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Les passions font-elles notre malheur ?

Publié le 11/03/2005

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Ils conseillent donc de se défaire de toute passion, qui sont toujours génératrices de troubles. Elles naissent d'un désire illusoire que la réalité ne pourra jamais satisfaire. Le bonheur se gagne donc contre les passions. 2)    Les stoïciens distinguent ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Le bonheur consiste à agir utilement sur ce qui dépend de nous et à accepter ce qui ne dépend pas de nous. Les passions dépendent de nous car nous pouvons avoir une action sur elles, nous pouvons les réprimer, et ainsi échapper aux malheurs qui y sont associés.     III : Une passion heureuse.     1)    Etre actif dans sa passion. Il faut distinguer la passion elle-même qui n'est pas un destin tragique pour l'individu, de l'individu passionné qui se perd dans sa passion. On peut être actif sur sa passion sans la supprimer, cela consiste à la contenir dans les bornes du raisonnable.

 

Introduction :

La représentation commune du bonheur est celle de la passion. On rêve d’un amour « passionnel «, d’une carrière « passionnante «. Mais que valent réellement les passions ? Ces représentations faciles du bonheur ressemblent elles à la réalité ?

Elles semblent plutôt ressembler aux illusions qui accompagnent toujours les passions. La représentation idyllique des passions nous les présente comme des valeurs sûres, mais dans la réalité, les passions tournent court, une passion prend rapidement la place d’une autre. Elles ont l’art de faire notre malheur en nous décevant.

Cependant, on ne peut pas nier que certaines passions ont la capacité d’unifier notre vie et de la rendre intéressante. Dans ce sens la passion peut nous procurer le bonheur. Mais quelle différence y a-t-il entre ces passions qui font notre bonheur et les passions qui font notre malheur ?

Problématique :

Les passions divisent l’être humain et font son malheur, cependant le bonheur n’exclut pas la passion.

 

« exacte de ce qui se passe dans l'état de passion.

Une femme médiocre paraîtra divine à celui qui en estpassionnément amoureux, parce que tous ses rêves, tous ses souvenirs viennent « cristalliser » sur l'objet de sa passion.

C'est sans doute pour cela que les amours des autres nous sont généralement incompréhensibles.

L'objetde la passion apparaît le plus souvent dérisoire pour celui qui en juge de l'extérieur, objectivement.

C'est lepassionné qui l'enrichit de tout ce qu'il projette sur lui.

On a dit que l'amour était comme les auberges espagnoles.Dépouiller les êtres de tout ce que nos passions leur prêtent, c'est les réduire à eux-mêmes, cad souvent à peu dechose.

Le héros de Proust note avec lucidité qu' « Albertine n'était, comme une pierre autour de laquelle il a neigé, que le centre générateur d'une immense construction qui passait par le plan de mon cœur. » Proust a montré en des analyses admirables, que l'objet d'une passion était son prétexte plutôt que sa source.

Ce sont les femmes àpeine connues et restées mystérieuses qui suscitent les passions les plus intenses, précisément parce que rien nefait alors obstacle au processus de cristallisation Tout ce qui est susceptible d'accroître le mystère de l'objet aimé(par exemple lorsque celui-ci se dérobe à notre approche) intensifie la passion, précisément parque le phénomène dela cristallisation, de la projection psychologique est favorisé par l'éloignement, l'évanescence de l'être aimé. II : Le bonheur contre les passions.

1) Les épicuriens ont caractérisé le bonheur comme un état d' »ataraxie », c'est-à-dire d'absence de troubles.Ils conseillent donc de se défaire de toute passion, qui sont toujours génératrices de troubles.

Elles naissentd'un désire illusoire que la réalité ne pourra jamais satisfaire.

Le bonheur se gagne donc contre les passions. 2) Les stoïciens distinguent ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous.

Le bonheur consiste àagir utilement sur ce qui dépend de nous et à accepter ce qui ne dépend pas de nous.

Les passionsdépendent de nous car nous pouvons avoir une action sur elles, nous pouvons les réprimer, et ainsi échapperaux malheurs qui y sont associés. • Pour la philosophie stoïcienne, le désir est dangereux, et il vaut mieux yrenoncer.

C'est la seule voie possible pour qui veut atteindre la sagesse quiconsiste en l'«ataraxie» ou absence de trouble, obtenue par lareconnaissance rationnelle de la nécessité qui gouverne le monde.• D'après Épictète, il y a deux sortes de désirs: les premiers portent sur «cequi ne dépend pas de nous»: notre corps, la richesse, la célébrité, lepouvoir...

Désirer ces choses-là, c'est s'exposer aux plus grands malheurspuisque ce sont des choses qui nous échappent complètement et qui sonttrès changeantes.

On pourrait donc désirer au moins «ce qui dépend denous», c'est-à-dire désirer la sagesse.

Mais celle-ci ne peut être l'objet qued'une décision et non d'un désir: celui qui se contente de la désirer souffrirade ne pas y parvenir.

Mieux vaut donc renoncer à tous les désirs et s'efforcerd'être purement rationnel.• On peut remarquer toutefois qu'Épictète précise «...pour le moment».

Lesage pourra laisser libre cours à son désir de sagesse lorsqu'il sera parvenu àcelle-ci.

Mais ce «désir» aura changé de signification et se confondra avec lasagesse. III : Une passion heureuse. 1) Etre actif dans sa passion.

Il faut distinguer la passion elle-même qui n'est pas un destin tragique pourl'individu, de l'individu passionné qui se perd dans sa passion.

On peut être actif sur sa passion sans lasupprimer, cela consiste à la contenir dans les bornes du raisonnable.

Ainsi, la passion n'est pascontradictoire avec le bonheur, au contraire, c'est toujours une joie de s'adonner à sa passion. 2) Aristote définit le bonheur comme une activité qui se suffit à elle-même ; il y a bien des passions qui sesuffisent à elles mêmes.

Dans ce sens, la passion peut faire notre bonheur. 3) Une passion peut devenir éminemment bonne pour l'individu, elle permet une construction de soi à traversune activité, l'expression d'une vie intense.

On pourra illustrer ce point avec la création artistique. La passion rompt avec la monotonie de la vie quotidienne, donne du prix à l'existence, soulève l'âme, lui inspire devastes desseins : « Rien de grand ne se fait passion. » Nos passions ne fournissent-elles pas les mobiles les plus puissants de nos actes et de nos œuvres ? Aucune décision volontaire ne serait jamais prise par un être indifférent,incapable de se passionner pour quoi que ce soit.

« Un homme sans passion serait un roi sans sujets » (Vauvenargues ).

Stendhal voit dans la passion l'énergie qui alimente nos décisions volontaires.

La passion, c'est « l'effort qu'un homme qui a mis son bonheur dans telle chose est capable de faire pour y parvenir ». Et Descartes lui-même, qui voit dans la passion le signe de la dépendance de l'âme, en partie soumise au corps,. »

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