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Les sens sont-ils trompeurs ?

Publié le 25/01/2004

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Cette tâche rouge que je vois sur le tapis n'est-elle pas un irréductible ? Les sens véhiculent le monde vécu de manière directe et je dois leur accorder crédit.Mais le vécu n'est pas seul concerné par ces analyses. Non seulement je puis légitimement accorder ma confiance aux sens au niveau de l'immédiat, mais il semble aussi que je doive leur faire crédit en ce qui concerne l'acquisition d'une vérité scientifique élaborée. Dois-je et puis-je accorder à mes sens crédit dans le champ de la constitution de la vérité même ? Sens et sensation ne sont-ils pas la base de toute connaissance ? Toute vérité n'est-elle pas issue des sens ? Hume et les empirisme semblent l'attester.  L'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens, cad que l'expérience est la source de toutes nos connaissances. Toutes nos idées ne sont jamais, comme dit Hume, que des « copies de nos impressions sensibles ».

« appelle des « idées de sensations » : nous nous les représentons que parce que nous avons eu l'expérience sensible du mou, du blanc, du jaune....

Pour unempiriste, un aveugle de naissance ne saurait avoir aucune idée des couleurs.

Lesautres idées viennent non de l'expérience externe, mais de l'expérience interne ;cad des observations que nous faisons sur « les opérations intérieures de notre âme ».

Telles sont les idées de « joie », de « peine », de « plaisir », de « douleur »...

Ce sont des idées de réflexions.

Dans les deux cas, les idées sont, comme dit Hume , des « copies » des impressions sensibles. 2.

La composition des idées .

En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrions-nous rendre compte de l'infinité des idées que l'espritpeut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peux me représenter unemontagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est :grâce à la possibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.

L'empirisme distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences sensiblesélémentaires (telles les idées de « rouge », « chaud »...) et les « idées composées », qui, elles, sot des résultats d'une combinaisons d'idées simples. 3.

La signification des mots .

L'expérience comme contrôle.

L'expérience n'est pas seulement une origine ; elle est aussi ce à quoi il faut retourner pouréprouver la valeur de nos pensées ou plus exactement de notre langage.

Les motsdépendent des données sensibles particulières, aussi généraux et abstraitssoient-ils.

De quoi suffit-il donc pour savoir si un mot possède un contenu réel designification ou si ce n'est qu'un mot creux ? Il suffit que le mot représenteeffectivement une idée.

Pour établir la signification d'un mot, il suffit derechercher de quelle(s) impression(s) sensible(s) dérive l'idée dont il est supposéêtre le signe. L'expérience est bien alors, non seulement un point de départ, mais aussi un pointd'arrivée, de retour.

Ainsi l'empirisme ne fait-il pas seulement de l'expérience l'origine denotre connaissance, mais aussi ce qui la justifie.

En ce sens, il ne répond pas seulementà la question de fait que demeure la question de l'origine ; mais il pose dans toute sonampleur la question de droit. Dans « Essais philosophiques sur l'entendement humain », Hume affirme que les « idées » ne sont d'abord que des copies affaiblies des « impressions » d'origine externe et qu'elles sont ensuite liées suivant les lois mécaniques del'association.

Ainsi, par exemple, nous observons qu'un phénomène donné est suivid'un autre phénomène donné.

Rien ne nous permet d'affirmer qu'il existe entre eux unerelation causale nécessaire sinon l'habitude que nous avons acquise, sous l'influenced'une association souvent répétée, de nous attendre à les voir se suivre.

Le principede causalité est donc acquis par expérience.

Il en est de même pour les autresprincipes. La pensée empiriste anglaise distinguera avec insistance vérités logiques et propositions induites de l'expérience.

Hume analyse ainsi ce qui sépare relations d'idées et relations de faits : si l'opération « 2+2=4 » n'exige nul recours à l'expérience, l'affirmation « le soleil se lèvera demain » ne peut être proférée que parce que j'ail'expérience quotidienne de la levée du soleil.

La proposition contraire n'est ici nullementcontradictoire sur le plan logique, comme le serait « 2+2+5 ».

C'est un recours aux faits, non le jeu d'une opération purement rationnelle, qui établit la vérité.

Qu'en est-il alors deson universalité ? Comment prouver qu'il n'y aura pas un matin où le jour ne se lèverapas ? Questions qui ont pour effet de fragiliser la valeur rationnelle des propositionsscientifiques.

A côté des sciences de pure raison, les plus nombreuses sont relatives àdes faits.

Celles-ci, parce qu'elles ne relèvent pas de la pure logique, ne peuvent pasêtre démontrées : « Le contraire d'un fait quelconque est toujours possible, car il n'implique pas contradiction et l'esprit le conçoit aussi facilement et aussi directementque s'il concordait pleinement avec la réalité. » Hume montre donc que l'induction ne conduit pas à une opération intuitive : le moyen terme sous-entendu ( cela se passera toujours comme cela s'est passé ) n'est pas une évidence logique.

Il faut que l'esprit induisant que « le pain m'ayant nourri hier il me nourrira demain » fasse un saut ne relevant pas de la logique.

Or l'induction est indispensable dès qu'on a affaire à desrelations de faits.

Aussi les vérités empiriques ne sont-elles nullement nécessaires : outrequ'il peut y avoir des inférences fausses, parce ce qu'on n'a pas encore rencontré lecontre-exemple qui les démentira, il n'existe aucun moyen de démontrer absolument, parla pure logique, que la conclusion d'une induction est nécessairement vraie.

Du point devue de la logique, elle ne lest pas.

Si l'on s'en tenait là, il faudrait en conclure que les. »

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