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Les Hommes désirent-ils toujours en vain ?

Publié le 05/11/2010

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Le fait de désirer loin de servir l'homme ne fait qu'exprimer son imperfection dans la mesure où il est l'indice d'un manque. Loin d'être passager ce manque est souligné continuellement dans la mesure où le désir après avoir atteint un objet est à la recherche d'un autre objet. En ce sens on peut douter de son utilité et de sa raison d'être. Pour autant empêcher l'homme de désirer c'est aller contre sa nature et s'avère impossible. Sans désir l'homme est mort parce qu'il a perdu le mouvement qui le pousse à l'action et qui est le symbole de la vie.   

« d'assouvir une fois pour toutes son désir.

La nature des objets du désir permettrait peut-être de lui donnerune raison d'être. Deuxième partie : La discrimination des désirs permet de ne pas exclure tout désir. 2.1 Il n'y a que certains désirs qui sont vains. « Maintenant il faut parvenir à penser que, parmi les désirs, certains sont fondés en nature, d'autres sontvains.

Parmi les désirs naturels, certains sont nécessaires, d'autres ne sont que naturels.

Parmi les désirsnaturels, les uns sont nécessaires pour le bonheur, les autres pour le calme du corps, d'autres simplementpour le fait de vivre.

En effet, une juste vision de ces catégories permettra chaque fois de choisir et derefuser, relativement à la santé du corps et à la sérénité, puisque telle est la perfection même de la viebienheureuse.

Car c'est en vue de cela que nous voulons éviter la douleur et l'angoisse.

» ÉPICURE, Lettre à Ménécée . 2.2 Eduquer ses désirs. « Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirsque l'ordre du monde ; généralement de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notrepouvoir que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux touchant les choses qui noussont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est au regard de nous absolument impossible.

Et ceciseul me semble être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je n'acquisse, et ainsi pour merendre content : car notre volonté ne se portant naturellement à désirer que les choses que notreentendement lui représente en quelque façon comme possibles, il est certain, que si nous considérons tousles biens qui sont hors de nous comme également éloignés de notre pouvoir, nous n'aurons pas plus de regretde manquer de ceux qui semblent être dus à notre naissance, lorsque nous en serons privés sans notrefaute, que nous avons de ne posséder les royaumes de la Chine ou de Mexique ; et que faisant, comme ondit, de nécessité vertu, nous ne désirons pas davantage d'être sains étant malades, ou d'être libres étant enprison, que nous faisons maintenant d'avoir des corps d'une matière aussi peu corruptible que les diamants,ou des ailes pour voler comme les oiseaux.

» DESCARTES, Discours de la méthode , troisième partie. Transition : Désirer l'impossible rend inévitable la déception.

La sélection des désirs permet de ne pas tomber dans cette impasse et permet la tranquillité de l'âme.

Pour autant le désir reste l'indice d'un manque etl'expression d'un inachèvement continuel.

La sélection des désirs ne permet pas sa stabilisation, le désircontinue à changer d'objet même si ces objets sont de même nature.

C'est donc ce mouvement continuelqu'il va falloir éclairer. Troisième partie : Le désir comme expression de la vie en l'homme. 3.1 Le désir est l'affirmation de soi.

C'est le désir qui permet d'évaluer l'objet et non l'inverse. «Chaque chose, autant qu'il est en elle, s'efforce de persévérer dans son être.

[...] Cet effort, quand il serapporte à l'Ame seule, est appelé Volonté ; mais, quand il se rapporte à la fois à l'Ame et au Corps, estappelé Appétit ; l'appétit n'est par là rien d'autre que l'essence même de l'homme, de la nature de laquellesuit nécessairement ce qui sert à la conservation ; et l'homme est ainsi déterminé à le faire.

De plus, il n'y anulle différence entre l'Appétit et le Désir, sinon que le Désir se rapporte généralement aux hommes, en tantqu'ils ont conscience de leurs appétits, et peut, pour cette raison, se définir ainsi : le Désir est l'Appétit avecconscience de lui-même.

Il est donc établi par tout cela que nous ne nous efforçons à rien, ne voulons,n'appétons, ni ne désirons aucune chose, parce que nous la jugeons bonne ; mais, au contraire, nousjugeons qu'une chose est bonne parce que nous nous efforçons vers elle, la voulons, appétons et désirons.

»SPINOZA, Ethique , III prop.6 et 9 scolie. Sens et valeur sont deux notions autour desquelles se constituent la réalité humaines dans sa spécificité.La notion de sens renvoie tout d'abord à celle d'orientation, de direction et à celle de signification.Mais ces deux acceptions du mot sens se rejoignent finalement, ainsi le sens d'une action est déterminé parle but qu'elle poursuit, par ce vers quoi elle s'oriente.Quant au terme de valeur, il désigne précisément ce qui est désirable, ce qu'il faut poursuivre, ce vers quoi ilfaut tendre; les valeurs sont d'ailleurs ce que nous posons comme but à poursuivre pour donner un sens ànotre existence.Quel est donc le fondement du sens et des valeurs ? Peut-on considérer que sens et valeurs existent pareux-mêmes ? Si nous supposons un monde dans lequel aucun être conscient et désirant ne serait présent,pourrions-nous accorder un sens à cet univers ? Pourrions-nous lui accorder une valeur quelconque ?Nous aurions affaire à un univers dans lequel tout se situerait sur le même plan, à un monde qui n'existeraitpour personne et qui pour cette raison ne serait l'objet d'aucune sélection, d'aucun choix.C'est donc pourquoi sens et valeur ne peuvent être considérés comme des êtres en soi, des Idées, existantpar soi, mais comme la création, la production de la conscience et du désir.

Ce renversement instaure unrelativisme radical, lequel renvoie toute morale qui se voudrait absolue à son statut d'illusion.

Dieu ou laNature n'ont pas de morale: il n'est de morale qu'humaine. C'est pourquoi nous pouvons considérer avec Spinoza que: "«Nous ne nous efforçons à rien, ne voulons,. »

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