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Les oeuvres d'art ont-elles une utilité ?

Publié le 14/07/2009

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• La valeur de la dissertation dépendra avant tout de l'interrogation portée sur le terme « utilité « : — utilité et fonction, — utilité et intérêt, — utilité et besoin, — utilité et désir, — utilité et moyen, — utilité et fin (ou finalité). • Savoir que Kant définit l'oeuvre d'art comme « finalité sans fin «. Pour Kant, est bonne par elle-même, la chose que l'on choisit pour elle-même, est seulement utile celle que l'on choisit parce qu'elle est le moyen d'une autre bonne en elle-même. « Nous disons bon à quelque chose (utile) ce qui plaît seulement comme moyen; nous disons en revanche bon en soi ce qui plaît pour soi-même : mais dans les deux cas il y a le concept d'une fin. « Extrait de : Critique du jugement, § 4. Dans la mesure où la création esthétique est du domaine de l'action, se pose inévitablement le problème de sa finalité. On peut distinguer la conformité subjective à une fin (celle qui présuppose la représentation subjective de la fin) et la conformité objective, celle où l'objet est conforme à une fin sans que celle-ci ait dû pour autant faire l'objet d'une représentation explicite (d'où l'expression « finalité sans fin «). Si l'on considère que la fin de l'objet lui est extérieure, l'objet beau sera celui qui se conformera exactement à son utilité ou à sa fonction. Si au contraire l'objet trouve sa fin en lui-même, la beauté sera la conformité de l'objet à ce qu'il doit être. Cf. « La convenance objective à une fin est soit extérieure (l'utilité) soit intérieure : la perfection de l'objet. « Extrait de : Critique du jugement, § 15. • Remarquer qu'il ne s'agit pas de « l'art « (en général) mais des oeuvres d'art. • Distinguer dans les « oeuvres d'art « ce qui relève strictement du domaine artistique et ce qui peut ne pas en relever.

« Demande d'échange de corrigé de crancee jeremy ( [email protected] ). Sujet déposé : En Occident, il faut attendre la Renaissance et le moment où l'art se dégage de l'idée exclusive d'un savoir-fairepour que les arts plastiques deviennent l'objet d'un discours théorique qui les consacre comme une activitéautonome.

En Chine, ce discours est élaboré depuis le VIIIe siècle après J.-C.

et l'art y existe pour lui-même.L'oeuvre d'art offre donc une impression d'autosuffisance.Si apparemment elle se suffit à elle-même, on peut se demander si une oeuvre d'art est utile.

Autrement dit, leproduit d'une activité humaine, à laquelle il doit sa conception et sa réalisation, destiné a priori à la contemplation,peut-il être considéré comme un moyen en vue d'atteindre une fin quelconque ? Dans la société contemporaine,nous avons tendance à distinguer l'art des produits issus de l'industrie, dont la fin est d'être soit consommés, soitutilisés en vue d'un usage quelconque dont ils ne sont que le moyen.

Pourtant la satisfaction que l'on éprouve aucontact d'une oeuvre confère un sens à la question précédemment posée.

Son élucidation nous permettra de(re)découvrir la raison d'être d'une oeuvre d'art ; on la percevra de façon différente à quel titre elle peut ou nons'avérer utile - enjeux importants à l'heure où l'on déplore souvent la faible fréquentation des musées.Observons dans un premier temps ce qui nous inciterait à opposer art et utilité, avant de comprendre, dans undeuxième temps, l'utilité de l'art qui pourrait bien être, paradoxalement, de nous libérer d'un monde machinal etpragmatique, où prédomine la recherche de l'utile. L'art qui vise la création du beau s'affranchit de l'utile.

L'esthétique Kantienne insiste à la fois sur la liberté del'artiste et sur l'impossibilité d'expliquer la beauté par une finalité extrinsèque à l'oeuvre elle-même.

Selon Kant dansCritique de la faculté de juger : " tout intérêt présuppose un besoin ou en produit un ".

Or l'art, semble-t-il, nerépond à aucun besoin.

L'art n'est pas nécessaire au maintien de la vie ; jusqu'à preuve du contraire, on peut sepasser de toiles de maître sans mettre sa vie en danger ! De fait, les fruits peints, en 1791 par J-B Siméon Chardinsur le tableau Le panier de fraises des bois, ne sollicitent pas notre gourmandise.

Par ailleurs, une musique ne nousrenseigne pas sur l'époque à laquelle elle fut composée.

Ainsi l'art ne répond vraisemblablement pas non plus à unbesoin culturel - qui varierait selon les individus ou les artistes et leur Histoire.Derrière le besoin se profile le désir, comme manque dont la radicalité ne saurait se satisfaire d'aucun objet,s'accompagnant le plus souvent d'une souffrance.

Or la réalisation ou la contemplation d'une oeuvre d'art ne peutêtre source d'un tel désagrément que par effet interposé.

Si un portrait nous rappelle quelqu'un qui était cher à nosyeux, aujourd'hui disparu, le désir que nous aurons eu de la revoir se traduira par une grande détresse devant leportrait.

Cependant c'est le souvenir qui est seule cause de cette douleur - un autre spectateur devant le mêmeportrait, pourra se rappeler quelqu'un qu'il connaît et trouver amusant de se retrouver face à un sosie vieux dequelques siècles.

Hegel pense que " les relations de l'homme à oeuvre d'art ne sont pas des relations du désir.

Il lalaisse exister pour elle-même, librement en face de lui, il la considère sans la désirer, comme un objet qui neconcerne que le coté théorique de l'esprit.

" Ainsi dans la peinture occidentale, l'archétype de la beauté sensiblesera le corps féminin dans sa couleur carnée qui en révèle la vie et appelle le désir.

Mais en même temps, le plaisiresthétique doit rester différent du plaisir érotique sous peine d'être recouvert et évacué par lui.

Pas de plaisiresthétique sans fascination, mais la séduction ici implique aussi la distance et la réserve appelé par lareprésentation picturale.On est ainsi conduit au concept de " désintéressement " qui, selon Heidegger, doit être perçu de manière positivepuisque le " désintéressement " libère l'objet représenté de la volonté qui voudrait l'accaparer ou l'utiliser, pour le "laisser être ".

Kant écrivait ainsi " le goût est la faculté de juger un objet par la satisfaction ou le déplaisir, d'unefaçon toute désintéressée ".

En d'autres termes, la contemplation désintéressée du beau artistique procure unesatisfaction irréductible à un simple agrément et requiert l'assentiment d'autrui.Mais comment alors imaginer qu'un objet d'art, idéal de beauté désintéressée, puisse avoir une valeur d'échange luiconférant une valeur marchande ? Une oeuvre d'art dès qu'elle est considérée de façon utilitaire ne cesse-t-elle pasd'être appréciée pour sa valeur artistique ? Certes, dès la Renaissance, elle fut l'objet de spéculation entremécènes, collectionneurs et artistes.

Cependant la société capitaliste l'a transformée en vulgaire marchandise, uneimage sans qualité, vidée de toute profondeur et de tout élément sacré.

Paradoxalement, l'art devient alors inutile,devenant produit de luxe par son prix et sa rareté.

On peut alors le ranger dans la catégorie du superflu ! La limiteentre l'affaire de l'art et l'art des affaires est rompue au détriment de l'oeuvre, qui perd toute signification propre.. »

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