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Les philosophes d'Europe du Nord

Publié le 10/11/2018

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ÉRASME

 

Une vie par monts et par vaux

Né à Rotterdam vers 1469, le jeune Geert Geertsz - qui prendra plus tard le nom humaniste de Desiderius Erasmus, « le Désiré très aimé » - est d'abord destiné à une vie de moine. Mais son génie et sa curiosité s'accommodent mal de cette existence routinière. Ordonné prêtre en 1492, il commence, à partir de 1496, une vie de penseur itinérant. Pendant quarante ans, ses voyages vont le conduire aux quatre coins de l'Europe et lui faire rencontrer les personnages les plus influents de son époque. Henry VIl d'abord, puis Henry VIII, en Angleterre, où il se lie d'amitié avec Thomas More, l'auteur de L'Utopie (1516) et le créateur du mot qui servira désormais à désigner un plan idéal de société. Le pape Jules Il, ensuite, en Italie, qui, en remerciement de ses nombreuses contributions théologiques, le libère de ses vœux en lui octroyant la permission de vivre et de s'habiller selon les coutumes des pays où il sera amené à rèsider. Enfin, le jeune roi Charles Quint qui, en 1516, l'appelle à la cour des Pays-Bas, en qualité de conseiller du gouvernement. En 1521, Érasme se fixe définitivement à Bâle, en Suisse, où il s'éteint le 12 juillet 1536, non sans avoir légué tous ses biens « aux pauvres vieux et infirmes, aux jeunes orphelines et aux adolescents de belle espérance ».

LE FEU SOUS LA GLACE

Il n'existe pas à proprement parler de « philosophie nordique ». De plus, les Pays-Bas et les pays scandinaves comptent peu de grands philosophes en regard des autres nations européennes. En Hollande, il faut attendre le XVI' siècle, et en Suède et au Danemark, le XVIIe siècle, pour voir émerger une conscience philosophique distincte des préoccupations théologiques. Encore, le christianisme - en particulier protestant - y reste-t-il la source et l'horizon de la réflexion des philosophes. Néanmoins, ces éléments n'ont pas empêché les deux plus grands d'entre eux, Spinoza et Kierkegaard, de bouleverser profondément le paysage culturel de l'Europe. Ondes de choc d'autant plus remarquables qu'elles émanaient de personnalités cultivant à titres divers la discrétion, la méditation, voire la solitude.

DESCARTES ET L'EUROPE DU NORD

En 1628, Descatfes s'établit en Hollande pour y travailler tranquillement à l'abri des sollicitations parisiennes. À défaut d'y trouver liberté et tolérance, il y gagne en solitude, un état propice à sa réflexion. À partir de 1641, les ministres de Hollande commencent à s'émouvoir de la renommée grandissante de la \"nouvelle philosophie\" cartésienne et entament une série de poursuites et de procès qui l'affectent profondément Ces tracasseries le poussent à accepter, en 1649, une invitation de la reine Christine de Suède. Cette souveraine de vingt ans souhaite apprendre de Descartes « la manière de vivre heureuse devant Dieu et devant les hommes ». Mais les rendez-vous matinaux qu'elle fixe à Descartes (qui avait l'habitude de se lever tard) et le froid glacial de l'hiver suédois altèrent bientôt la santé du philosophe. Il s'éteint à Stockholm le 11 février 1650. Son corps ne sera ramené en France que sept ans plus tard.

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« ou à la superstition.

Le deuxième, qui permet de dégager les structures logiques du réel, les lois de la nature, s'appuie sur la raison : il rend possible les sciences.

Mais le troisième genre, supérieur aux deux autres, permet une connaissance directe des êtres et de leur relation au tout, à Dieu : c'est l'intuition, qui engendre la foi, « l'amour intellectuel de Dieu ».

Cet amour envers Dieu est non seulement source de joie mais aussi de sagesse (puisqu'il correspond à une vision juste du réel), mais encore la condition du salut et de la liberté (puisque le sage est libéré des apparences et des inquiétudes liées à l'Ignorance).

Pour le philosophe, en effet la mort n'est que la fin d'un corps, la vie étant par nature éternelle.

Politique et morale Pour la plupart des hommes, la liberté est une illusion.

Ils se croient libres alors qu'ils sont contraints et déterminés par leur nature.

La vraie liberté, réservée au sage, est cette nécessité comprise.

Néanmoins, l'organisation d'une société peut et doit favoriser la libération des individus.

Dans cette optique, la démocratie est le mode de gouvernement « le plus voisin de l'état naturel » puisque l'on n'y doit finalement obéissance qu'à soi-même, dans une relation d'égalité aux autres.

La religion et la morale religieuse, quant à elles, font l'objet d'une critique sévère qui favorisera le mythe d'un Spinoza au mieux déiste, au pire athée.

Pour lui, les Ëcritures sont une œuvre humaine et non révélée.

Plus encore, les miracles et les prophéties ne sont aux yeux du philosophe hollandais que des cc histoires n en vue d'obtenir l'obéissance et la piété du peuple.

Il ne peut dès lors y avoir de vraie morale que rationnelle et philosophique.

l'influence du spinozisme Rarement dans l'histoire des idées, philosophe n'aura, de son vivant et après sa mort, suscité autant de passion et de haine, alors même que sa philosophie en est singulièrement dépourvue.

C'est que Spinoza est à un carrefour de l'histoire : il achève ce qui précède (l'héritage stoïcien et le cartésianisme) et annonce ce qui s'ouvre (les Lumières et la modernité).

Tour à tour modèle et antimodèle, Spinoza reste surtout le porte-parole de la tolérance et de la liberté de pensée, ce qui fait dire à Hegel que " tout homme a deux philosophies : la sienne et celle de Spinoza ».

Cet hommage appuyé vaut encore aujourd'hui puisque la pensée moderne à l'instar de Gilles Deleuze continue à voir en lui un chantre de la libération radicale et un philosophe de la vie, tout simplement.

LES PHILOSOPHES SCANDINAVES Historiquement deux sphères d'influence philosophique -et politique - se dessinent à partir du XVII' siècle : la Suède et la Finlande d'un côté, le Danemark et dans une moindre mesure, la Norvège, de l'autre.

La pensée suédo-finnoise se caractérise par une approche spéculative et systématique, voisine de celle de la philosophie allemande.

La pensée danoise, quant à elle, est davantage centrée sur des problématiques individuelles, psychologiques et morales.

EN SubiE Le philosophe suédois le plus original est sans doute Emanuel Swedenborg (1688-1772).

Déclaré hérétique par I'Ëglise luthérienne en 1769 et condamné par Kant lui-même qui voyait en lui une figure emblématique de la divagation, Swedenborg semble avoir fait d'abord l'unanimité contre lui.

Son approche scientifique du réel (il était géomètre) le conduit à voir dans l'univers une construction géométrique.

Mais ce monde visible se double d'un monde invisible et divin qui correspond avec lui.

Cette mystique de la communication entre le sensible et le suprasensible ainsi que son message de paix et d'amour universel trouveront écho dans le mouvement romantique, y compris en France.

En effet, Balzac et Baudelaire est Karl von Linné (1707-1778), philosophe naturaliste et systématique.

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