanges afin d'assurernotre survie : ce qui fonde la vie en communauté, c'est cette tendance naturelle qu'ont les hommes à s'associer entre eux : l'amitié.

Il ne s'agit pas simplementde dire que nous sommes tout naturellement enclin à aimer nos semblables, mais bien plutôt que nous avons besoin de vivre en société avec eux pour accomplirpleinement notre humanité.

La paix est le commencement de la compréhension mutuelle, du respect et de l'appréciation de l'autre en tant que différent de nous.C'est la coexistence des esprits et des cœurs.

Pour que l'homme puisse progresser, il doit échanger avec ses semblables : le langage et la culture permettentaux hommes de s'unir sur des sujets de la vie en communauté.

La culture est l'ensemble cohérent des valeurs, normes, mœurs et connaissances quicaractérisent une société humaine.

C'est ce à quoi nous initie l'éducation, en tant qu'elle a pour but de nous ouvrir au monde humain.

La paix ne peut avoir lieusi l'homme ne peut échanger avec ses semblables sa culture, ses valeurs et ses mœurs.

Pour favoriser la paix, l'homme doit connaître son prochain, lecomprendre et le respecter.

Grâce au langage, les hommes peuvent construire une société juste, qui leur permet de vivre en paix.C'est toujours par le dialogue et la négociation diplomatique que l'on évite les guerres.

Le pacifisme, c'est d'abord la volonté d'éviter la guerre grâce à lanégociation.

Le Siècle des Lumières affirme que la liberté des échanges est un facteur de paix important.

En 2008, grâce à Bernard Kouchner, une guerre estévitée en Abkhazie, un territoire pro-russe situé en Géorgie.

En effet le ministre français des affaires étrangères a établi des négociations auprès de Moscou pourempêcher un conflit à propos de ce territoire.

« Si nous vivons aujourd'hui en paix et si rien ne se passe c'est grâce à lui » annonça le ministre géorgien.

Grâce àcet échange, une guerre a été évitée et la paix a été rétablie.Mais les guerres n'ont-elles pas toujours lieu entre des Etats, des sociétés déjà constituées ? Platon voit le danger d'une société fondée uniquement sur les échanges et le commerce : les individus y auront toujours tendance à profiter des échanges nonpour acquérir les biens nécessaires à la vie, mais pour accumuler de l'argent.

De moyen, la monnaie devient fin en soi, pervertissant ainsi tout le système deproduction et d'échange des richesses et corrompant le lien social.

Rousseau prend lui aussi le parti de Platon : « L'état de nature commence à se corrompre :le « tien » et le « mien » font leur apparition, et avec la propriété, les inégalité et les rapports de domination.

L'homme entre ainsi dans l'histoire : sa bontéoriginelle laisse la place aux passions et aux vices engendrés par l'ordre civil, le mal ne fera alors plus que progresser.

» Rousseau montre ici l'égoïsme deshomme face à leur propriété.

Pour lui posséder est signe d'inégalité, de soumission et de domination.

Chacun veut plus qu'il n'a et pour cela il n'hésite pas àutiliser des vices contre ses semblables.

Le rituel sacré du « potlatch » est représentatif du vice de l'homme.

Au cour de ce rituel, un chef indien offresolennellement à un rival des richesses.

Ce geste doit être interprété comme une lutte pour le prestige et le pouvoir.

Ce don n'est évidemment pas gratuit ; lechef donateur chercher à humilier son rival et à le contraindre à un contre-don ou à la soumission.

Dans notre société actuelle l'homme recherche en effet lafortune et le pouvoir, et pour arriver à ses fins, il rabaisse, humilie, et manipule sans remords.

L'échange ne se réduit pas à sa dimension économique, il estpartie intégrante d'un ensemble global qui se caractérise par la structure du triangle « donner-recevoir-rendre ».

L'intérêt personnel est le moteur et le but del'échange, ce qui ne favorise donc pas la bienveillance à l'égard d'autrui.Faut-il alors regretter la « civilisation » au profit de la « barbarie » ? Les échanges en eux-mêmes sont moins déterminants que les conditions et les objets des échanges : on peut échanger des armes ou des sourires.

Le traficd'armes est une activité illégale très lucrative.

Le marché international du trafic d'armes est évalué à 1200 milliards de dollars par an.

Plus de 100 millionsd'armes circulent en Afrique, soit une arme pour 12 personnes.

Ce qui n'encourage pas la population au pacifisme.

Ces armes vendues par des paysoccidentaux, servent généralement aux génocides entre tribus.

Un des plus connus est le génocide au Rwanda en 1994 où 800000 personnes y ont trouvé lamort.

Considérer toute chose comme échangeable, au moyen de l'argent notamment pose aussi problème.

Quand les hommes ont le moyen de s'enrichir, ilsn'ont aucunes limites.

Le trafic de drogue et la prostitution sont aussi des échanges illégaux certes mais qui menacent la paix au sein des villes, ou des pays.Les échanges favorisent aussi bien l'égoïsme que la moralité.

Comme le remarquait Kant, l'homme est à la fois sociable, et asocial : il a besoin des autres, maisil est en rivalité avec eux.

C'est cette « insociable sociabilité » qui a poussé les hommes à développer leurs talents respectifs et leurs dispositions naturelles, brefà devenir des êtres de culture.

Des conditions parfaites d'échanges supposent déjà une moralité fondée. Les échanges favorisent la paix, du moment que les conditions de l'échange sont pleinement respectées.

C'est en effet l'esprit de conciliation qui favorise leséchanges et ne les pervertit pas.. »

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