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Les limites de la connaissance remettent-elles en cause la possibilité d'atteindre le vrai ?

Publié le 04/08/2009

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Les limites de la connaissance remettent-elles en cause la possibilité d'atteindre le vrai ?

Le mot vrai dans ce contexte a deux sens : une chose est dite vraie en tant qu’elle existe. L’expérience de cette chose nous assure en effet d’abord qu’elle est bien réelle, qu’elle existe de manière assurée. Mais il signifie également que cette chose a des propriétés particulières que nous constatons et qui sont conformes à ce qu’on nous en avait dit. En effet, la formulation du sujet implique qu’un discours sur une chose a été tenu en amont de l’expérience sensible, et que celle-ci est le moyen de vérifier le discours prédiquant d’une chose son existence et des particularités.

A première vue, nous pouvons être tentés de répondre par l’affirmative à la  question qui nous occupe. En effet, il semble que notre faculté de connaître autant que ces résultats que sont les connaissances sont à ce point limités que nous ne pouvons atteindre le vrai. Le verbe « atteindre « montre bien que la vérité est un résultat, un quelque chose qui nous échappe et vers lequel nous devons nous porter. Il semble que l’insuffisance des moyens pour rejoindre le vrai autant que le manque d’autres connaissances vraies sur lesquelles nous pourrions nous appuyer font du vrai une réalité inaccessible. Cependant, nous verrons que nous n’en sommes pas réduits à toujours naviguer parmi des connaissances tenues pour vraies de manière douteuse puisqu’en nous astreignant à une ascèse dont nous étudierons la nature, nous pouvons réussir à atteindre le vrai.  Enfin, nous verrons pourtant que le vrai demeure inaccessible dans certains domaines, et ce non en raison de l’insuffisance de notre faculté de connaître, mais en raison de la spécificité même de ces domaines, tels que la science et la religion.

La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si notre faculté de connaître et les résultats auxquels celle-ci est déjà parvenue sont suffisants pour nous faire atteindre le vrai.

« b.

L'homme n'a accès qu'à des propositions momentanément valables, non à des connaissances vraies Mais c'est également en raison des insuffisances de nos connaissances, en plus de celles de notre faculté deconnaître elle-même, que nous pouvons dire que le vrai nous demeure inaccessible.

Ainsi, nous dirons que l'hommen'a jamais accès à la vérité, mais uniquement à des propositions momentanément vraies.

La distinction que nousopérons entre « vérité » et « momentanément vrai » est celle ci: la vérité est ce dont la connaissance rendnécessaire la compréhension de l'ensemble des causes qui ont amenées un effet, connaissance qui nous permetd'atteindre une certitude éternelle.

En revanche, le « momentanément avéré » est ce dont nous savons pour unmoment qu'il existe bel et bien, qu'il est conforme aux faits, mais dont nous ne pouvons être certains qu'il en seratoujours ainsi.

Par conséquent, les connaissances humaines étant par définition finies, nous dirons que les faitsauxquels nous donnons le caractère de vérité sont en vérité des connaissances qui sont appelées à devenirerronées.

Pensons par exemple aux connaissances historiques : il est toujours possible qu'une découverte nouvelleentraine la reconsidération des vérités les mieux établies parmi les hommes.

Des pages brillantes ont été par exempleécrites sur la blancheur immaculée des temples grecs, censée refléter la pureté du divin, jusqu'à ce que desdécouvertes nouvelles révèlent que les temples en question étaient durant les siècles classiques recouverts decouleurs vives.

C'est donc aussi en raison des limites de notre connaissance elle-même que nous ne pouvonsconnaître le vrai : nous nous appuyons sur des fondations insuffisantes pour bâtir des vérités qui s'effondrent enmême temps que nos certitudes, infirmées par des connaissances qui nous étaient demeurées jusqu'alors inconnues. II.

L'homme peut se hisser à la hauteur d'une connaissance vraie au moyen d'une ascèseintellectuelle a.

La difficile découverte de la vérité dans la pensée Platonicienne Cependant, nous dirons que cette thèse ne peut être longtemps soutenue, dans la mesure où la vérité parait bel etbien accessible à l'homme, d'une manière non immédiate, certes, mais néanmoins efficace.

Nous avons donc desconnaissances vraies qui résultent de notre effort pour les produire, et sur lesquelles nous pouvons nous appuyerdans la conduite de notre vie ou dans la quête de nouvelles vérités.

C'est tout le sens de l'allégorie Platonicienne dela caverne : la situation des prisonniers enchaînés dans une caverne, ne voyant que des ombres qu'ils prennent pourdes réalités, symbolise l'illusion dont ils sont victimes.

Et même si le prisonnier est délivré de ses chaînes, la quêtede la vérité s'avère toujours pénible : il faut qu'il prenne conscience de l'ignorance qui est la sienne, afin de quitterson univers de croyance et de s'aventurer seul.

Car même s'il est guidé, il doit la découvrir par un effort de lapensée. « SOCRATE (S) - Maintenant, représente-toi notre nature selon qu'elle a été instruite ou ne l'a pas été, sous destraits de ce genre: imagine des hommes dans une demeure souterraine, une caverne, avec une large entrée,ouverte dans toute sa longueur à la lumière: ils sont là les jambes et le cou enchaînés depuis leur enfance, desorte qu'ils sont immobiles et ne regardent que ce qui est devant eux, leur chaîne les empêchant de tourner latête.

La lumière leur parvient d'un feu qui, loin sur une hauteur, brûle derrière eux; et entre le feu et lesprisonniers s'élève un chemin en travers duquel imagine qu'un petit mur a été dressé, semblable aux cloisons quedes montreurs de marionnettes placent devant le public, au-dessus desquelles ils font voir leurs marionnettes. GLAUCON (G) - Je vois. S.

- Imagine le long du mur des hommes qui portent toutes sortes d'objets qui dépassent le mur; des statuettesd'hommes et d'animaux, en pierre, en bois, faits de toutes sortes de matériaux; parmi ces porteurs, naturellementil y en a qui parlent et d'autres qui se taisent. G.

- Voilà un étrange tableau et d'étranges prisonniers. (…) S.

- Envisage maintenant ce qu'ils ressentiraient à être délivrés de leurs chaînes et à être guéris de leur ignorance,si cela leur arrivait, tout naturellement, comme suit: si l'un d'eux était délivré et forcé soudain de se lever, detourner le cou, de marcher et de regarder la lumière; s'il souffrait de faire tous ces mouvements et que, toutébloui, il fût incapable de regarder les objets dont il voyait auparavant les ombres, que penses-tu qu'il répondrait sion lui disait que jusqu'alors il n'a vu que des futilités mais que, maintenant, plus près de la réalité et tourné versdes êtres plus réels, il voit plus juste; lorsque, enfin, en lui montrant chacun des objets qui passent, on l'obligeraità force de questions à dire ce que c'est, ne penses-tu pas qu'il serait embarrassé et trouverait que ce qu'il voyaitauparavant était plus véritable que ce qu'on lui montre maintenant?. »

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