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Les rapports de classe dans Le Guépard de Giuseppe Tomasi

Publié le 04/02/2012

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Bien que l'aristocratie et la bourgeoisie sont au centre du roman, plusieurs personnages se distinguent de par leur "non-appartenance" à une des deux catégories sociales. D'une part, le comptable Don Ciccio Ferrara de la villa Salina qui est décrit par l'auteur tel "un petit homme sec qui cachait l'âme pleine d'illusions et rapace d'un libéral derrière des lunettes et des noeuds papillon immaculés ". D'autre part, nous pouvons également citer le Père Pirrone qui " avait plus ou moins les traits d'un chien de berger ". Bien que l'auteur le désigne d'une telle manière, il reste très présent et très attachée à la famille Salina.

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« "non-appartenance" à une des deux catégories sociales.

D'une part, le comptable Don Ciccio Ferrara de la villaSalina qui est décrit par l'auteur tel "un petit homme sec qui cachait l'âme pleine d'illusions et rapace d'un libéralderrière des lunettes et des noeuds papillon immaculés ".

D'autre part, nous pouvons également citer le Père Pirronequi " avait plus ou moins les traits d'un chien de berger ".

Bien que l'auteur le désigne d'une telle manière, il restetrès présent et très attachée à la famille Salina.

De plus, son importance dans le roman est dû au fait qu'il partagedes moments privilégiés avec le Prince, ce qui permet au lecteur de constater plusieurs points communs entre lesdeux hommes : le goût pour l'astronomie, l'amour des chiens, l'attachement à l'Etat et à leurs conditions sociales.Par ailleurs, notons également la présence de Mademoiselle Dombreuil, la gouvernante française des enfants duPrince.

Elle n'a pas de rôle central au sein du roman, elle représente la "vieille fille" plutôt jalouse des autrespersonnages et en particulier du couple formé par Angelica et Tancredi.

Don Onofio fait également partie du petitpersonnel, il est l'administrateur du lieu et sans doute " l'un des rares personnes que le Prince estimait et peut-êtrela seule qui ne l'eût jamais volé ".

Enfin, le chien nommé Bendico, est décrit par Lampedusa dans une lettre destinéeà Enrico Merlo comme un "personnage très important, [qui] est presque la clé du roman".

Bien que ce soit un chien,Bendico est révélateur du goût pour les animaux qu'a Don Fabrizio, il représente son fidèle compagnon, le seul quisoit autorisé à lui tenir compagnie dans son bureau.

Le prince place en quelque sorte son chien au même niveau queMariannina sur le plan affectueux, Bendico " posait son museau terreux sur la main [du prince], [...], c'est pourquoile prince assimile, dans une métaphore affective, Mariannina à " une sorte de Bendico en jupon de soie" ".

De cefait, ces "petits personnages" trouvent leur place dans ce roman, ils amènent parfois plusieurs informations quant àl'évolution de certains personnages, prenons exemple sur la fin du roman qui se focalise sur Bendico qui est la clé duroman.

De plus, la condition sociale des personnages et en particulier celle des "représentants" de leur caste severra bouleversée. La rencontre des personnages des deux catégories sociales, l'aristocratie et la bourgeoisie, va entraîner unbouleversement de la hiérarchie sociale.

Ce bouleversement est dû à une rivalité Salina / Sedara constante dans leroman.

Donnafugata vit en accord avec le monde paysan et est le cadre de l'ascension d'une nouvelle classeincarnée par les Sedara.

En effet, sur le plan politique, l'autorité du " tolérant suzerain " est en quelque sortecontrebalancée par celle du nouveau maire Don Calogero, père d'Angelica, dont le nom est cité en premier lors del'arrivée au village.

De plus, sur le plan familial et amoureux, Concetta se voit immédiatement remplacée par Angelicaauprès de Tancredi.

La rivalité entre les deux familles est donc omniprésente, l'irruption de la famille Sedara se faitbrutalement ce qui déplaît à Don Fabrizio : alors que le Prince se présente " sans habit pour ne pas embarrasser seshôtes ", Don Calogero apparaît en frac, provoquant la gêne de Don Fabrizio et la moquerie de Tancredi.

