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Les oeuvres d'art sont-elles des marchandises ?

Publié le 25/03/2004

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Il faut donc que les marchandises se manifestent comme valeurs avant qu'elle puissent se réaliser comme valeurs d'usage. D'un autre côté, il faut que leur valeur d'usage soit constatée avant qu'elles puissent se réaliser comme valeurs ; car le travail humain dépensé dans leur production ne compte qu'autant qu'il est dépensé sous une forme utile à d'autres « [ibid., p. 95-96]. La distinction entre valeur d'usage et valeur conduit à la distinction entre l'échangiste et la marchandise, laquelle préfigure la séparation entre l'ouvrier et la force de travail dont il est le propriétaire avant l'échange salarial (c'est-à-dire l'échange de biens de consommation contre une capacité de travail durant un temps limité). Enfin, cet échange est fondamentalement un acte social. Par ailleurs, le soupçon généralisé de mercantilisme, qui s'adresse parfois à l'Art comme à «l'Absolu de la monnaie «, ne nous met guère en mesure de comprendre d'où procèdent ses plus hautes réalisations. Au contraire, la réduction de l'art à un commerce nous prive d'un tout autre « commerce « - de sympathie, d'admiration et d'amitié - avec ceux que Baudelaire appelle «les phares« : Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse... Léonard de Vinci, miroir profond et sombre... Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures.

De nombreuses oeuvres d'art sont faites sur commande. Si l'art ne se vendait pas, il ne pourrait pas y avoir de création artistique. Mais, l'art, pour mériter ce nom, doit être désintéressé. sa valeur n'a rien à voir avec une valeur marchande arbitrairement fixée et extérieure aux préoccupations de l'artiste.

  • I) Les oeuvres d'art sont des marchandises.

a) L'artiste crée sur commande. b) L'art doit se vendre. c) Les oeuvres d'art sont des objets.

  • II) Les oeuvres d'art ne sont pas des marchandises.

a) L'art est désintéressé. b) L'argent corrompt l'art. c) L'art n'est pas le marché de l'art.

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« échange les rapporte les unes aux autres comme valeurs et les réalise comme valeurs.

Il faut doncque les marchandises se manifestent comme valeurs avant qu'elle puissent se réaliser comme valeursd'usage.

D'un autre côté, il faut que leur valeur d'usage soit constatée avant qu'elles puissent seréaliser comme valeurs ; car le travail humain dépensé dans leur production ne compte qu'autantqu'il est dépensé sous une forme utile à d'autres » [ibid., p.

95-96].La distinction entre valeur d'usage et valeur conduit à la distinction entre l'échangiste et lamarchandise, laquelle préfigure la séparation entre l'ouvrier et la force de travail dont il est lepropriétaire avant l'échange salarial (c'est-à-dire l'échange de biens de consommation contre unecapacité de travail durant un temps limité).

Enfin, cet échange est fondamentalement un actesocial. Par ailleurs, le soupçon généralisé de mercantilisme, qui s'adresse parfois à l'Art comme à «l'Absolu de lamonnaie », ne nous met guère en mesure de comprendre d'où procèdent ses plus hautes réalisations.

Aucontraire, la réduction de l'art à un commerce nous prive d'un tout autre « commerce » – de sympathie,d'admiration et d'amitié – avec ceux que Baudelaire appelle «les phares» :Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse...

Léonard de Vinci, miroir profond et sombre...

Rembrandt, tristehôpital tout rempli de murmures...

Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des Hercules Se mêler à des Christs etse lever tout droits... [S'il y a un marché de l'art, c'est bien parce que les oeuvres sont aussi des marchandises.

C'est souvent àla demande d'un commanditaire que les artistes créent.

Si on ne pouvait pas les vendre, il n'y aurait pas d'oeuvres d'art.] L'artiste crée sur commandeC'est sur commande du pape que Michel-Ange a peint le plafond de la Chapelle Sixtine.

C'est à la demanded'un mystérieux commanditaire que Mozart a composé le Requiem.

C'est pour gagner sa vie que Balzac arédigé nombre de ses romans en feuilletons dans des journaux.

L'oeuvre d'art, par les conditions qui présidentà sa création, est aussi une marchandise. Aujourd'hui, le moindre peintre professionnel est coté sur le marché de l'art par des marchands qui ont intérêtà vendre ses oeuvres aussi cher que possible.

Les écrivains, les acteurs, les musiciens, les cinéastes ont desagents ou des producteurs qui font en sorte que leur art rapporte.

S'ils ne sont pas susceptibles de rapporterune recette minimum, les films ou les pièces de théâtre ne peuvent pas voir le jour. Les oeuvres d'art sont des objets«On expédie les comme le charbon de la Ruhr ou les troncs d'arbre de la Forêt Noire.

Les hymnes de Hölderlinétaient, pendant la guerre, emballés dans le sac du soldat comme les brosses et le cirage.

Les quatuors deBeethoven s'accumulent dans les réserves des maisons d'édition comme les pommes de terre dans la cave.»Comme le constate Heidegger dans Chemins qui ne mènent nulle part, les oeuvres d'art sont aussi des objetspourvus d'une certaine valeur. [La création artistique est par essence désintéressée.

Même si un artiste doit payer ses factures, il necrée pas pour de l'argent, mais par nécessité intérieure.

L'exploitation marchande de l'art n'a rien à voir avec l'art lui-même.] L'art est désintéresséCe qui fait la valeur de l'art, c'est qu'il est désintéressé, dépourvu de toute fin utilitaire.

Un artiste n'obéit pasaux mêmes motifs qu'un entrepreneur, qui «crée» avant tout pour gagner de l'argent.

Il obéit à une nécessitéintérieure (Cf.

Kandinsky), il cherche à traduire dans le langage artistique une certaine forme de spiritualité, àexprimer son sens de la beauté ou son individualité.

Kant dira : « Est beau l'objet d'une satisfaction désintéressée ».. »

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