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Les sens sont-ils fiables ?

Publié le 13/09/2018

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■ Analyse du sujet

 

— Question tellement classique qu’il faudra s’efforcer de rédiger une copie échappant à la banalité : c’est pourquoi on ne s’en tiendra pas à une critique traditionnelle de la perception, même si l’on est obligé d’en faire état.

 

— Bien préciser dans quel but (pour quoi faire) il s’agirait de « faire confiance >> : il est possible de différencier des situations (connaissance pratique, vie quotidienne, exigence scientifique) pour lesquelles les critères selon lesquels on fera ou non confiance peuvent être eux-mêmes différents.

 

— Dans ce cas, la réponse à la question ne peut être globale ou univoque.

 

■ Pièges à éviter

 

— Ne pas réciter un cours complet sur la perception, ou sur la différence théorique entre sensation et perception : ici, les << sens >> désignent, immédiatement, ce qui assure ma perception du monde.

 

— Éviter une approche purement psychologique.

 

— Ne pas s’en tenir à une accumulation d’exemples empruntés à la vie quotidienne.

 

— Ne pas oublier que la question présente un aspect épistémologique.

■ Plan

 

Introduction

 

I. Critique classique de la perception

 

II. Apports de la raison

 

III. Différenciation des contextes et des situations Conclusion

« CORRIGÉ [I ntroduction] Notre première relation au monde s'élabore à partir d'informations strictement sensibles.

C'est ce que connaît d'abord l'enfant, et ce n'est que peu à peu qu'il s' apercevra que les sens peuvent le tromper, en lui donnant une version incomplète ou fausse de sa situation.

Faut-il dès lors passer d'un extrême à l'autre, renoncer totalement à fa ire confiance à nos sens pour ne se fier qu'à une approche du réel fondée uniquement sur leur contraire, c'est-à-dire sur la raison ? Indépendamment d'une conception qui admet que les deux aspects doivent coopérer, il semble possible de distinguer différentes situations, avec leurs exigences particulières, et où le rôle des sens et la confiance que 1 'on peut leur accorder apparaissent variables.

[1.

Critique classique de la perception] Dans l'histoire de la philosophie, la tradition rationaliste se montre très critique à l'égard de ce que peuvent m'apporter les sens.

À en croire par exemple Platon, le monde qu'ils me suggèrent est totalement instable, soumis à de permanentes transformations, et il serait donc illusoire de prétendre fonder la connaissance sur ce que je perçois, qui n'est qu'u n univers d'>.

On ne devrait donc, en conséquence, s'intéres­ ser qu'a u monde >, constitué d'Idées stables et éternelles.

Il est vrai que les sens paraissent peu aptes à donner du monde une ver­ sion universalisable.

Les sensations varient d'un individu à l'a utre -tel apprécie le miel, son voisin le déteste ; pire : elles changent, pour le même individu, en fonction de son état (un simple rhume m'interdit de percevoir les odeurs).

Elles me fournissent des informations qui, si je les conforte par un jugement, me condamnent à des erreurs grossières : chez le très jeune enfant, et précisément parce qu'il est encore incapable de corriger les informations reçues de ses sens par la pensée, on constate par exemple le désir de s'emparer d'obj ets qui, bien que situés hors de sa portée, lui semblent proches.

Que dirait-on d'un adulte agissant de même, et cher­ chant à décrocher (matériellement) la lune ? Descartes ne s'est pas privé d'indiquer à son tour combien la percep­ tion est trompeuse : le bâton plongé dans 1 'eau me semble brisé, j'ai du mal à distinguer mes rêves de la réalité diurne, etc., pour souligner la nécessité de « révoquer en doute >> 1 'en semble de ce que suggère la per­ ception, et pour montrer que la définition d'un corps (le morceau de cire) est bien affaire de conception, et non de perception.. »

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