L'enjeu decette véritable lutte est entre autre symbolisé par les pêches du jardin Salina que l'auteur va qualifier de "produitsd'amours méditées, fructueuses" dans un dialogue entre Tancredi et son oncle Don Fabrizio.

Notons que ces pêchesqui sont des "produits d'amours méditées" seront volées par Tancredi pour les offrir à Angelica.

De ce fait, c'estcette rivalité entre les deux familles qui va amener le déclin de l'aristocratie au profit de la bourgeoisie d'affaire.C'est ainsi qu'une question essentielle se pose : quelles sont les armes de ce changement ?Il est vrai que les Sedara sont les représentants de cette nouvelle "bourgeoisie d'argent" destinée à prendre la placede la vieille aristocratie qui, selon Don Calogero est "constituée d'hommes-moutons, dont l'existence se justifiaitseulement par la laine qu'ils abandonnaient à la tonte de ses ciseaux, et par leur nom, rayonnant d'un inexplicableprestige, qu'ils devraient un jour ou l'autre céder à sa fille".

Don Fabrizio semble se montrer lucide face auxévénements, au bal il s'avoue sa "défaite" dont il estime Don Calogero responsable : "C'était à cause de lui et decent autres de son espèce, de leurs obscures intrigues, de leur avarice, de leur cupidité, que tous les palaisbaignaient désormais dans l'ombre de la mort".

D'autre part, la jeune Angelica quant à elle, sait conjuguer richesseet beauté et dispose alors d'un immense pouvoir sur les hommes, et en particulier sur Tancred qui "se laissaitentraîner par l'attrait physique que cette jeune femme magnifique exerçait sur sa fougueuse jeunesse".

Ces armesdu changement représentent finalement un enjeu quelque peu ambigu que Tancredi révélera dans une de sesparoles : "Si nous voulons que tout continue, il faut d'abord que tout change".

En revanche, en épousant Angelica,Tancredi se compromet en trahissant sa classe, bien que ce mariage est également un renouveau puisqu'il permet àTancredi de se libérer de son ancienne condition sociale (il était ruiné), il a d'ailleurs "l'impression qu'il reprenait parces baisers possession de la Sicile".

De ce fait, ces armes du changement social sont révélatrices du déclin social dela noblesse.La ruine de la noblesse s'accompagne de la disparition d'une culture et de certaines valeurs.

Les vieux aristocratesque sont Lampedusa et Salina ont une vision de la bourgeoisie d'affaire très marquée puisqu'ils relèvent le manqued'éducation et d'élégance, leur jalousie, ainsi que leur volonté à prendre la place de l'aristocratie.

D'autre part, ledéclin des valeurs se retrouve dans le regard très idéologique de Lampedusa qui fait dire au Prince de Salina aumoment de sa mort qu' "avoir des titres de noblesse, c'est posséder des traditions, c'est-à-dire des souvenirsuniques [...].

Dans la mémoire du petit Fabrizio, il n'y aurait que des images banales, qu'il partagerait avec sescamarades de lycée".

D'autre part, c'est au moment du bal chez les Ponteleone que le déclin de l'aristocratie auprofit de la bourgeoisie est le plus visible, l'or du palais Ponteleone, "cachant soigneusement son prix, avec lapudeur, bien perdue aujourd'hui, d'une matière précieuse qui montre sa beauté et fait oublier sa valeur" estdévalorisé par les regards de Don Calogero, "insensibles à sa grâce, attentifs à sa valeur monétaire.", ce qui prouveque tout est question d'argent pour les partisans de la bourgeoisie.

Par conséquent, le bouleversement de lahiérarchie voit la bourgeoisie triomphante à la fin du roman tandis qu'on assiste à la fin de la noblesse qui n'est pluscapable de tenir son rôle historique. En somme, Le Guépard est un roman satirique qui voit s'opposer deux castes : l'aristocratie et la bourgeoisie.

Lespartisans de ces deux catégories sociales sont en constante rivalité afin de faire valoir leurs principes, maisl'aristocratie faiblit pour laisser place à la bourgeoisie, victorieuse.

Lampedusa donne alors un rôle historique au. »

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