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Les paroles engagent-elles tout autant que les actes?

Publié le 25/03/2015

Extrait du document

Un problème juridique
 
Enfin, dans un cadre plus spécifiquement juridique et dans une civilisa­tion de l'écrit, l'engagement «purement verbal« a bien moins de portée qu'un « acte « notarial signé : c'est le document écrit qui est considéré comme acte, non la simple parole.
On peut aborder ce sujet à partir de deux points de vue. Le pre­mier est celui du langage courant, qui propose des dictons ou des expressions contradictoires à propos de la portée des paroles. On oppose volontiers ces dernières à l'écrit («les paroles s'envolent, les écrits restent«), mais on parle aussi de la «parole d'honneur«, on affirme que «c'est dit, c'est dit«, voire «cochon qui s'en dédit«.
Le second point de vue est plus «philosophique« : il s'agit de déterminer la position du langage vivant, de la parole, dans le champ des actes humains. Les paroles, qui ne transforment pas

physiquement le monde, sont-elles des actes à part entière, ou seulement du vent, des sons véhiculant une information pour un échange intellectuel ?


« physiquement le monde, sont-elles des aaes à part entière, ou seulement du vent, des sons véhiculant une information pour un échange intelleauel ? $ L 'engage-nent Après avoir situé l'origine de la question, il faut réfléchir sur ce qu'on appelle ici« engager» : dans quelle mesure peut-on dire que nos aaes, ou nos paroles,« nous engagent» ? Le verbe peut avoir un sens concret et un sens symbolique.

Au sens concret, engager une aaion, c'est la commencer.Je m'engage dans une action, dans une aventure, dans une direaion : s'engager c'est s'avancer.Mais il y a souvent plus que cela :s'engager, c'est aussi «prendre un engagement»,« engager son honneur».

C'est alors que la parole n'est pas seulement prononcée mais aussi «don­ née».

Trois direaions de réflexion On peut évoquer trois perspeaives, trois façons de comprendre l'engagement, qui permettront de moduler la réponse à la ques­ tion.

-On peut considérer que ce qui engage vraiment, c'est le chan­ gement effeaif; les paroles ne sont alors qu'une esquisse.

-On peut au contraire insister sur le sens symbolique et pen­ ser que les paroles traduisent nos intentions et nos pensées plus directement que les actes, qui ne sont pas totalement notre œuvre mais aussi le produit de circonstances extérieures.

-Enfin il faudra se demander si la distinction entre paroles et aaes est véritablement fondée: fa question n'est peut-être pas de savoir quels aaes nous engagent le plus, mais de quelle façon nous donnons à nos aaes valeur d'engagement.

Introduction Lorsqu'un homme politique fait des promesses électorales, beaucoup de sceptiques répliquent qu'ils attendent de voir les actes : les paroles ne coû­ tent pas cher et n'engagent que ceux qui les entendent.

Et pourtant, Philosophie -Ser e 5 83. »

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