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Les oeuvres d'art font-elles partie du monde ?

Publié le 13/11/2005

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La notion de valeur refuge l'emporte, dans le marché de l'art ancien, sur celle de valeur spéculative - même si la tenue des prix, dans les zones marginales, n'est pas indépendante de la révision périodique de la hiérarchie des valeurs artistiques et des caprices du goût. Les oeuvres d'art ne peuvent se prévaloir d'un statut différent qui les exclurait du monde des choses quotidiennes.     3) les oeuvres font partie de notre monde, elles en sont issues.      Les premières oeuvres de Marcel Duchamp qui ont marqué ont été les ready-Made, véritable objet de la vie quotidienne récupérés, et simplement décontextualisés et élevées au rang d'oeuvre d'art. Un porte-bouteille, une roue de vélo, un bidet. On peut imaginer que par là s'amorce une rupture avec toute définition traditionnelle de l'art, de l'art conçu comme un objet, un artefact conçu des mains de l'artiste, de l'art comme création. La récupération amorcée par les Nouveaux Réalistes et dans un forme différente par le pop art laisse imaginer que tout peut rentrer dans le domaine de l'art, qu'il n'y plus de critère discriminant pour distinguer une oeuvre d'art d'un objet non esthétique. Des artistes comme Arman, César reprend des éléments de la vie quotidienne dans des compressions, des réarrangements avec notamment des poubelles, des déchets, des voitures. Le pop art par le biais de Wahrol fait rentrer des boites de conserve, d'emballage dans le domaine de l'art. Aussi, c'est le regard de l'artiste qui fait d'un objet quelque chose d'artistique, qu'il lui donne une signification.

  Cette question sous-entend que les œuvres d’art feraient partie d’un autre monde que le nôtre ? Qu’est-ce à dire ? Notre monde est celui du quotidien, de l’utilité, des objets, les œuvres d’art auraient dans cette mesure des finalités plus hautes que notre quotidien, elles entretiendraient entre elles des rapports dans une sphère supérieure. Cet autre monde pourrait être celui du sacré, du rare, de l’inestimable, mais est-ce encore une réalité à l’heure d’un marché de l’art en expansion, de la consommation des biens culturels, de l’art contemporain qui n’a de cesse de récupérer les objets de la vie quotidienne dans ces oeuvres.

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