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Les Sophistes ou la puissance de la parole.

Publié le 02/11/2009

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Contrairement à ce qui se passe en Grèce d'Asie et en Grande Grèce où domine la philosophie spéculative, que nous venons de voir, les Athéniens, eux, s'intéressent surtout à la parole comme lieu privilégié des relations humaines.  Toutes ces doctrines sur l'origine unique, sur l'Infini, l'Etre, leur paraissaient discussions oiseuses, fruits d'une curiosité à la limite malsaine. Eux, occupés comme ils l'étaient des conflits dans la Cité et entre les Cités, préoccupés de problèmes sociaux et politiques concrets, étaient bien plus intéressés aux pouvoirs et prestiges sociaux de la parole qu'au pouvoir spéculatif de la pensée. Prudence («rien de trop«), modération («connais-toi toi-même«, c'est-à-dire tes limites), opportunisme («sache saisir l'occasion«), telle était la philosophie pragmatique de cette Cité qui allait devenir la métropole de la raison.  Pas étonnant au fond — dans ces conditions — que naisse alors une classe de professeurs en réussite sociale, enseignant — moyennant rétributions (et substantielles!) — l'usage averti de la parole et des connaissances qu'elle implique. Et ce furent ces intellectuels d'un nouveau type, au nom qui ne fut jamais péjoratif avant les critiques et condamnations de Socrate et de Platon : les sophistes.

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