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Les morales de l'Asie

Publié le 05/11/2011

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Si, politiquement, l'Asie est aujourd'hui au centre des préoccupations internationales, elle est, spirituellement et depuis longtemps, un objet d'étude pour ceux de nos contemporains que ne satisfait plus une civilisation devenue, à leurs yeux, trop terre à terre. Ni une morale qui néglige le perfectionnement de l'âme. Ni une science qu'ils tiennent pour trop matérialiste dans son principe et trop utilitariste dans ses applications. On s'est ainsi, il y a une soixantaine d'années, aperçu qu'elle contient, cette Asie, une c sagesse :. différente de la nôtre, mais fort digne de notre attention.

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« plusieurs Asies, chacune d'entre elles possé­ dant ses traits spécifiques.

Multiforme est la fameuse « sagesse orientale :..

Ces morales asiatiques, d'autre part, ont presque toutes et pour origine la méditation d'un penseur qui, considérant l'état de la société où il vivait, conçut le projet d'une réforme complète des mœurs et en fixa les principes et les modalités.

Tels furent Ma­ homet, Gautama le Bouddha, Confucius.

Mais la transformation rêvée par ces initia­ teurs se heurtait à deux sortes d'obstacles : la permanence des coutumes primitives et les faiblesses de la nature humaine.

Le Co­ ran exalte la charité, la loyauté, la sobriété, mais il est obligé d'admettre l'esclavage et la polygamie, et il promet à ses fidèles un paradis où les amuseront des houris à la virginité chaque matin renaissante.

Zoroas­ tre vante la fidélité à la parole, l'esprit de justice et la bienfaisance, les vertus fami­ liales, mais il prescrit aux Persans de se purifier en se lavant avec de l'urine de bœuf.

Les brahmanes enseignent le respect de tout être vivant, mais l'Hindou moyen, fidèle aux tabous de son totémisme ances­ tral, laisse souffrir et crever sa vache ma­ lade, plutôt que de porter la main sur elle.

Confucius, le moraliste par excellence de la famille, n'empêchait pas le Chinois de don­ ner à manger à son cochon la nouvelle-née indésirable.

Quant au Bouddha, nous ver­ rons dans quels bas-fonds obscurs s'éteignit la belle lumière ·qu'il avait allumée.

Il y a, en Asie, un abîme entre la théo­ rie et la pratique.

Mais est-ce là un repro­ che à adresser à cette seule partie du monde ? Et nous autres, chrétiens d'Europe et d'Amérique, oserions-nous nous vanter d'appliquer intégralement les principes de l'Evangile ? Car, si l'esprit est fort, la chair, un peu partout, est faible.

La morale hindouiste.

L'Inde est comme un immense réservoir de croyances, de mythes et de rites, un hété­ roclite et stupéfiant magma de magie et de religion, où l'on trouve, côte à côte, les plus basses pratiques de la sorcellerie, tou­ tes les idolâtries du polythéisme et les élans d'une pensée qui s'élève jusqu'aux plus ra­ dieux sommets.

La morale ou, plutôt, les morales de l'Inde reflètent les aspects con­ tradictoires de sa foi.

La principale religion du continent in­ dien, dite hindouisme, est d'origine fort disparate.

Elle amalgame la doctrine ascé­ tique des brahmanes, commentateurs du texte sacré des Védas, avec l'animisme pri­ mitif : culte rendu à des arbres, à des pierres, à des cours d'eau, aux génies pro­ tecteurs de la maison ou du clan.

De l'ani­ misme découle le totémisme, réduit au­ jourd'hui à l'adoration de la vache, mais dont on retrouve la trace dans les figures de dieux au corps à demi-animal ou d'ani­ maux déifiés.

Dans le même esprit, il est interdit de tuer tout être vivant.

Toute bête, en effet, peut contenir l'âme d'un être hu­ main passé ou futur.

C'est là le principe de la métempsychose.

D'origine purement animiste, la métemp­ sychose est devenue, par une curieuse évo­ lution, un dogme religieux et un système éthique.

L'âme de chacun est immortelle, ou, plus exactement, éternelle; elle passera après la mort dans un autre corps et il faut par conséquent s'efforcer de lui assurer une demeure convenable dans sa nouvelle exis­ tence.

Si l'on s'est très bien comporté du­ rant sa vie, on peut espérer renaitre sous la· forme d'un brahmane, d'un roi, même d'un dieu.

l'tlais, si l'on a tué, on peut devenir un vautour; si l'on a volé du blé, un rat; si l'on a été ivrogne, une couleuvre.

C'est ainsi que la transmigration des Ames joue le rôle d'un rempart contre le péché.

Il y a, du reste, divers moyens de rache­ ter les fautes qu'on a commises.

Le plus simple est de se montrer généreux envers son gourou, le brahmane qu'on a pris comme directeur de conscience et donneur d'absolution.

Ou bien d'aller en pèlerinage vers un sanctuaire vénéré à l'approche du­ quel on mesure la dernière étape à la lon­ gueur de son corps, c'est-à-dire en se pros­ ternant sans interruption; ou encore en se rendant à Bénarès, la ville aux 200 temples et aux 500 000 idoles, et en se plongeant dans le Gange sacré.

D'autres moyens sont plus originaux, par exemple, celui qui con­ siste à absorber un mélange de c cinq cho­ ses provenant de la vache :.

: lait, beurre, caillebotte, bouse et pissat.

On peut expier la mort d'un brahmane en retenant soixante fois par jour pendant un mois sa respira­ tion et en prononçant une formule consa­ crée.

C'est là un des procédés du yoga, la méthode qui permet d'atteindre par l'ascèse à la sagesse suprême.

D'autres exercices consistent à rester étendu les bras croisés sous la tête jusqu'à ankylose, à rejeter la tête en arrière pour contempler longuement. »

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