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Les religions peuvent-elles être néfastes ?

Publié le 27/02/2008

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Les religions ne visent pas uniquement une connaissance de l'ordre du monde, elles ne sont uniquement des discours que l'on peut qualifier de mythologique mais peuvent avoir un aspect éthique et donc social en édictant des règles auxquelles nous devons nous plier. Elles définissent, comme toute morale, des règles, et des interdits et permettent de fonder une communauté sociale, les religions sont donc utiles. Elles peuvent donc avoir un rôle créateur et constructif elles peuvent être considérées comme nécessaires et ne plus apparaître comme des discours fantaisistes et irrationnelles. Elle peut même être en accord avec la raison, fonder la morale elle-même. Mais en tant qu'un religion est fondamentalement relation avec le divin, n'est-elle pas aliénation puisqu'il s'agit dans la plupart des religions de prêter au divin des qualités de grandeur et de puissance que l'on est incapable de posséder? Plus encore, une religion n'est-elle pas ce qui nous interdit de voir la misère réelle de notre condition au profit d'une espérance morale qui cachent et justifient ainsi une situation injuste de misère sociale.

« des idéologies, (Marx entend par ce terme que les idéalités politiques sont conditionnées par les intérêts matériels).Ainsi il appelle fétichisme : le rapport foncièrement inauthentique et aliénant que les hommes sont tenus d'entretenir avec eux-mêmes et leur environnement des infrastructures socio-économiques. « La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, sonpoint d'honneur spiritualiste, son enthousiasme sa sanction morale, son complément solennel sa consolation et sajustification rationnelle.

Elle est la réalisation fantastique de l'être humain parce que l'être humain ne possède pas deréalité vraie.

Lutter contre la religion c'est donc indirectement lutter contre ce monde là, dont la religion est l'arômespirituel », Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel. La religion est l'opium du peuple... Marx (1818-1883) reconnaît, avec Feuerbach, que la critique de la religion estle point de départ de toute critique, mais il reproche à ce dernier saconception abstraite de l'homme.

Feuerbach, en affirmant que l'homme estraison, volonté, bonté manque la réalité de l'homme concret.

L'homme n'estpas « une essence abstraite, blottie hors du monde », il doit être conçu dansson existence réelle, dans « le monde de l'homme », « l'Etat », « la société »: « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine.

Mais l'essencede l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé.

Dans saréalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux » («Thèse VI sur Feuerbach»).C'est pourquoi Feuerbach ne voit pas que l'esprit religieux « est lui-même unproduit social ».

Jugeant que l'Allemagne de son époque est incapable des'engager dans une voie révolutionnaire, et qu'elle compense cetteimpuissance politique sur le mode fantasmatique de l'idéologie et, enparticulier, celle de la philosophie spéculative hégélienne, Marx décide decritiquer la philosophie hégélienne du droit et de l'Etat.

Il écrit un article dansles « Annales franco-allemandes » sous le titre « Critique de la philosophie dudroit de Hegel » (traduit en français aux Editions sociales).

Les premièrespages traitent de la religion.

On y trouve la fameuse expression: «Elle estl'opium du peuple », expression à laquelle on a fait dire n'importe quoi et qu'il convient de restituer dans son contexte.« La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestationcontre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elleest l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple.

»Ce n'est pas pour pouvoir se représenter sa propre essence que l'homme la projette, à l'extérieur de lui-même, dansle divin.

Cette interprétation feuerbachienne de l'aliénation reste marquée par l'idéalisme hégélien.

C'est le mondeconcret de l'homme réel qui produit l'aliénation religieuse.

La religion est « la conscience inversée du monde », parceque « le monde de l'homme », « la société », « l'Etat » sont eux-mêmes « un monde à l'envers ».

Si la religion est «la réalisation fantastique de l'être humain », c'est parce que « l'être humain ne possède pas de vraie réalité ».Autrement dit, l'aliénation religieuse est le produit de la pauvreté effective de l'homme.

C'est pourquoi elle est tout àla fois expression de cette détresse et protestation contre cette détresse.

D'où la formule : « Elle est l'opium dupeuple.

»C'est parce que l'homme est aliéné économiquement, exploité socialement, qu'il réalise de manière fantastique sonessence dans un monde imaginaire.

C'est pourquoi « lutter contre la religion », C'est « indirectement lutter contre cemonde-là dont la religion est l'arôme spirituel ».

Ainsi, à travers la critique de la religion, la critique doit atteindre lasituation réelle de l'homme. « L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exigerqu'il renonce aux illusions sur sa situation, c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.

Lacritique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole.

» Supprimer l'illusion religieuse, c'est donc exiger le bonheur réel des hommes.

Dépouiller « les chaînes des fleursimaginaires », c'est du même coup inviter l'homme à rejeter « les chaînes » et cueillir « les fleurs vivantes ».

Plusfondamentalement, détruire les illusions de l'homme, qu'elles soient religieuses ou autres, c'est le rendre à la vraieréalité « pour qu'il pense, agisse, façonne sa réalité comme un homme sans illusions parvenu à l'âge de la raison,pour qu'il gravite autour de lui-même, c'est-à-dire de son soleil réel ».

C'est donc d'une véritable «révolutioncopernicienne » qu'il s'agit : passer de la religion, « soleil illusoire qui gravite autour de l'homme » à l'homme quigravite « autour de lui-même ». La première tâche de la philosophie qui est au service de l'histoire, c'est, certes, de dénoncer « la forme sacrée del'auto-aliénation de l'homme », mais aussi de démasquer « l'auto-aliénation dans ses formes non-sacrées».« La critique du ciel se transforme par là en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, lacritique de la théologie en critique de la politique.

» Pour Marx, il s'agit donc d'aller plus loin que la simple critique de la religion à laquelle Feuerbach s'arrêtait.

C'est laraison pour laquelle il s'attaque à la philosophie spéculative allemande de l'Etat et du droit - philosophie qui pensel'Etat moderne en faisant abstraction de l'homme réel et qui ne peut satisfaire l'homme que de manière imaginaire,. »

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