Devoir de Philosophie

Les mots sont-ils pour la pensée une condition ou un obstacle ?

Publié le 13/11/2005

Extrait du document

Comment peut-on alors penser tout en restant dans un domaine donné du langage ? Tout d'abord, les mots sont-ils le seul moyen que nous ayons pour penser ? Ensuite, quel clivage existe entre les mots et la pensée ? Enfin, les mots ont-il un statut de condition ou d'obstacle pour la pensée ?   Proposition de plan.   1.      Quelle est la fonction des mots pour la pensée ?   ·         Les mots sont l'outil nécessaire à la pensée. Le fait de penser revenant à conceptualiser, acquérir une connaissance, nous ne pouvons que reconnaitre la nécessité des mots pour ce faire. « L'usage courant de la parole est de transformer le discours mental en discours verbal, ou l'enchaînement de nos pensées en suite de mots, et cela présente deux avantages.

Analyse.

•    Notre sujet demande une définition, en premier lieu des notions de mots et de pensée. o    Les mots sont des groupes de son correspondant à un sens, entre lesquels se distribue le langage. Le mot a deux dimensions : signifiant (le son) et signifié (le sens). Aussi les mots ont-il pour objet la signification d’une représentation. Ils sont les signes de ce que l’on ressent. o    La pensée, elle, se définit comme étant tout ce qui affecte la conscience. C’est une activité de l’esprit ayant pour objet la connaissance. C’est une fonction de l’entendement, qui se manifeste dans la production de concepts et de jugements. •    On comprend ici que la production de concepts peut difficilement se faire sans langage. Aussi les mots sont-ils nécessaire à cette production. •    Le sujet que nous avons à étudier ici porte sur le rapport des mots à la pensée. Il nous faudrait déterminer si la pensée est aidée ou ralentie par les mots. •    Mais la problématique qui nous touche ici porte sur le statut de chacune de ces notions. La pensée est plus libre que le langage. Les mots sont finis et définis. La pensée peut vagabonder et créer à l’infini. Comment peut-on alors lier les mots à la pensée ? •    Car le problème est là : si on ne peut penser sans les mots, cela peut signifier que l’on s’entrave. L’entrave se conçoit comme étant nécessaire. Or la pensée est libre. D’où le paradoxe suivant : o    Soit on admet que la pensée n’est pas libre, mais il est alors difficile de comprendre comment elle peut être créatrice de concepts sil elle ne possède pas de liberté ; o    Soit elle est libre, mais dans ce cas, li apparaît difficile de ne pouvoir penser qu’avec les mots. •    Le statut du langage devra donc être questionné ici. Car si les mots ont une valeur, c’est dans le fait qu’ils définissent clairement. Or, la pensée peut avancer et faire un usage opposé à la définition originelle de certains mots. Comment conserver alors l’équilibre apporté par les mots pour clarifier et assurer la pensée ? •    Enfin, la pensée elle-même devra être définie à la foi en fonction des mots, puisque l’on ne peut se passer des mots pour penser, mais aussi en fonction de sa propre « capacité « à dépasser la barrière du langage.

Problématisation.

Lorsque nous pensons, nos conceptualisons. Ce faisant, nous utilisons les mots, pour notre propre usage afin de connaitre l’objet de notre propre pensée. Mais les mots, contrairement à la pensée, sont limités. Comment peut-on alors penser tout en restant dans un domaine donné du langage ? Tout d’abord, les mots sont-ils le seul moyen que nous ayons pour penser ? Ensuite, quel clivage existe entre les mots et la pensée ? Enfin, les mots ont-il un statut de condition ou d’obstacle pour la pensée ?

« · De plus, la pensée ne s'étend pas par les mots, mais par l'intuition, la sensation.

En tant que fonction de l'entendement, la pensée produit un concept lorsqu'elle est mise en relation avec lesobjets de l'expérience. · Les mots, eux, tendraient plus à être le résultat de ce rapprochement.

Les concepts donne lieu à une définition, une dénomination donc. · Aussi devons nous comprendre que si les mots sont nécessaires à la pensée, correcte, fixée, ils en sont aussi le fruit.

La pensée peut dépasser le domaine couvert par les mots. · Leur usage pour penser pose donc le problème de savoir si nous en sommes pas freiné plutôt qu'aidés par les mots, lorsque nous pensons ? 3.

Quel est le statut des mots pour la pensée : condition ou obstacle ? « Toute langue est désignation des pensées, et, inversement, lemode par excellence de désignation des pensées est celui queprocure le langage, suprême moyen de compréhension de soi-mêmeet des autres.

Penser, c'est parler avec soi-même, et par suiteaussi s'entendre soi-même intérieurement.

[...] Mais ceux quiparlent et entendent ne comprennent pas toujours pour autant nieux-mêmes, ni les autres, et c'est le fait d'une faculté dedésignation défaillante, ou du caractère fautif de son usage (lessignes étant pris pour les choses et réciproquement).

» Kant,Anthropologie d'un point de vue pragmatique. · Kant nous répond dans ce texte.

Les mots sont, et resterons la condition de la pensée.

Mais il ne faut pas selimiter à ce que l'on nous en donne. · En effet, la faculté de désignation dont nous parle Kant est telle que nous pouvons, en utilisant un mot, y adjoindre unedésignation supplémentaire à celle que nous pouvions avoirauparavant. · Les mots fonctionnent non comme de étiquettes, comme pouvaient le suggérer les anciens, mais comme des éléments designification qui sont, toujours, actualisables. · Nous avons vu que si la pensée se faisait par les mots, elle pouvait aussi en créer.

A cela il faut ajouter cette faculté dedésignation dont parle Kant, qui consiste à une extension du domaine de signification du mot. · Le mot ne fait alors obstacle à la pensée que lorsque celui qui en fait usage en parvient pas à en étendre la signification, voir à en dériver un autre terme, pus approprié. Conclusion. En conclusion, nous pouvons faire un double constat : le premier, c'est que le mot est la condition de la pensée,sans doute possibles ; le second, c'est que le mot est restrictif, face à une pensée qui peut toujours s'étendre.

Maiscette restriction, qui pourrait faire du mot un obstacle à la pensée, peut être dépassée par une capacité de l'hommeà utiliser els mots pour désigner ce qu'ils visent, soit en étendant si possible le sens, soit en en tirant de nouveauxtermes plus appropriés.

La philosophie est un exemple flagrant de cette faculté par une redéfinition constante desmots et une création de nouveau termes afin de toujours désigner, au mieux, la pensée.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles