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Les sciences peuvent-elles se passer de considérations métaphysiques ?

Publié le 03/04/2005

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-         Il semblerait dès lors plus sage que les sciences renoncent aux considérations métaphysiques et se cantonnent à des recherches qui ne dépassent pas le cadre de l'expérience. Il faut donc reconstruire la métaphysique, en en faisant une science des limites de la raison. -         Prenant acte de ce constat sur la métaphysique, Kant considéra qu'il était nécessaire d'établir un partage entre le savoir légitime et le savoir illégitime. C'est pourquoi Kant se lança dans une critique de la raison pure, critique ayant pour but d'établir une sorte de code juridique de l'entendement à la lumière duquel la raison pourrait prendre conscience de ce qu'elle a le droit de faire pour parvenir à une connaissance certaine. Il chercha donc à établir un tribunal de la raison qui donnerait à celle-ci « assurance en ses justes prétentions, mais qui, en revanche, puisse en finir avec ses présomptions non fondées. » (Critique de la raison pure, préface de la première édition). -         Pour parvenir à cela, Kant use d'une distinction conceptuelle : il distingue la « chose en soi » (aussi appelée « noumène ») du « phénomène ». Phénomène et chose en soi sont en fait les deux faces de la même chose, à la différence que la chose en soi est la face irreprésentable du phénomène. La chose en soi désigne ce qu'une chose est si nous parvenons à la connaître dans sa réalité profonde, dans une intuition intellectuelle, indépendamment des apparats sensibles par lesquels nous la percevons. Elle est en réalité inconnaissable par un sujet humain.
Analyse du sujet : -   Affirmer que les sciences peuvent se passer de considérations métaphysiques, cela reviendrait à affirmer que les sciences pourraient poursuivre leur propre quête de la vérité sans avoir le souci de la vérité ultime des choses. -   La métaphysique prétend en effet être la science qui étudie les réalités immatérielles, celles qui sont « au-delà « des réalités physiques. Elle recherche ainsi l’absolu, le fondement premier des choses. Dans sa métaphysique, Aristote la définit comme la science qui recherche « l’Être en tant qu’être «. -   Aussi, quel sens y aurait-il à chercher la vérité en écartant la vérité métaphysique ? Quelle vérité peut-on vraiment découvrir si on ne ramène pas cette vérité à la vérité plus profonde qui la fonde ? Il semble ainsi impossible de rechercher la vérité sans la métaphysique. -   Mais l’on dit aussi souvent de manière péjorative qu’une discussion est « métaphysique « lorsqu’elle apparaît oiseuse, inutile et incertaine. On cherche alors justement à l’opposer aux sciences positives, dont les résultats sont prétendus sûrs et vérifiables, au contraire de la métaphysique qui n’a toujours pas fourni un seul résultat incontestable après des millénaires de recherche. -   On entend en effet aujourd’hui généralement par le terme de science une connaissance scientifique positive, qui repose sur des critères précis de vérification permettant une objectivité des résultats. Dans une telle perspective, on voit mal ce que la métaphysique pourrait apporter à la science, et l’on serait même tenté d’interdire à la science tout penchant métaphysique, tant celle-ci risquerait de perturber l’objectivité sagace à laquelle prétend cette science. -   Peut-être faut-il considérer que, de manière à résoudre le dilemme face auquel science et métaphysique nous acculent, il nous faudrait reconsidérer notre point de vue sur la métaphysique, pour en faire à nouveau quelque chose de compatible avec la science. Problématisation :
Sciences et métaphysique semblent aujourd’hui ne pas pouvoir faire bon ménage. Pourtant, « il fut un temps où elle [la métaphysique] était appelée la reine de toutes les sciences « nous rappelle Kant. Comment, en effet, peut-on chercher la vérité dans son domaine et abandonner la quête de la suprême vérité ? Le problème vient peut-être du fait qu’on attend aujourd’hui d’une science des résultats plus fiables que d’antan. Mais alors, ne faudrait-il pas réviser cette interaction entre métaphysique et science pour que la quête scientifique de la vérité ait encore un sens ?

« recherche de la vérité), elle reste subordonnée à la métaphysique.

La métaphysique s'interroge eneffet sur la vérité fondamentale, alors que les sciences s'interrogent sur des vérités subalternes.Ainsi, il semble illusoire que ces sciences se passent de considérations métaphysiques. - Cependant, donner à la métaphysique la part belle dans le domaine scientifique ne va-t-il pas sans poser problème ? Malheureusement, la recherche métaphysique n'est pas fiable. 2.

