L'esclavage de l'homme chez Spinoza
Publié le 26/10/2011
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«
Mrus: la société qu'ils forment leur i!erait inutile
s'ils continuaient à vivre selon leur capriee, à pou ·r
voir chacun à son existence suivant les moy~ris qui
leur 'paraisseq.t bons, à appeler bien uniquement
ce qui leur plaît et" mal uniquement ce qui leur
déplaît, et s'ils s'appliquaient à conserver ce qu'ils
aiment et à détr~ire ce qu'ils haïssent.
Ils retom
beraient par là même à l'état d'isolement.
Pour
qu 'ils puissent vivre en paix les uns av~c les autres,
.
et s'aider les uns les autres, ils ont dCt chacun
sacrifier
quelque chose de leurs désirs, et se pro
mettre les uns aux autres de ne rien faire qui pô.t
nuire au voisin.
Mais comment des hommes qui
sont, par hypothèse, esclaves de leurs passions,
peuvent-ils former ainsi
une société durable? Com
ment les effets néc~ssaires des passions ne vont
ils pas rendre nulles toutes les promesses et violer
· toutes les lois? Cela s'explique si l'on considère
qu'une passion peut être détruite par une passion
contraire.
On comprend très bi ,en, par exemple,
qu'un homme s'abstienne de faire du ~p.al à quel
qu'un qu 'il hait, par crainte d'un mal plus grand.
Et c'est ainsi qu'une société peut s'établiret durer,
pourvu qu'elle se ()barge de punir ceux qui feront
tort à .leur voisin, et d'établir des lqis appyuées
, sur la menace.Ainsi peut s'établir et durer la cité
des esclaves, fondée ·Sur la crainte.
Dans une telle cité on appellera bien ce qui est
favorable à l'existence et à la durée .de la cité, et ·
mal ce qui y est contraire.
On 'Appellera péché ou
faute; et l'on punira, tout ce qui sera contraire à
la loi.
_On dira que les citoyens méritent, s'ils con
tribuent à fortifier et à maintenir la cité, et on dira.
»
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