Les troubles de la mémoire.

— I — L'oubli. La réponse à ce problème est déjà éparse dans les pages qui précèdent. Rappelons donc seulement qu'il y a trois conceptions possibles (qui ne s'excluent pas, quoi qu'en disent leurs auteurs) de cette disparition du souvenir ou de l'impossibilité du rappel :  

A — L'oubli est lié au temps. Ribot avait déjà formulé une « loi « (Loi de Ribot): «L'oubli est progressif pour les souvenirs qui ne sont pas rappelés, et régressif pour les souvenirs qui sont fréquemment rappelés «. Cette loi exprime ces constatations quotidiennes : l'oubli s'attaque d'abord aux souvenirs les plus anciens — nous pouvons encore reconstituer notre emploi du temps exact d'hier, mais cela devient de plus en plus difficile à mesure qu'on remonte dans le passé ; les souvenirs fréquemment rappelés sont généralement les plus anciens et les mieux fixés : un ancien combattant vous racontera pour la centième fois son baptême du feu et peut avoir oublié ce qu'il a fait la semaine dernière (ou qu'il vous l'a déjà raconté, par exemple).