- « La raison humaine a cette destinée particulière, dans un genre de ses connaissances, d'être accablée dequestions qu'elle ne peut écarter ; car elles lui sontproposées par la nature de la raison elle-même, mais elle nepeut non plus y répondre, car elles dépassent tout pouvoirde la raison humaine.

(...) Le champ de bataille de cescombats sans fin, voilà ce qu'on nomme Métaphysique. » (Première préface à la Critique de la raison pure ) écrit Kant . La recherche métaphysique est en effet marquée par unetendance particulière : elle aspire à l'infini, à l'au-delà desphénomènes, aux idées pures.

Il en est ainsi parce quel'homme tend naturellement à l'absolu : Kant s'accorderaavec Aristote sur le fait que c'est là une tendance naturelleet indestructible propre à la raison humaine.

Mais ainsiabandonnée à cette tendance, la métaphysique dépasse lecadre de tout savoir assuré. - Kant définit la métaphysique comme « une science pure a priori à partir de simples concepts » ( Critique de la raison pure , Architectonique de la raison pure).

Ce qui sous-tend cette définition, c'est l'idée que la métaphysiqueva au-delà de l'expérience.

Il y a comme un besoin de la raison à penser au-delà de ce que lessens nous permettent de connaître, la raison voulant atteindre le « suprasensible ».

Lamétaphysique est ainsi portée à poser de purs concepts qui n'ont aucune réalité perceptible parles sens : ainsi en est-il de Dieu, de l'âme ou de la liberté.

Là où la métaphysique croit posséderune connaissance, elle ne dispose en fait que d'une « pensée ».

Ainsi, elle se trompe lorsqu'elleprétend poser l'existence réelle de ces pensées, elle passe illégitimement de la pensée de quelquechose à l'existence de cette chose. - De la sorte, incapable de se vérifier dans le réel, la métaphysique aboutit à des absurdités, elle se contredit en permanence, elle ressemble à un délire rationnel.

Vouée à l'échec, elle n'estplus qu'une « pseudo-science sophistique » ainsi que Kant l'écrit dans ses Prolégomènes à toute métaphysique future .

La métaphysique n'est alors plus qu'un champ de bataille où s'affrontent dogmatiques et sceptiques.

Les dogmatiques posent des affirmations qui finissent par secontredire et ils donnent ainsi raison aux sceptiques qui déplorent alors l'échec de la raison etfinissent par douter de son pouvoir. - A l'inverse, on constate que les mathématiques et la physique, par exemple, sont couronnées de succès.

L'échec dans lequel tombe la métaphysique n'est pas donc un vice qui grèvefatalement le travail de la raison, car ces sciences nous prouvent que la raison peut être efficace.Cet échec est entièrement dû au fait que la métaphysique procède sans pouvoir vérifier ses diresdans la réalité. - Il y a donc un conflit entre métaphysique et sciences, car la première ressemble à un délire de la raison, alors que les secondes correspondent à un usage efficace de la raison.

Il semble doncinconséquent de subordonner les sciences à la métaphysique, car ce serait comme subordonnerdes sages sachant user de leur raison à un fou ayant perdu le contrôle de sa raison. - Il semblerait dès lors plus sage que les sciences renoncent aux considérations métaphysiques et se cantonnent à des recherches qui ne dépassent pas le cadre de l'expérience. KANT : la métaphysique comme illusion L'emploi logique de la raison implique qu'elle recherche toujours la raison de chaque raison, lacondition du conditionné, et ce, en une régression à l'infini.

Cependant cet emploi logique ne peutdécider si le conditionné l'est relativement ou absolument, en d'autres termes s'il existe uninconditionné.

En revanche, l'usage transcendantal de la raison, voulant donner du conditionnéune explication complète, postule que le conditionné ne peut avoir d'existence réelle que s'ilprocède d'un inconditionné qui fonde la réalité.

Cet usage refuse donc la régression à l'infini.

Maiscet inconditionné ne pouvant être trouvé dans le monde phénoménal de l'expérience, la raisontranscendantale le place dans un monde suprasensible, qui est celui de la métaphysique.

Ainsinaissent les idées transcendantales d'âme, de monde et de Dieu, lesquelles entraînentparalogismes et antinomies.

Or, tandis que la vérité de la science réside dans la coïncidence entrele concept fourni par l'entendement et l'intuition fournie par la sensibilité, il ne peut y avoir, pardéfinition, aucune intuition métaphysique correspondant aux idées métaphysiques puisque la 3.. »

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